Très succinctement, la politique concerne le développement de la société. Elle concerne donc principalement ce qui a trait au collectif, à l’intérêt général, au bien commun et, par conséquent, à la collectivité et à la Cité. La Cité, dans le sens philosophique du terme, en liaison avec la Grèce antique.
Les liens entre la démocratie et les partis politiques demeurent quelques fois assez équivoques.
Un parti politique, qu’il soit de la majorité ou de l’opposition, cherche généralement à influencer le pouvoir, en particulier le gouvernement, en le soutenant ou en s’y opposant. Il essaye également de marquer l’opinion publique par ses idées, sa vision propre des choses et ses projets. Il s’efforce de prendre le pouvoir pour mettre à exécution son programme et ses objectifs. Sans parler du fait que les partis idéologiques cherchent à réunir, sous leur bannière, le plus grand nombre de personnes qui croient en leur doctrine et en leur idéologie. Particulièrement, quand il s’agit de partis de masse. Partis de masse, contrairement aux partis d’élites qui ne tablent nullement sur la quantité et le nombre d’adhérents, mais visent plus une certaine classe, une catégorie déterminée d’individus.
Dans les véritables démocraties, il est nécessaire qu’il y ait des partis. Mais à l’inverse, un régime autoritaire peut se dissimuler dans une apparence de démocratie. Très souvent, en les contrôlant étroitement, en interdisant certains d’entre eux ou même en imposant le parti unique.
De nombreux cas nous sautent ici aux yeux, et qui existent pas très loin de chez nous et, à plus grande échelle, de par le monde.
Au Liban, la loi qui régit les partis politiques date, hélas, du début du siècle dernier, précisément de 1909. Il s’agit de la même législation qui concerne les associations.
À revoir les dispositions de cette loi qui s’applique aux partis politiques (notamment dans son chapitre 5), c’est à se demander si certains de ces partis en tiennent compte. Si, effectivement et scrupuleusement, ils la prennent en considération ou même, se soucient de son existence. Surtout au niveau permis (le fameux elem wa khabar), idéologie, choix des membres, affiliation, transparence, forte possibilité de corruption, détention de toutes sortes d’armements et de munitions, procédés et manœuvres louches, manipulation par des puissances étrangères aux desseins suspects, excès et détournement de pouvoir, abus d’autorité, affronts et outrages à l’encontre du pouvoir judiciaire et récemment, les « mouches » électroniques (connues en arabe sous le nom de zoubab), qui sont très actives sur les réseaux sociaux et qui utilisent comme méthodes, la diffusion d’infox, les attaques personnelles souvent injurieuses, les calomnies et les commentaires virulents...
Sans parler des démonstrations de force et de l’étalage des capacités militaires au détriment des forces armées régulières et du pouvoir central étatique, dont les capacités diminuent au fur et à mesure, comme une peau de chagrin et qui de ce fait, se font facilement marcher sur les pieds, alors qu’ils sont en droit d’exercer leur autorité.
C’est pour cela qu’« ils » se permettent de prendre des décisions, pas moins que cruciales, d’une façon unilatérale, sans un minimum de concertations préalables avec les différentes composantes du pays ou d’aval de leur part. Tout cela, dans un contexte économique, rien de plus morose et rien de plus déclinant. Avec, de surcroît et cerise sur le gâteau, une population qui s’enfonce de plus en plus dans la misère et le dénuement.
Sans oublier d’autre part, les girouettes qui tournent, ces autres partis, qui par intérêt purement égoïste et sans aucun rapport avec les exigences nationales et l’intérêt supérieur de la nation, ont fait alliance avec les premiers et qui se sont rappelés, mais un peu tard (par conviction ou par opportunisme politique), qu’ils avaient fait fausse route.
Avocat à la cour
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