Le ministre sortant des Télécommunications, Johnny Corm, a estimé à « environ 67 millions de dollars » les dommages subis par son secteur depuis le début des agressions israéliennes sur le Liban il y a plus d’un an. Selon un communiqué de presse, ces pertes concernent l’opérateur public de téléphonie et d'internet fixes Ogero, et les deux opérateurs de téléphonie mobile, Alfa et Touch.
Le ministre a indiqué que cette estimation fait partie d’un rapport établi par son ministère, et qu’il a ensuite « transmis au ministre sortant de l’Environnement, Nasser Yassine, dans l’objectif de le présenter à la conférence de Paris qui devrait se tenir le 24 de ce mois ». Voulue par Emmanuel Macron, cette conférence internationale sur le Liban, a pour but de rassembler les efforts internationaux afin de venir en aide au Liban.
Selon le ministère des Télécommunications, le rapport qui sera présenté lors de la conférence à Paris permet de chiffrer les besoins nécessaires du ministère pour soutenir les populations qui restent dans leurs villages dans le sud du Liban ; d’assurer les ressources dont ont besoin les agences de secours et humanitaires, le personnel médical et les hôpitaux afin de maintenir la communication entre eux ; d’assurer une connexion internet pour la mise en place de cours en ligne à distance afin de minimiser l’impact de la guerre sur l'année académique ; et finalement garantir l'accès à Internet dans les centres d'hébergement, en particulier après la création d'un millier de nouveaux centres.
Début octobre, presque un an après le début de la guerre entre Israël et le Hezbollah, Johnny Corm révélait déjà que « 113 stations de l’opérateur de téléphonie mobile Touch sont désormais hors service, 61 pour des raisons en lien avec la sécurité et 15 à la suite de vols, tout comme 114 stations de l’autre opérateur, Alfa ». Il a ajouté que « 26 des 266 stations d’Ogero, sont, elles aussi, hors service, ce qui touche 15 000 abonnés, soit 2,2 % de l’ensemble des abonnés ». Toujours selon le ministre, les cazas ayant le plus souffert d’une baisse du niveau des services sont ceux de Marjeyoun (2 %), Tyr (35 %), Hasbaya (32 %) et Nabatiyé (59 %). Tous sont au Liban-Sud, la région ayant connu le plus de dégâts dus à la guerre.
Ces attaques sur les infrastructures libanaises ont lieu alors que le secteur des télécoms est aussi la cible d’une « guerre psychologique » menée par Israël sur le Liban à travers des appels et des messages envoyés aux Libanais, et qui mettent en évidence la fragilité du réseau national.
On ne s’inquiète pas pour eux. Ils ont tellement volé les citoyens libanais qu’ils ont des réserves pour des décennies.
11 h 04, le 24 octobre 2024