Le ministre sortant de l'Énergie et de l'Eau, Walid Fayad, a annoncé dans un communiqué avoir été informé « aujourd’hui » (jeudi 14 novembre) par le bureau du Premier ministre irakien et son ministère du Pétrole que l’exécutif irakien s’engageait à continuer à fournir du carburant au Liban pour l’aider à produire de l’électricité.
Concrètement, cette assistance consiste en un troisième renouvellement du contrat de fourniture de fuel signé le 21 juillet 2021 entre le Liban et l'Irak, afin de permettre au fournisseur public, Électricité du Liban (EDL), d’approvisionner a minima la population en courant électrique, alors que le pays en crise ne dispose plus de fonds pour se fournir en carburant.
Suivant les bases principales de cet accord, l’Irak s’engageait à fournir au Liban un million de tonnes de « fuel oil » réparti sur un an. Problème, ce carburant à haute teneur en soufre ne peut alimenter directement les centrales d’EDL et doit ensuite être échangé avec des sociétés tierces contre d’autres types de carburants compatibles. En contrepartie, le ministère des Finances dépose dans un compte à la Banque du Liban la somme équivalente aux quantités reçues, de sorte que les autorités irakiennes dépensent ces sommes exclusivement au Liban en contrepartie de services, dont la nature n'a pas été précisée. En fonction des quantités mensuelles reçues, EDL fournit entre trois et quatre heures de courant par jour.
Cet accord annuel a été renouvelé une première fois en août 2022, puis une deuxième fois en mai 2023. Le troisième contrat, qui prévoyait que l'Irak augmente ses livraisons à 1,5 million de tonnes par an est arrivé à terme fin octobre, sans que l’Irak n’ait livré l’intégralité du fuel prévu.
Deux volets
Cette dernière assistance irakienne consiste en deux volets, selon le communiqué du ministère de l’Énergie. D'abord, l’Irak annonce avoir accepté la demande du ministre libanais de prolonger ce contrat de fourniture de fuel jusqu'à fin janvier 2025, au lieu de fin octobre 2024, comme cela était déjà convenu. Cette démarche s’inscrit dans l’objectif de permettre au Liban d’obtenir la totalité des 1,5 million de tonnes de fuel prévus dans le dernier accord. Selon le texte, cela devrait entraîner des livraisons de 125 000 tonnes par mois au cours de cette période.
Ensuite, cette annonce consiste en le fait que le gouvernement irakien a accepté de renouveler ce contrat d'approvisionnement du Liban en fuel pour une quatrième année « dans les mêmes conditions que les précédentes », avec « la possibilité d'augmenter la quantité » de sorte à « atteindre 2 millions de tonnes par an au lieu de 1,5 million de tonnes ».
Le communiqué mentionne enfin qu’une cargaison de 40 000 tonnes de gasoil est supposée arriver le 15 novembre, suivie d'une deuxième cargaison de 40 000 tonnes le 25 novembre. Cela fera en sorte qu’EDL dispose d'un stock de carburant pour plus d'un mois.