Le ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau, Walid Fayad, a appelé les pays arabes à contribuer au financement de la réhabilitation et des réparations du secteur de l’électricité au Liban, déjà à bout de souffle avant que la guerre entre le Hezbollah et Israël ne détruise une partie du réseau de distribution du pays. Il s’exprimait lors de la 15e session du Conseil ministériel arabe de l’électricité qui se tenait au Caire les 1er et 2 décembre.
Walid Fayad a également exhorté le Conseil et la Ligue arabe à « travailler » pour permettre la levée au moins partielle des sanctions occidentales contre la Syrie, ce qui pourrait permettre au Liban d’importer de l’électricité de Jordanie ou du gaz d’Égypte. Cette demande a été approuvée à l’unanimité, selon un communiqué publié lundi soir par l’Agence nationale d’information (ANI, officielle).
« Aujourd’hui, le Liban a plus que jamais besoin de vous, car il sort d’une guerre dévastatrice menée par l’ennemi israélien, qui n’a épargné aucun civil, aucun travailleur humanitaire, aucune maison, aucune infrastructure dans le secteur de l’eau et de l’électricité », a déclaré le ministre devant le Conseil.
Sur la question des financements, il a rappelé que la guerre de deux mois, au cours de laquelle la plupart des près de 4 000 morts répertoriés ont été tués, a coûté la vie à quatre employés d’Électricité du Liban (EDL). Il a également estimé les destructions à environ 200 millions de dollars – 75 millions pour le réseau de transport (haute/moyenne tension) et 125 millions pour le réseau de distribution (moyenne/basse tension) – ainsi qu’une perte de recettes de 135 millions de dollars due à l’arrêt des opérations de collecte.
Selon le communiqué relayant le contenu de la séance, le Conseil ministériel arabe de l’électricité a convenu de « demander à ses États membres ainsi qu’aux institutions et fonds de financement arabes et internationaux d’envisager (…) d’allouer des ressources financières » pour financer les réparations dans les zones touchées et déployer des installations photovoltaïques, y compris pour alimenter les réseaux d’approvisionnement en eau.
Le Conseil s’est également engagé à « travailler à l’annulation des sanctions imposées » qui bloquent l’importation de carburant de Jordanie et de gaz d’Égypte pour alimenter le réseau et les centrales d’EDL. Ces solutions correspondent à celles proposées dans un plan d’urgence américain annoncé en 2021, mais passé aux oubliettes après avoir franchi plusieurs étapes décisives, notamment des accords entre Beyrouth, Le Caire et Damas.
Baisse des habitudes de consommation
Pour rappel, ce projet avait été annoncé peu après que Téhéran, soutien du Hezbollah, a proposé de fournir du carburant gratuitement à un Liban en crise, à un moment où la pénurie d’électricité publique et privée atteignait des sommets. Washington avait alors assuré que sa proposition n’avait pas été formulée pour contrebalancer l’initiative iranienne, plus modeste mais concrète.
En août dernier, Walid Fayad avait déclaré que le régime de sanctions américaines instauré par la loi César était en partie responsable des difficultés persistantes d’EDL, qui venait alors de subir un nouvel épisode de black-out quasi total. Il avait également cité les querelles politiques comme autre facteur déterminant.
Parmi les autres chiffres présentés lors de son intervention, le ministre a indiqué que l’ajustement des tarifs d’EDL aux prix du marché, fin 2022, avait permis au Trésor libanais d’économiser, avant la guerre, « 4 milliards de dollars par an ». L’État subventionnait les achats de carburant de l’opérateur public depuis le début des années 1990 jusqu’à ce que la crise qui a éclaté en 2019 ne le contraigne à arrêter de le faire. Le ministre a également souligné que cette mesure avait rééquilibré les comptes d’EDL et poussé les citoyens à moduler leur consommation, réduite de « 30 % ».
Walid Fayad a par ailleurs vanté l’augmentation de la part des énergies renouvelables au Liban, notamment grâce à la multiplication des installations solaires individuelles et collectives depuis le début de la crise. Il a fait état « d’une augmentation de 1 200 % en moins de deux ans », avec un taux de pénétration de l’énergie solaire au Liban de 25 %, et un objectif de 40 % d’ici à 2030.
C'est très bien, ainsi il va pouvoir piller l'argent investi comme d'habitude et il dira plus tard qu'on ne l'a pas laissé travailler ...
17 h 55, le 04 décembre 2024