Le romancier et intellectuel libanais Elias Khoury s'est éteint ce dimanche à l'âge de 76 ans, ont confirmé plusieurs sources à L'Orient-Le Jour. Il est décédé des suites d'une longue maladie à Beyrouth, où il était hospitalisé depuis de nombreux mois, ajoute l'AFP.
Né à Achrafieh dans une famille chrétienne grecque-orthodoxe de la classe moyenne en 1948, Elias Khoury s'est s’engagé dans le Fateh, le bras armé de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Il a également participé, aux côtés du Mouvement national, regroupement libanais de gauche pro-palestinien, à la guerre civile libanaise au cours de laquelle il a été sérieusement blessé, perdant même temporairement la vue.
Elias Khoury sera resté toute sa vie fidèle à ses amis palestiniens, notamment Mahmoud Darwich et Edward Saïd, ainsi qu’à la cause palestinienne en général, et œuvrera dans diverses de ses institutions, notamment au sein de l’Institut des études palestiniennes et comme rédacteur en chef de la Revue d’études palestiniennes.
Son oeuvre, qui aborde les thèmes de la mémoire, de la guerre et de l'exil, a été traduite dans de nombreuses langues dont le français, l'anglais, l'allemand, l'hébreu et l'espagnol. L'un de ses romans les plus connus, « La porte du soleil » (Actes sud, 2002), une épopée qui relate la tragédie de la Nakba, le départ forcé des Palestiniens de leurs terres lors de la création de l'Etat d'Israël en 1948, a été adapté au cinéma par le réalisateur égyptien Yousri Nasrallah.
Outre la question palestinienne qu'il aborde dans de nombreux autres romans, dont la trilogie « Les enfants du ghetto », l'une de ses dernières oeuvres, il a également raconté la guerre civile libanaise dans plusieurs de ses oeuvres comme « La petite montagne » ou « Yalo ».
Il a également été directeur éditorial de la section culturelle du quotidien libanais As-Safir et rédacteur en chef du supplément culturel du quotidien libanais An-Nahar. Elias Khoury a enseigné dans plusieurs universités notamment Columbia aux Etats-Unis. Il a continué à écrire jusqu'à son dernier souffle, malgré son hospitalisation et ses souffrances.
Dans un article écrit depuis son lit d'hôpital en juillet, intitulé « une année de douleur », il disait: « Gaza et la Palestine sont pilonnées de façon sauvage depuis près d'un an et résistent (..) c'est un modèle ; qui m'apprend chaque jour à aimer la vie ».
Bonsoir de Bruxelles. Lecteur régulier de votre quotidien sans être Libanais, je dois vous confier ma profonde déception. Elias Khoury est un géant de la littérature contemporaine arabe. Son œuvre a une valeur considérable. J’espérais de L’Orient-Le Jour qu’il consacre tout un dossier à la mesure de son importance. Le Liban perd une voix sans équivalent. Il restera comme le plus grand romancier libanais. Abonné également au Haaretz, je vous invite à lire le bel article qui lui est consacré et surtout de voir la vidéo de sa conversation avec son traducteur en hébreu. Il faut lire E. Khoury
23 h 30, le 16 septembre 2024