Le Conseil supérieur islamique chérié appelle à l'application de la 1701 afin de mettre fin à la guerre

Le Conseil supérieur islamique chérié, plus haute instance de la communauté sunnite, a appelé samedi à l'application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, afin de mettre fin à la guerre entre le Hezbollah et Israël au Liban.

« Nous appelons le Conseil de sécurité à prendre la décision d'arrêter immédiatement la guerre contre le Liban et de contraindre l'ennemi sioniste à cesser le feu et appliquer la Charte des Nations unies qui exige le règlement des différends par des moyens pacifiques », souligne la haute instance religieuse dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion.

Le texte rappelle la nécessité que le Conseil de sécurité  « réponde à l'appel du gouvernement libanais en faveur de l'application immédiate de la résolution 1701 (qui a mis un terme à la guerre entre le Hezbollah et Israël en 2006, ndlr) dans son intégralité afin de mettre fin à la guerre (...), d'arrêter les massacres, de permettre à l'armée libanaise d'exercer son droit naturel et national de défendre le pays, de lui fournir et de renforcer toutes les capacités qui lui permettent de jouer ce rôle national avec le soutien et l'appui total de tout le peuple libanais, et de restaurer le rôle de l'État dans la prise de décision et la défense de sa souveraineté ». Et d'ajouter : « Nous exhortons l'État et tous les Libanais à accueillir les déplacés, à leur fournir les moyens de résilience et les soins sanitaires, et à préserver la paix civile ».

Lire aussi

Le tandem Trump-Netanyahu, un piège qui se referme sur le Hezbollah

Au sujet du sommet islamique arabe prévu à Riyad le 11 novembre pour discuter de la guerre israélienne à Gaza et au Liban, le Conseil chérié rappelle que « la cause palestinienne est la question centrale autour de laquelle tournent la plupart des questions dans le monde arabe ».  Il salue en outre la déclaration du sommet spirituel qui s'est dernièrement tenu à Bkerké et qui a souligné la nécessité de « mettre fin à la guerre, de parvenir à un cessez-le-feu immédiat et de commencer à mettre en œuvre intégralement la résolution 1701 ». 

Élection présidentielle

Abordant le dossier présidentiel, le Conseil supérieur islamique chérié a appelé à « élire un président rassembleur, conformément à la Constitution », alors que le pays est en proie à une vacance de la magistrature suprême depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022. Il a également souligné la nécessité de « restaurer l'État ». « Assez de fragmentation et de chaos. L'État doit retrouver sa décision (...), assurer la mise en œuvre de la Constitution et de l'accord de Taëf, et maintenir une coexistence sûre entre musulmans et chrétiens », a-t-il plaidé.

Lire aussi

Geagea : une séance présidentielle peut se tenir même sans les chiites

Le Premier ministre libanais sortant, Nagib Mikati, s'est entretenu avec le mufti de la République, cheikh Abdellatif Deriane, à Dar el Fatwa à Beyrouth, en amont de la réunion du Conseil supérieur islamique chérié.

« Durant toutes les réunions que nous tenons, nous constatons l'unité, la solidarité et l'enthousiasme du peuple libanais », a affirmé M. Mikati, cité par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). « J'ai été satisfait de cette réunion du Conseil supérieur islamique chérié. Les directives du mufti de la République portaient sur la nécessité de mettre l'accent sur l'unité, le discours inclusif et la prise en compte de tout le monde », a-t-il ajouté.

Jeudi, le mufti Deriane avait été reçu au Grand Sérail par le Premier ministre, qui avait appelé les différents partis libanais à la « coopération » face à l'offensive israélienne en cours et aux risques de sédition. Il avait estimé que la solidarité de tous permettrait de « renforcer la position interne du Liban face aux crises » politiques, sociales et économiques.