Israël frappe jusqu’au Akkar, le Hezbollah dévoile le « Imad 5 »

« Nous ne quitterons pas le champ de bataille ni nos armes. » Dimanche, le Hezbollah a publié sur ses médias une vidéo donnant un aperçu d’un réseau présumé de tunnels souterrains interconnectés baptisés « Imad 5 », en référence à l’ancien commandant militaire du Hezbollah Imad Moghniyé, assassiné à Damas en 2008. Quelques semaines plus tôt, le parti avait publié une vidéo similaire montrant un autre tunnel gigantesque, baptisé, lui, « Imad 4 ». La vidéo contient également un extrait audio de l’ancien chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, assassiné par Israël le 27 septembre dans la banlieue sud de Beyrouth. On y voit également une plateforme sophistiquée de lancement de missiles, dirigée vers une cible inconnue. Cette vidéo a été publiée à l’heure où Israël, dans le cadre de son offensive terrestre au Liban-Sud, affirme régulièrement avoir détruit les tunnels du Hezbollah et ses capacités militaires.

Peu avant, le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a annoncé sur X que la 36e division de l’armée et son unité 13 des commandos navals ont attaqué un complexe de combat du Hezbollah. « À l’intérieur, les troupes ont découvert des infrastructures souterraines et des zones dissimulées avec des fournitures logistiques et médicales, ainsi que des tentes militaires et des positions de combat approvisionnées en diverses armes », a-t-il ainsi affirmé. « Des plateformes de lancement de roquettes, de missiles antichars, de mortiers, de fusils et de missiles sol-air » censés viser des villes israéliennes ont été localisées et détruites. Dans le cadre de cette offensive terrestre, le Hezbollah a revendiqué plus d’une attaque contre des rassemblements de soldats israéliens à la périphérie de la localité de Meis el-Jabal (caza de Marjeyoun).

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La vingtaine de personnes portées disparues à Khiam depuis lundi ont été tuées, selon des secouristes sur place

Il a également déclaré que ses combattants ont pris pour cible un groupe de forces israéliennes tentant d’établir une salle de commandement à Metoula, qui fait face à la localité de Khiam (caza de Marjeyoun), avec un missile guidé. Khiam est le théâtre, depuis la semaine dernière, de violents affrontements. Dans la foulée, une vingtaine de personnes portées disparues depuis le début des affrontements, ont été tuées, selon des secouristes de la Croix-Rouge internationale. Un char Merkava aurait également été détruit près de cette localité, selon le Hezbollah. Dans ce contexte, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est rendu dimanche près de la frontière avec le Liban. « Je veux être clair : avec ou sans accord (de cessez-le-feu), la clé pour restaurer la paix et la sécurité dans le nord (d’Israël) est avant tout d’éloigner le Hezbollah au-delà du fleuve Litani, de réagir à toute tentative de réarmement de sa part et de riposter fermement à toute opération contre nous », a déclaré M. Netanyahu lors d’une rencontre avec des soldats israéliens.

Le bilan frôle les 3 000 morts. Tout cela intervient alors que les bombardements israéliens gagnent en intensité. Dimanche, l’armée israélienne a émis (une nouvelle fois) un ordre d’évacuation aux habitants de Baalbeck. Peu après, les frappes se sont abattues sur cette ville millénaire. Lors d’un point de presse, le Dr Abbas Chokor, directeur de l’hôpital gouvernemental de Baalbeck, a déclaré qu’« une frappe avait eu lieu près de l’hôpital », précisant toutefois que l’établissement reste toujours opérationnel.Les bombardements étaient également violents au Liban-Sud, notamment à Tebnine (Bint Jbeil), cible de plusieurs attaques consécutives. Le maire de cette bourgade, Nabil Fawaz, a indiqué à l’AFP que l’hôpital gouvernemental de la localité risquait d’être déclaré hors service en raison des importants dégâts causés par les bombardements israéliens. Une frappe a également touché Haret Saïda, dans la banlieue de la ville côtière, tuant au moins quatre personnes et faisant 13 blessés, comme le rapporte notre correspondant au Sud, Mountasser Abdallah. De même, une frappe contre Bazouriyé (caza de Tyr) a visé un centre médical appartenant à l’Autorité islamique de la santé, affiliée au Hezbollah, selon des habitants locaux. Un secouriste a été tué.Samedi également, des frappes importantes ont été recensées.

Le Akkar attaqué pour la première fois

Dans la journée, une frappe israélienne contre un immeuble dans le secteur de la Galerie Semaan, dans la banlieue sud de Beyrouth, a tué une personne et blessé 15 autres, dont 6 ont été hospitalisées, a annoncé le ministère libanais de la Santé. D’autres frappes ont atteint, pour la première fois, le Akkar, plus précisément la région de Jabal Akroum. Ces attaques ont causé deux blessés légers, rapporte notre correspondant dans cette région, Michel Hallak. Des habitations proches des frappes ont été fissurées, ainsi qu’une école, et des fenêtres ont été brisées par la force des explosions. C’est la route principale qui a été visée par la frappe, reliant Akroum à la localité de Kfartoun, près d’un poste de contrôle de l’armée libanaise, coupant ainsi totalement l’accès entre les deux villages. Cette route est également empruntée pour aller vers la Syrie. Une autre frappe a visé une route reliant Hilwas et Nsoub, menant à un point de passage illégal vers la Syrie.Dans la foulée de cette escalade, le Liban a annoncé que cette guerre a fait 2 986 morts et 13 402 blessés. Le Hezbollah a également revendiqué des tirs de missiles tout au long du week-end contre des cibles près de Tel-Aviv, Haïfa et Acre. L’armée israélienne a annoncé que deux drones sont entrés dimanche soir en territoire israélien depuis le Liban. En outre, un résident de Nahariya, dans le nord d’Israël, a succombé à ses blessures, rapporte le Haaretz. Il avait été gravement blessé à la suite de l’interception d’une roquette par le système de défense antiaérienne de l’armée israélienne.