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Politique - Partis

Geagea : une séance présidentielle peut se tenir même sans les chiites

Le chef des FL hausse le ton contre le Hezbollah et défend l’armée face aux accusations de Naïm Kassem.

Geagea : une séance présidentielle peut se tenir même sans les chiites

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, lors de son interview à la chaîne locale LBCI, le 7 novembre 2024. Photo tirée de son compte X

La guerre et la confrontation politique peuvent-elles aller de pair ? C’est à la faveur de cette logique que le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, semble aborder la situation actuelle au Liban. À l’heure où le Hezbollah affronte Israël, le leader chrétien, qui se veut le fer de lance de l’opposition au parti chiite, en profite pour hausser davantage le ton face à son adversaire. Au point de se dire disposé à prendre part à une séance parlementaire dédiée à la présidentielle, scrutin bloqué depuis juin 2023 par le tandem chiite Amal-Hezbollah, même sans la participation du moindre député de cette confession. Une hausse de ton qui intervient au lendemain de la victoire à la présidentielle américaine de Donald Trump, réputé pour son hostilité au camp pro-iranien duquel relève le parti chiite et qui pourrait donner aux Israéliens un feu vert pour qu’ils continuent leur opération militaire. Mais le chef de Meerab ne se fait certainement pas d’illusions. Il est sans doute conscient qu’un tel scénario est loin de se concrétiser, les clés du Parlement étant entre les mains du… chiite Nabih Berry, président de la Chambre. Et en attendant que sonne l’heure d’élire le futur président, Samir Geagea s’en tient à certaines constantes : pour sortir le pays de la guerre, il faut appliquer les résolutions internationales qui appellent au désarmement du Hezbollah.

Le leader des FL a évoqué tous ces points dans une interview accordée jeudi à la chaîne locale LBCI. L’occasion pour lui de s’attarder d’abord sur la question de la vacance présidentielle. À ses yeux, il s’agit d’ailleurs « du plus grand problème du pays ». Plus de deux ans après la fin du mandat de Michel Aoun, Samir Geagea n’y est pas allé par quatre chemins : « J’accepte de participer à une séance consacrée à la présidentielle sans les chiites », a-t-il lancé, soulignant que « la Constitution et le pacte national permettent une telle démarche ». « Si les maronites s’opposent à un certain dossier, le pays sera-t-il paralysé à cause de ce refus ? » s’est interrogé le chef des FL.

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Cette position de Samir Geagea est intervenue quelques mois après que Nabih Berry a tué dans l’œuf une proposition du chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, de tenir un dialogue axé sur la présidentielle, même en l’absence des FL qui s’y opposent. Mais à l’heure où M. Berry avait justifié son niet par son refus de passer outre à un grand bloc chrétien, Samir Geagea, lui, donne une autre explication : « Il ne veut pas convoquer une réunion pour la présidentielle. Et c’est cette logique de blocage qui a mené le pays au bord du gouffre », a-t-il estimé, avant de poursuivre : « La solution réside soit dans l’amendement de la Constitution au vu des pratiques actuellement en cours pour instaurer une nouvelle loi fondamentale, soit dans le maintien des textes en vigueur, et la tenue du scrutin. » « Non à un consensus préélection », a tranché M. Geagea , sachant que peu après l’assassinat par Israël de Hassan Nasrallah, ex-chef du Hezbollah, Nabih Berry avait plaidé pour l’élection d’une figure consensuelle à la tête de l’État.

Un « oui, mais… » à Joseph Aoun

Cette option demeure associée au nom du chef de l’armée, Joseph Aoun, dont les FL étaient parmi les premiers à proposer la candidature à la magistrature suprême. Mais jeudi, Samir Geagea a apporté quelques précisions à ce sujet : « Il s’agit d’un candidat sérieux, et nous ne mettons pas de veto à son nom. Mais avant d’officialiser notre soutien, nous évoquerons avec lui les questions politiques, pour nous faire une idée de son approche de certains dossiers, comme celui de la contrebande aux frontières », a-t-il dit. 

