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Politique - Cessez-le-feu

Frappe aérienne israélienne sur Khiam, au lendemain du déploiement de l'armée libanaise

L'armée libanaise s'était déployée en cinq points autour de la localité mercredi soir ; l'armée israélienne avait affirmé y avoir « terminé ses opérations ». 

Des soldats libanais dans un quartier de Khiam, au Liban-Sud, le 12 décembre 2024. Photo envoyée par Mountasser Abdallah

L'armée israélienne a bombardé jeudi dans l'après-midi la place principale de Khiam, au Liban-Sud, faisant au moins deux morts selon les sources locales de notre correspondant Mountasser Abdallah, alors que l'armée libanaise s'est déployée depuis hier soir autour de la ville, témoin de combats violents entre le Hezbollah et l'armée israélienne. En soirée, le ministère libanais de la Santé a indiqué de son côté que l'attaque israélienne sur Khiam a tué une personne et blessé une autre.

Dans un post publié sur X en soirée, le porte-parole arabophone de l'armée israélienne Avichay Adraee a indiqué que l'armée de l'air israélienne « a attaqué plusieurs saboteurs du Hezbollah terroriste » au Liban-Sud, qui « représentaient une menace pour les citoyens israéliens et violaient le cessez-le-feu ».

L'armée israélienne a frappé des centaines de fois le Liban-Sud depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 27 novembre, pour un bilan total d'au moins 32 morts, la plupart de ces tirs étaient menés avec des drones. La frappe a eu lieu moins de 24 heures après que l'armée israélienne a annoncé s'être retirée de Khiam, dans le caza de Marjeyoun, où elle avait affronté pendant plusieurs semaines les combattants du Hezbollah, dans le cadre de son offensive terrestre. Selon notre correspondant, l'armée israélienne s'est retirée en début d'après-midi de Wata el-Khiam, dans la partie sud de la localité.

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« 24 heures n'étaient même pas passées depuis le déploiement de l'armée à Khiam et Marjeyoun conformément au cessez-le-feu, que l'ennemi israélien avait ciblé de nouveau Khiam, causant des morts et des blessés », a dénoncé le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati dans un communiqué. « Cette traîtrise caractérisée viole tous les accords passés et prévus par le cessez-le-feu », poursuit-il en demandant à la France et aux États-Unis « de prendre une position claire face à ce qui est arrivé » aujourd'hui. « Il incombe au comité de surveillance de l'application du cessez-le-feu de remédier à ces violations continues immédiatement, et d'empêcher qu'elles se reproduisent », conclut M. Mikati.

Les forces israéliennes avaient procédé à un « premier retrait » d'une localité du sud du Liban, conformément à l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, avait annoncé mercredi soir le Commandement central américain pour le Moyen-Orient (Centcom). L'accord de cessez-le-feu prévoit le retrait dans un délai de 60 jours de l'armée israélienne du Liban, à partir du 27 novembre, et stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus doivent être déployés dans le sud du pays, frontalier du nord d'Israël.

« Premier pas important »

Le chef du Centcom, le général Erik Kurilla était « présent au quartier général de mise en œuvre et de surveillance lors du premier retrait toujours en cours des forces de défense israéliennes et de leur remplacement par les forces armées libanaises à Khiam, au Liban, dans le cadre de l'accord » de cessez-le-feu, a déclaré le Centcom dans un communiqué. « Il s'agit d'un premier pas important dans la mise en œuvre d'une cessation durable des hostilités qui jette les bases de progrès continus », a déclaré le général Kurilla, cité par le communiqué. Dans la journée, le responsable américain s'était entretenu avec le commandant en chef de l'armée libanaise, Joseph Aoun.

L'armée israélienne avait dit pour sa part sur X avoir « achevé (sa) mission à Khiam dans le sud du Liban ». « Conformément aux termes du cessez-le-feu et en coordination avec les Etats-Unis, les soldats des forces armées libanaises sont en train d'être déployés dans la zone » en même temps que les Casques bleus de la Force de maintien de la paix de l'ONU (Finul), a-t-elle affirmé. Son porte-parole arabophone, Avichay Adraee, n'a pas encore publié de carte du Liban-Sud précisant l'ampleur de la zone d'exclusion pour les civils, comme il en a l'habitude depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu. Celle-ci s'étend sur l’intégralité de la bande frontalière avec une profondeur variant entre trois et 4 kilomètres à l'intérieur du territoire libanais, et incluait Khiam dans sa dernière version publiée lundi 9 décembre sur X.

Déploiement « autour de Khiam »

Dans la journée, l'armée libanaise avait annoncé que des unités étaient désormais « stationnées autour de Khiam », en cinq points différents et « en coordination avec la Finul. Ce déploiement avait eu lieu « en même temps que le retrait de l'armée israélienne » de la ville, « suite à des contacts effectués par le comité de supervision » international, prévu dans l'accord, et qui inclut les armées libanaise et israélienne, la Finul, les Etats-Unis (représentés par le conseiller Amos Hochstein et un général) et la France (également représentée par un militaire). Ce déploiement se poursuivra et les unités spécialisées « effectueront des relevés » dans le cadre de ses opérations de déminage, avait ajouté la troupe, qui appelait les habitants à « ne pas approcher de la zone jusqu'à la fin du déploiement ».

Une trêve a mis fin le 27 novembre à une guerre ouverte de plus de deux mois entre le Hezbollah et Israël, qui a fait près de 4.000 morts au Liban et dévasté des bastions de la formation pro-iranienne. Depuis le cessez-le-feu, des frappes israéliennes, principalement menées avec des drones, ont fait au moins 32 morts. Sur la seule journée de mercredi, cinq personnes ont été tuées dans des frappes de drone israéliennes. Mardi soir, un homme, qui aurait été combattant du Hezbollah, avait été tué devant sa maison à Khiam.

Dans un communiqué publié en début d'après-midi, la municipalité de Khiam a appelé les habitants à respecter les instructions données par les autorités libanaises et l'armée. Elle a rappelé un communiqué publié la veille par cette dernière, qui exhortait les habitants à ne pas se rendre dans la localité avant que les équipes de déminage n'aient donné leur feu vert. La municipalité précise que les soldats de l'armée libanaise se sont déjà déployés dans cinq positions autour de Khiam, en coordination avec la Finul, mais que ce déploiement sera finalisé lors d'une prochaine phase. « Nous comprenons votre empressement à retourner sur la terre de notre précieuse Khiam. Cependant, nous devons être prudents et préserver la sécurité des vies. Le retour n'est qu'une question de quelques jours de patience, en attendant le retrait complet de l'armée ennemie et la publication des déclarations du commandement de l'armée, qui détermineront la date du retour en toute sécurité dans vos maisons », a encore écrit la municipalité.

L'armée israélienne a bombardé jeudi dans l'après-midi la place principale de Khiam, au Liban-Sud, faisant au moins deux morts selon les sources locales de notre correspondant Mountasser Abdallah, alors que l'armée libanaise s'est déployée depuis hier soir autour de la ville, témoin de combats violents entre le Hezbollah et l'armée israélienne. En soirée, le...
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Plus 'ils' frappent plus ils me tapent sur les nerfs !

Chucri Abboud

12 h 03, le 13 décembre 2024

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Commentaires (1)

  • Plus 'ils' frappent plus ils me tapent sur les nerfs !

    Chucri Abboud

    12 h 03, le 13 décembre 2024

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