Au lendemain des deux séries d'explosions d'appareils de communication qui ont fait jusqu'à présent au moins 32 morts et plus de 3 200 blessés, certaines compagnies aériennes ont décidé mercredi d'annuler leurs vols à destination ou au départ de l'Aéroport international de Beyrouth (AIB), selon deux sources travaillant dans le secteur, l'une au Liban et l'autre en Europe.
Selon ces informations combinées de sources anonymes, les compagnies low cost, turque Pegasus Airlines, Iraqi Airways et l'algérienne SalamAir, ont annulé leurs vols. En revanche, EgyptAir, Emirates, Etihad Airways, Qatar Airways et Turkish Airlines ont maintenu leurs liaisons mercredi. « La majorité des compagnies aériennes qui desservent encore Beyrouth réagissent en fonction des événements », constate l'une des deux sources contactées. En fin de matinée jeudi, le site internet de l'aéroport international de Beyrouth affiche qu'Air Algérie, Emirates et Turkish Airlines ont annulé des vols à destination de Beyrouth, programmés à différents moments de la journée depuis respectivement Alger, Dubaï et Istanbul.
Une source de Middle East Airlines (MEA), souhaitant rester anonyme pour des raisons professionnelles, indique que la compagnie aérienne nationale n'a modifié ou annulé aucun vol, bien qu'elle ajuste régulièrement ses horaires depuis la dernière hausse des tensions, qui a eu lieu fin juillet entre Israël et le Hezbollah à la frontière entre le Liban-Sud et le nord de l'État hébreu. Les deux parties échangent régulièrement des tirs meurtriers depuis le 8 octobre 2023, soit au lendemain du déclenchement de la guerre à Gaza.
Les compagnies du groupe Air France desservant le Liban, Air France et sa low cost Transavia, avaient déjà annulé leurs vols prévus jusqu'à jeudi, comme l'a rappelé le président de l'Association des agences de voyages et de tourisme au Liban (Attal), Jean Abboud. En milieu de journée, avant la deuxième vague d'explosions, il constatait que peu de changements avaient eu lieu sur les grilles de vols. Selon une source à l'aéroport de Beyrouth et une autre au sein d'une agence de voyage libanaise souhaitant rester anonymes, Air France a annulé jeudi sa liaison reliant Paris à la capitale libanaise prévue vendredi et il est possible qu'elle en fasse de même pour le vol de samedi, à moins d'un apaisement des tensions.
Deux compagnies européennes
Mardi, alors que le Liban dénombrait encore les morts et les blessés des explosions de bipeurs, que de nombreuses sources attribuent à Israël, Air France a annoncé la suspension de ses vols depuis l’aéroport Paris-Charles de Gaulle à destination de Beyrouth et Tel-Aviv jusqu’au 19 septembre. Transavia a également annulé ses vols pour cette période et ne propose sur son site aucun vol reliant Beyrouth dans un sens ou dans l'autre avant vendredi.
Seules deux compagnies européennes apparaissent encore sur ces tableaux : Cyprus Airways (pour un vol vers Larnaca jeudi) et Sundair (un vol au départ de Berlin est parti à l'heure ce mercredi et est arrivé en fin de journée à Beyrouth). « Ce sont les deux compagnies européennes qui ont maintenu leurs vols vers Beyrouth », insiste une source travaillant pour une agence de voyage en Europe. Elle rappelle que les compagnies du groupe Lufthansa (Lufthansa, Swiss et Eurowings) avaient déjà suspendu leurs vols entre fin juillet et début août. Lufthansa ne reprendra pas ses liaisons avant le 15 octobre prochain.
Les décisions de maintien ou de suspension des vols vers des pays traversant des périodes de trouble dépendent de l’imminence du risque, mais aussi des modalités des contrats d'assurance des transporteurs, ainsi que des décisions prises par les assureurs ou les réassureurs face à l’évolution du risque à court, moyen et long terme. Depuis le 8 août, environ la moitié des compagnies aériennes qui desservaient Beyrouth ont suspendu leurs liaisons.
Comme à chaque fois depuis des décennies, les rats quittent le navire à la moindre secousse. Seule la compagnie nationale reste toujours la dernière à annuler ses vols
22 h 52, le 18 septembre 2024