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Économie - Davos du désert

En Arabie saoudite, un Davos du désert sur fond de tensions au Moyen-Orient

Le très riche fonds saoudien souverain a annoncé vouloir réduire d'environ un tiers la part de ses investissements à l'étranger.

En Arabie saoudite, un Davos du désert sur fond de tensions au Moyen-Orient

Le gouverneur de la Banque centrale saoudienne, Ayman Mohammed Alsayari, arrive à la séance plénière du Comité monétaire et financier international (CMFI) lors des assemblées annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale à Washington, DC, le 25 octobre 2024. Photo d'illustration Mandel NGAN/AFP

Des responsables saoudiens ont évoqué mardi les conséquences des conflits au Moyen-Orient sur l'économie du royaume lors d'un forum d'investisseurs à Ryad, tandis que son très riche fonds souverain a annoncé vouloir réduire d'environ un tiers la part de ses investissements à l'étranger. 

Pour la deuxième année consécutive, la Future Investment Initiative (FII), ce  forum réunissant l'élite économique mondiale, se déroule sur fond de craintes d'un embrasement régional, avec Israël en guerre contre le Hamas à Gaza et contre le Hezbollah au Liban.

Plus de 7.000 personnes sont attendues à Ryad pour cet évènement de trois jours, dont le patron de TikTok, Shou Zi Chew, et les dirigeants de Citigroup et de Goldman Sachs. 

Le Golfe représentait « une lumière dans la région » mais les guerres en cours freinent la croissance, a déclaré mardi lors d'une table ronde Mohammed al-Jasser, président de la Banque islamique de développement. « Le potentiel (...) est en train de s'évaporer avec tous ces conflits et ce niveau d'incertitude », a ajouté l'ancien gouverneur de la Banque centrale saoudienne.

L'an dernier, le forum s'était tenu quelques semaines après l'attaque sanglante du Hamas en Israël ayant déclenché la guerre à Gaza, et les intervenants avaient mis en garde contre les conséquences économiques d'une expansion du conflit. 

Un an plus tard, ces inquiétudes se sont concrétisées, Israël échangeant des missiles avec l'Iran. 

Le ministre de l'Investissement Khaled al-Falih, a affirmé mardi que le royaume était inévitablement affecté par les hostilités dans la région, y compris les attaques des rebelles Houthis du Yémen contre des navires en mer Rouge. « Nous sommes le centre du Moyen-Orient », a-t-il rappelé. « Nous ressentons la douleur qui se manifeste à un niveau humain, et nous constatons les perturbations en mer Rouge », a-t-il affirmé. 

La FII, ou « Davos du désert », a été lancée en 2017 pour servir de vitrine à l'ambitieux programme de réformes Vision 2030 du prince héritier et dirigeant de facto du pays, Mohammed ben Salmane, visant à réduire la dépendance du premier exportateur mondial de pétrole aux combustibles fossiles.

Réduction des investissements internationaux

Véritable moteur de ces ambitieuses réformes, le Fonds d'investissement public (PIF), détient désormais plus de 900 milliards de dollars d'actifs. 

Son gouverneur, Yasir al-Rumayyan a indiqué mardi que le fonds avait pour ambition de réduire d'environ un tiers la part de ses investissements internationaux.  

Evoquant la croissance du PIF ces dix dernières années, Yasir al-Rumayyan a indiqué que la part de ces derniers était passée de moins de 2% à 30% en dix ans.

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« Notre objectif est désormais de la ramener entre 18 et 20% », a-t-il affirmé. « Cela dit, le montant absolu en dollars continue de croître », a précisé le PDG du fonds saoudien, connu pour ses investissements massifs dans le sport, les jeux vidéo ou les mégaprojets saoudiens comme Neom, une mégapole futuriste de 500 milliards de dollars en cours de construction dans le désert. 

Une annonce qui intervient alors que la monarchie du Golfe cherche à mettre en avant les progrès des projets phares de son programme de réforme, notamment Neom. 

Alors que les autorités semblent avoir réduit leurs objectifs de taille et de population pour ce projet, Neom a annoncé dimanche l'ouverture de sa première « vitrine physique »: Sindalah, une station balnéaire de luxe sur la mer Rouge. 

« Le spectacle doit continuer »

« Il y avait tellement de scepticisme concernant Neom dans les médias occidentaux que les Saoudiens devaient faire quelque chose pour montrer leur sérieux », explique à l'AFP Jim Krane de l'université Rice au Texas (Etats-Unis).  

Le ministre des Finances, Mohammed al-Jadaan, a déclaré en mai que les « chocs », y compris la guerre à Gaza, avaient poussé les responsables de Vision 2030 à « réévaluer » certains de ses aspects. 

Si la plupart des intervenants s'abstiennent de délivrer des messages politiques, l'économiste américain Jeffrey Sachs a lancé un appel sans équivoque à la création d'un Etat palestinien. « Pourquoi y a-t-il une guerre à Gaza, au Liban, et peut-être bientôt en Iran et ailleurs dans cette région ? Parce qu’il n'y a pas d'Etat palestinien », a-t-il estimé. Selon lui, « Israël le bloque, les Etats-Unis le bloquent, et tant qu'il n'existera pas, il n'y aura pas de paix dans la région ».

Pour l'organisateur du forum, le publicitaire Richard Attias, la réunion est censée se concentrer sur des investissements d'envergure. « Nous sommes une plateforme indépendante et nous ne voulons pas être, excusez-moi l'expression, pollués par des événements politiques », avait-il déclaré à Ryad mi-octobre.  

« Le spectacle doit continuer », a ajouté l'ex-organisateur du Forum de Davos, en Suisse, pour qui cette édition devrait être la dernière en tant que PDG de la FII. 


Des responsables saoudiens ont évoqué mardi les conséquences des conflits au Moyen-Orient sur l'économie du royaume lors d'un forum d'investisseurs à Ryad, tandis que son très riche fonds souverain a annoncé vouloir réduire d'environ un tiers la part de ses investissements à l'étranger. Pour la deuxième année consécutive, la Future Investment Initiative (FII), ce  forum réunissant l'élite économique mondiale, se déroule sur fond de craintes d'un embrasement régional, avec Israël en guerre contre le Hamas à Gaza et contre le Hezbollah au Liban.Plus de 7.000 personnes sont attendues à Ryad pour cet évènement de trois jours, dont le patron de TikTok, Shou Zi Chew, et les dirigeants de Citigroup et de Goldman Sachs. Le Golfe représentait « une lumière dans la région » mais les guerres en cours...
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