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Lifestyle - This is America

Après les slogans et les meetings, les mugs, casquettes, pin’s et ballons électoraux entrent au musée

Le nouveau président américain élu, une équipe de curateurs du Smithsonian Institution collecte les pin’s, les badges et autres gadgets, témoins significatifs des campagnes pour le poste suprême.

Après les slogans et les meetings, les mugs, casquettes, pin’s et ballons électoraux entrent au musée

La fameuse casquette de Donald Trump en campagne, bientôt un objet de musée. Photo tirée de son compte Instagram

La Smithsonian Institution, colosse de la culture américaine qui chapeaute 19 grands musées et 9 centres de recherche, n’a de cesse de prendre le pouls de tous les aspects de la vie du pays et d’enregistrer ses fluctuations. Alors que le pays vivait au rythme de la campagne présidentielle, des curateurs spécialisés dans le comportement des électeurs ont observé les différents gadgets développés par les deux partis rivaux, démocrate et républicain, pour promouvoir leurs programmes respectifs. Après les conventions tenues par les uns et les autres et les grands rassemblements à travers tout le pays, ils se sont donc rendus sur le terrain pour collecter ce qu’ils ont appelé la paraphernalia (pin’s, badges, sifflets, chapeaux, etc.). « Des objets éphémères (qui) traduisent, dans un sens, l’esprit d’un grand moment qui fera date et méritent donc d’être préservés. » La sélection récoltée par les curateurs ira rejoindre une impressionnante collection constituée par le National American History Museum, relevant de la Smithsonian Institution. Avec plus de 100 000 objets déjà acquis, il s’agit de la plus grande collection dans ce domaine, comprenant des artefacts remontant à l’investiture du premier président des États-Unis (1789), George Washington. Selon une présentation du musée, ces objets racontent à leur manière l’histoire présidentielle, celle des campagnes politiques et aussi de la Maison-Blanche.    

Un coin de l’exposition « American Democracy: A Great Leap of Faith », au Smithsonian National Museum of American History. Photo tirée de leur page officielle

Capturer l’esprit démocratique

L’équipe de conservation est partie à la recherche d’éléments qui illustrent une célébration de la démocratie, la manière dont les gens expriment et exercent leur droit de vote et la manière dont ils mettent en valeur leur identité et leurs préférences quant au choix des candidats. Le musée demande toujours à des donateurs potentiels qui pourraient posséder des objets et autres matériaux susceptibles d’être envisagés pour une acquisition future de les leur envoyer. « Qu’il soit fabriqué à la main ou généré en masse, chaque objet représente l’histoire en devenir en montrant comment les candidats communiquent avec le public et comment le public communique à son tour avec les candidats », a déclaré la curatrice Claire Jerry.  La collecte en cours cherche à réunir un matériel qui capture l’atmosphère et l’esprit démocratique des primaires et des congrès. Elle permettra aux chercheurs et aux visiteurs d’observer et de comparer comment chaque saison électorale a créé de nouvelles tendances, stratégies et méthodes de communication.

Une large sélection de documents de campagne collectés dans le passé est évoquée dans une exposition intitulée « American Democracy: A Great Leap of Faith ».  Elle examine l’expérience visant à créer un gouvernement « du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Il existe aussi au musée une collection plus large de l’histoire politique qui comprend certains des trésors nationaux les plus importants du pays, notamment le petit bureau portable sur lequel le futur président Thomas Jefferson a écrit la Déclaration d’indépendance, ou le chapeau haut de forme porté par le président Abraham Lincoln la nuit de son assassinat.

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Des boutons patriotiques

L’importance donnée à la signification historique de ces menus témoignages de la vie politique et la nécessité de les conserver remontent à l’élection du premier président des États-Unis, George Washington, en 1789. Les objets populaires associés à sa présidence célébraient généralement l’homme et la fonction. Peu de temps après son investiture, il avait inspiré des artisans à fabriquer et à vendre une variété de boutons commémoratifs aux motifs patriotiques. Le plus célèbre reste une copie d’un bouton gravé d’un aigle qui avait orné son costume présidentiel. D’autres modèles suivront, dont un plus précieux fabriqué dans un alliage de cuivre et comportant un « G.W. » estampé dans un cercle central entouré d’une bande circulaire avec les mots « Long live the President ». 

Un précieux bouton commémorant le président George Washington. Photo tirée du site officiel du National Museum of American History

Au début du XIXe siècle, les rivalités entre les factions politiques devenant plus fortes, les candidats ont eu recours à une promotion plus matérielle de leurs programmes respectifs : mugs, marque-pages et autres rubans politisés. Selon le National Museum of American History, « ces objets sont le produit d’une économie de promotion populaire qui cherchait à inculquer un haut niveau d’activisme et d’engagement ». Au milieu du XXe siècle, cette panoplie est peu à peu remplacée par des budgets publicitaires à la radio et à la télévision et dans les sondages d’opinion. Et lorsqu’il a fallu judicieusement réglementer le temps d’écoute audiovisuel octroyé avec égalité à chaque candidat en lice, on a tiré parti de l’attrait des gadgets fantaisistes pour en faire des porte-drapeaux électoraux. Comme aujourd’hui, l’incontournable casquette rouge arborée par le président élu, Donald Trump, que ses partisans considèrent comme un objet sacré.

La Smithsonian Institution, colosse de la culture américaine qui chapeaute 19 grands musées et 9 centres de recherche, n’a de cesse de prendre le pouls de tous les aspects de la vie du pays et d’enregistrer ses fluctuations. Alors que le pays vivait au rythme de la campagne présidentielle, des curateurs spécialisés dans le comportement des électeurs ont observé les différents...
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