
Un char israélien entrant au Liban depuis le nord d'Israël près du point de frontière de Naqoura, le 13 octobre 2024. Photo AFP
Si les frappes israéliennes continuent de faucher des vies au Liban-Sud et dans la Békaa, et de réduire en poussière des bâtiments de la banlieue sud de Beyrouth, l'offensive terrestre israélienne semble, elle, continuer à faire face à l'opposition du Hezbollah, notamment au sud de Tyr.
Dans le secteur-ouest de la frontière, au sud de la grande ville côtière, et notamment aux abords du village de Bayada sur le littoral, le parti chiite a ainsi revendiqué une frappe sur une maison dans laquelle s'étaient « retranchés » des soldats israéliens après les « grandes pertes infligées » la veille. Le Hezbollah avait affirmé y avoir détruit plusieurs tanks et fait des victimes dimanche. Dans le village de Chamaa, à quelques kilomètres à l'est, dans lequel les Israéliens sont positionnés depuis plusieurs jours, le Hezbollah a annoncé avoir attaqué une nouvelle fois un tank Merkava, tandis que le président de la municipalité, Abdel Kader Safieddine, a déclaré à notre correspondant Mountasser Abdallah que l’armée israélienne « a détruit au bulldozer la mosquée du village et fait exploser une habitation, il y a deux jours », mais qu'elle « n’a toujours pas réussi à contrôler totalement » le village.
Maisons dynamitées à Khiam
Sur l'est de la Ligne bleue, le Hezbollah a une nouvelle fois visé avec des roquettes des soldats israéliens entre Deir Mimas et Kfar Kila, où ils s'étaient mobilisés en fin de semaine dernière après avoir pu entrer dans le village chrétien. Une source sécuritaire a de son côté indiqué que des troupes israéliennes s'étaient relocalisées de l'ouest à l'est de Deir Mimas après de « nombreuses attaques ».
À Khiam en revanche, où l'armée israélienne avait lancé une nouvelle offensive le 14 novembre, et fait face à plus de 70 opérations du parti chiite depuis cette date, une seule attaque a été revendiquée par ce dernier dans la journée, tandis que l'aviation et l'artillerie continuaient de pilonner la localité et que des bâtiments y ont été détruits à l'explosif. Les détonations ont été si importantes que des habitants des villages voisins de Rachaya al-Foukhar et Kfarhamam (caza de Hasbaya) ont dit avoir ressenti des secousses.
Tirs de drone sur Tyr
Ces avancées et revers de l'offensive terrestre israéliennes sont enregistrés alors que le Liban-Sud et la Békaa restent sous le feu de l'aviation israélienne. Elle a bombardé à plusieurs reprises Tyr et ses environs, notamment avec des drones qui ont fait au moins dix morts, ainsi que la ville et la région de Nabatiyé, avant que l'armée israélienne ne publie des avis d'évacuation de bâtiments et quartiers de ces deux grandes villes. À Tyr, plusieurs dizaines de bâtiments étaient concernés par cet appel, dans lequel était identifié une zone comprise entre la rue des Wakfs, la rue Hiram, le mausolée du prophète Ismaël, l'Université islamique du Liban et la rue Mohammad Zayyat. À Maaraké (Tyr), six personnes ont notamment été tuées dans une frappe aérienne.
Des frappes meurtrières ont également été signalées dans la région de Baalbeck, notamment à Nabi Chit, où sept personnes ont été tuées, et Hermel, où trois frères ont perdu la vie.
Frappe sur Choueifate au sud de Beyrouth
Dans la banlieue sud de Beyrouth, quatre vagues de bombardements successifs, précédés d'appels à évacuer, ont eu lieu, visant les quartiers de Hadath, Haret Hreik, Ghobeïri et Bourj el-Brajné. Une douzaine de bâtiments avaient fait l'objet d'ordres d'évacuation publiés par le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee. C'est toutefois sans avertissement préalable qu'un bâtiment résidentiel de Choueifate, sur les hauteurs de la banlieue sud de Beyrouth, a été frappé par l'aviation israélienne, à proximité de l'hôpital Kamal Joumblatt.
Le Hezbollah, qui s'est vanté de sa frénésie de la veille, au cours de laquelle il avait revendiqué pas moins de 51 opérations sur le Nord israélien, Tel-Aviv, Ashdod et des soldats israéliens en territoire libanais, a lundi fait preuve de plus de retenue et annoncé plusieurs frappes principalement sur des bases militaires et localités de la région frontalière.
Ce parti ne résiste qu’aux libanais par ce que désarmés et sans le sou. Il a fait en sorte de les épuiser pendant des décennies à coups d’attentats et de guerres injustifiées pour ensuite les dépouiller afin de les prendre en otage et pouvoir agir sans leur consentement sur leur sort et sur leur vie. HB est assailli, ses commandants morts, notre pays détruit et ils nous parlent de résistance?
12 h 41, le 26 novembre 2024