Toutefois, le chef des FL s’est placé en farouche défenseur de l’institution militaire et son chef, dans le collimateur du Hezbollah depuis plusieurs jours, notamment après le rapt, par Israël, d’un jeune capitaine (décrit comme un membre du Hezbollah par Tel-Aviv) à Batroun, début novembre. M. Geagea a réagi aux propos du nouveau chef du Hezbollah, Naïm Kassem, qui, dans son dernier discours, avait appelé l’armée à « clarifier ce qui s’est passé ». « C’est nous qui devons vous poser des questions, parce que c’est vous qui menez la guerre en faisant de mauvais calculs », a lancé M. Geagea à l’adresse du cheikh Kassem. « L’armée est victime de la plus grande campagne de fausses accusations. Car ce n’est pas elle qui a décidé la guerre, mais c’est le Hezbollah qui l’a déclarée », a-t-il rappelé, avant de s’interroger : « Comment sont-ils (les Israéliens) arrivés à Batroun ? » affirmant que c’est le parti chiite qui dispose d’une force navale et qui marginalise l’institution militaire depuis 30 ans. Cela fait dire au leader chrétien que la récente campagne menée contre l’armée ne vise qu’à lui « dénigrer son rôle » dans l’après-guerre, dans la mesure où elle est « la seule à pouvoir combler le vide (en se déployant) au Liban-Sud (après le retrait du Hezb) ». Mais on n’en est pas encore là. Sans craindre une guerre civile due à la tension entre les déplacés ayant fui le conflit et leurs hôtes, M. Geagea est conscient que l’éclaircie n’est pas pour demain et, surtout, que la solution passe inévitablement par l’application de la 1559 (2004, qui appelle au désarmement des milices), de la 1701 (2006, qui appelle au retrait du Hezbollah du sud du Litani) et de la 1680 (2006, qui appelle à délimiter la frontière avec la Syrie) pour « éviter le pire ». 

La guerre et la confrontation politique peuvent-elles aller de pair ? C’est à la faveur de cette logique que le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, semble aborder la situation actuelle au Liban. À l’heure où le Hezbollah affronte Israël, le leader chrétien, qui se veut le fer de lance de l’opposition au parti chiite, en profite pour hausser davantage le ton face à son...
commentaires (12)

Le refus du Tandem chiite a privé -et prive toujours- les Chrétiens de toute présence à leurs postes importants : 1) pas de président 2) pas de ministres représentatifs dans un gouvernement d’ailleurs boiteux. 3) la banque du Liban 4) à partir de Janvier, le commandement de l’armée. La solution est-Elle encore de redonner vie à cet État ultra-failli avec des Chiites qui passent leur temps à nous accuser de tous les maux ? Et qui CLAIREMENT ne veulent pas partager le pouvoir qu’ils ont pris tantôt par la ruse et tantôt par la force ?

Lebinlon

07 h 55, le 10 novembre 2024

Tous les commentaires

Commentaires (12)

  • Le refus du Tandem chiite a privé -et prive toujours- les Chrétiens de toute présence à leurs postes importants : 1) pas de président 2) pas de ministres représentatifs dans un gouvernement d’ailleurs boiteux. 3) la banque du Liban 4) à partir de Janvier, le commandement de l’armée. La solution est-Elle encore de redonner vie à cet État ultra-failli avec des Chiites qui passent leur temps à nous accuser de tous les maux ? Et qui CLAIREMENT ne veulent pas partager le pouvoir qu’ils ont pris tantôt par la ruse et tantôt par la force ?

    Lebinlon

    07 h 55, le 10 novembre 2024

  • Bien parlé et bien analysé n’en déplaise aux adeptes de la guerre et du martyr pour un pays tiers et pour les intérêts de ce pays étranger qui utilise les chiites libanais à des fins strictement personnelles ( Iraniennes)

    LE FRANCOPHONE

    19 h 15, le 09 novembre 2024

  • L'election du president de la republque doit survenir en preambule au cessez-le-feu. Il est dans l'interet des Libanais. Il est dans l'interet de la communaute Chiite aussi. Mais, il semble que le duopole pense qu'il n'est pas dans son interet.

    Michel Trad

    18 h 51, le 09 novembre 2024

  • Il est grand temps que cette communauté se décide. Veulent-ils toujours faire partie du tissu libanais ou veulent-ils continuer à suivre les mollahs et aller vers une fin tragique? Espérons qu'ils fasse le bon choix, surtout après avoir réalisé qu'ils n'ont personne d'autre que leurs compatriotes à qui ils peuvent recourir suite aux déboires dans lesquels les ont conduits leurs dirigeants vendus. S'ils s'obstinent à vouloir s'imposer au reste du pays, M. Geagea a donc tout à fait raison: Élire un président avec ou sans eux.

