Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a estimé que « le Hezbollah militaire n'existait plus », après la guerre qui a opposé le parti chiite à Israël au Liban-Sud.
Lors d'un entretien vendredi soir sur la chaîne MTV dans l'émission « Sar al-Wa'et », M. Geagea a déclaré que l'armée libanaise est tout à fait capable d'appliquer l'accord de cessez-le-feu et de défendre le Liban contre toute agression. Il a réitéré son point de vue selon lequel le Hezbollah ne devrait plus fonctionner militairement, mais seulement exister en tant qu'entité politique. « Le Hezbollah militaire n'existe plus », a-t-il martelé.
M. Geagea a prévenu que la non-application des résolutions 1559, 1680 et 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU ferait basculer le Liban « dans l'inconnu ». Les résolutions 1680 et 1701 ont toutes deux été adoptées en 2006. La première porte sur la délimitation de la frontière avec la Syrie, tandis que l'un des points clés de la seconde demande le retrait du Hezbollah du sud du fleuve Litani. La résolution 1559, de 2004, exige le désarmement des « milices libanaises et non libanaises ».
M. Geagea a critiqué, par ailleurs, le gouvernement libanais, affirmant qu'il avait évité de défier le Hezbollah. « Le gouvernement savait où nous allions il y a un an et n'a rien fait », a-t-il déclaré. Il a insisté sur le fait que l'accord de cessez-le-feu prévoit le désarmement du Hezbollah sur l'ensemble du territoire libanais, et pas seulement au sud du Litani. « Cet accord est clair et explicite, et tout le monde doit y adhérer pour garantir la souveraineté de l'État libanais sur l'ensemble de son territoire », a plaidé le leader chrétien. « Nous n'accepterons pas un retour à la situation d'avant le 8 octobre 2023 », a-t-il déclaré en faisant référence à la date à laquelle le Hezbollah a ouvert son «front de soutien» à Gaza, ce qui a déclenché les combats transfrontaliers entre le parti chiite et Israël.
La Syrie et les développements régionaux
M. Geagea a également affirmé que les récents événements en Syrie étaient liés aux efforts déployés pour réduire l'influence de l'Iran dans la région, citant la prise d'un point de passage clé entre la Syrie et l'Irak par des forces anti-régime. Au cours des dix dernières jours, des factions rebelles menées par le groupe islamiste Hay'at Tahrir al-Cham (HTC) ont lancé une vaste offensive, s'emparant de territoires à Alep, Hama et Daraa. Ils ont encerclé Damas ce samedi.
« Le retrait rapide et incompréhensible de l'armée syrienne soulève de grandes questions. Nous devons attendre les prochaines heures pour voir si l'Iran quitte la Syrie avec le président syrien Bachar al-Assad, ou si Assad est complice de ce qui se passe », a précisé M. Geagea. Il a supposé que les États-Unis et Israël pouvaient être impliqués dans ces événementse, déclarant que les États-Unis sont « présents » et Israël est « derrière tout ça ». Il a ajouté que la prise de la frontière entre la Syrie et l'Irak par l'opposition avait interrompu les voies d'approvisionnement entre l'Iran et le Hezbollah. « C'est la fin de la partie pour le Hezbollah », a-t-il dit, prédisant la chute du régime syrien.
M. Geagea a enfin exprimé sa confiance dans la capacité de l'armée libanaise à défendre la frontière contre toute incursion des forces d'opposition syriennes et a rejeté les craintes d'une nouvelle vague de réfugiés syriens. « Il n'y a aucune crainte d'incursion ... du côté syrien .... Il n'y a pas non plus de crainte d'une nouvelle vague de déplacements de Syriens », a-t-il souligné.
Prisonniers libanais en Syrie
L'offensive des rebelles a ravivé l'attention sur la question des citoyens libanais disparus depuis la guerre civile de 1975-1990. Après la prise de Hama et d'Alep, les rebelles syriens auraient libéré des centaines de prisonniers, dont au moins un Libanais détenu depuis les années 1980.
« Nous avons pris contact avec le Qatar, la Turquie et les groupes d'opposition syriens modérés pour obtenir le retour des prisonniers », a déclaré M. Geagea, qui a également évoqué le cas non résolu de Boutros Khawand, un responsable des FL enlevé il y a plusieurs dizaines d'années. « Nous avons aussi parlé des deux fugitifs dans l'affaire de l'assassinat de notre camarade Pascal Sleiman », tué en avril dernier lorsqu'un gang, qui aurait tenté de voler sa voiture, l'a kidnappé et emmené en Syrie, a-t-il poursuivi.
Présidentielle
Sur le plan politique, Samir Geagea a souligné la nécessité d'élire un président qui appliquerait les résolutions internationales et respecterait l'accord de cessez-le-feu, alors que le Liban est sans président depuis octobre 2022. Après plus d'un an de sessions parlementaires infructueuses, le président du Parlement, Nabih Berry, a appelé à un nouveau vote le 9 janvier prochain. « La feuille de route jusqu'au 9 janvier commence par l'octroi d'un délai de deux semaines pour essayer de trouver avec l'autre camp un candidat qui possède les caractéristiques requises », a-t-il dit.
Bien que le chef des FL ait exclu de se présenter lui-même à l'élection présidentielle, invoquant des obstacles politiques, il a déclaré qu'il soutiendrait tout candidat qui répondrait aux critères de l'opposition, et rejeté l'affirmation de M. Berry selon laquelle une session électorale ouverte pourrait perturber le travail du Parlement.
M. Geagea a enfin critiqué le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil (CPL, aouniste), l'accusant de ne pas avoir de position politique claire. Selon lui, « lorsque les deux grandes équipes de l'opposition et de la 'résistance' décideront, alors [Bassil] décidera de ce qu'il faut faire ».
Et voila, les modérateurs modérateur et mon abonnement va cesser. Lorsque je lis certaines critiques faisant l'apologie des Assad, attaquant ceux qui les critiques, je me demande comment les modérateurs osent plublier. Le regime syrien, assassin, monstrueux, usant la torture avec une jubilation malade devra payer. Que ceux qui osent les defendre même a mots couverts devraient baisser la tête sous la vindicte populaire.
07 h 37, le 12 décembre 2024