    Gilles

    17 h 32, le 09 novembre 2024

  • Bien pensé hakim !

    Wow

    15 h 26, le 09 novembre 2024

  • Les chiites ont suffisamment bombé le torse ces dernières années. Khalass, c’est fini. Le Hezbollah n’existe plus et Naïm Kassel est la dernière marionnette laisse en tant que souvenir. Le président est d’abord le choix des chrétiens tout comme les autres confessions imposent leurs candidats tels que Berry ou Mikati ou ex Hariri fils …

    Lecteur excédé par la censure

    13 h 30, le 09 novembre 2024

  • Geagea est à sa place, la place des grands hommes puisqu’il a toujours défendu son pays et sa souveraineté, contrairement aux vendus qui ont préféré le sacrifier pour dominer ses citoyens et anéantir sa démocratie avec des armes offertes par un pays étranger pour lesquels ils ne tarissent pas de louanges et qui ne nous veulent aucun bien. Il serait temps que tous les libanais se réveillent et rejoignent les patriotes s’ils veulent récupérer leur dignité et leur indépendance. Quant aux endoctrinés qui refusent la réalité, ce sont une cause perdue et ne pèsent pas lourd dans la balance

    Sissi zayyat

    11 h 24, le 09 novembre 2024

  • C’est ce que pensent tous les libanais patriotes. Il faut que les opposants chiites à ce parti vendu se joignent à tous ceux qui veulent sauver notre pays et se débarrasser des vendus qui massacrent sa démocratie, forts des armes des mollahs, en sacrifiant les jeunes innocents qu’ils utilisent pour défendre leur régime et rien d’autre. Les propagandes fallacieuses et les endoctrinements se retourneront contre eux. Les partisans de ce parti demanderont des comptes au HB une fois le nombre de morts et de mutilés démasqué. Reste à répondre à cette unique question, POURQUOI?

    Sissi zayyat

    11 h 10, le 09 novembre 2024

  • Une fois de plus, le Liban de 1943 ou de Taef n’existe plus. Il n’y a qu’à lire les commentaires des lecteurs pour s’en persuader. Une nouvelle solution doit être mise en place et que les chiites jouent à la guerre autant qu’ils veulent mais qu’ils restent chez eux pour défendre leur terre et non pas détaler comme des lapins au premier coup de feu alors que devant les médias ils déclarent tous vouloir se sacrifier pour le Sayed

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 09, le 09 novembre 2024

  • Geagix croit qu’il peut jouer dans la cour des grands !! En arriver à dire qu’il peut se passer des libanais de confession chiite alors que ces derniers ne font jamais de difference inter communautaire, relève d’un manque de maturité politique … le rêve est gratuit mais c’est tout ce qu’il lui reste

    TAMIN FAROUCK

    08 h 31, le 09 novembre 2024

  • Il a raison, d’après la Constitution, 65 députés peucent se réunir, même en l’absence de convocation par le président de l’Assemblée, et élire un président de la République,à la majorité simple des suffrages. Ni la Constitution, ni le Pacte National. Ne stipulent que toutes les communautés doivent être représentées. Mais, pour élire Joseph Aoun, le passage ar Berry est obligé. Un amendement de la Constitution est ob;igatoire, lequel nécessite le vote des 2/3 des députés.

    Yves Prevost

    07 h 19, le 09 novembre 2024

  • Il est bien entendu préférable que les chiites participent au vote, mais les chiites ont pris l’habitude de nous imposer le président qui leur soit soumis. C’est michel aoun ou personne, et frangieh ou personne. Après tout la présidence est le poste le plus important des chrétiens, et ces derniers sont donc injustement marginalisés et ne participent pas à la gestion de l’Etat en ces moments cruciaux. La constitution est claire à ce sujet, mais la détention des armes exclusivement par les chiites leur permet d’imposer leur choix à tout le monde. Il est temps que celà cesse

    Goraieb Nada

    06 h 52, le 09 novembre 2024

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