
Le siège du ministère de l'Education à Beyrouth. Photo ANI
Le ministère libanais de l’Éducation a publié, samedi, un communiqué dans lequel il souligne que la mesure consistant à distribuer leurs diplômes aux élèves syriens ayant réussi les examens officiels, décidée en Conseil des ministres, « ne mène en aucun cas à faciliter leur résidence au Liban si celle-ci n’est pas autorisée par les autorités, parce que la Sûreté générale veille à prendre les mesures qui s’imposent à leur égard ».
Le texte rappelle que « le parcours éducatif des déplacés syriens est totalement indépendant de celui des élèves libanais » sur lesquels cette mesure n’a aucun effet.
Le « Haut conseil de l’éducation » du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) avait vivement critiqué cette décision du Conseil des ministres, menaçant de recourir à des mesures légales pour empêcher son application. Le communiqué du CPL fustige ce qu’il appelle « une décision d’autoriser les élèves syriens à s’inscrire dans les instituts techniques même s’ils n’ont pas de permis de résidence légal », ce qui est contraire aux lois libanaises.
Le CPL s’insurge contre la décision de distribuer les diplômes aux élèves syriens, estimant que « cela encouragerait les familles syriennes résidant illégalement au Liban à y rester, tant qu’un enseignement de qualité leur est assuré ». « Le CPL prendra toutes les mesures légales qui s’imposent contre cette décision illégale, afin de préserver les intérêts du pays », poursuit le texte.
Même son de cloche du côté du chef des Forces libanaises Samir Geagea, qui a qualifié cette décision d'« illégale », estimant qu’elle « encouragerait non seulement les Syriens en situation irrégulière à rester au Liban, mais ceux en Syrie à envoyer leurs enfants s’inscrire dans les instituts techniques au Liban, au détriment des élèves libanais ». Il a appelé le Premier ministre sortant Nagib Mikati, et le ministre Abbas Halabi, à revenir sans tarder sur cette décision.
Le communiqué du ministère de l’Éducation rappelle, pour sa part, qu'il « ne fait que suivre la politique éducative décidée par le gouvernement dans le cadre du dossier des élèves syriens ». « Le ministère transmet régulièrement à la Sûreté générale le nom complet et les documents disponibles de tout candidat parmi les déplacés syriens, qui aurait réussi aux épreuves officielles, afin qu’un suivi puisse être effectué dans la procédure d’octroi d’une autorisation de résidence », ajoute-il.
La décision du Conseil des ministres « interdit l’inscription de tout élève syrien pour l’année 2025/2026 qui n’aurait pas de résidence légale », souligne le communiqué.
En dehors de l'ordre du jour
Dimanche, le ministre sortant du Tourisme, Walid Nassar, a déclaré que la décision d'inscrire les étudiants syriens dans les écoles ne faisait pas partie de l'ordre du jour du Conseil des ministres. Il a demandé au secrétariat général d'inclure cette question à l'ordre du jour de la prochaine séance pour une consultation plus approfondie.
« La décision du gouvernement sortant de permettre aux Syriens n'ayant ni permis de séjour ni carte du Haut-Commissariat aux réfugiés (...) de s'inscrire dans les instituts et écoles publics et privés au Liban pour l'année scolaire 2024-2025 ne figurait pas dans l'ordre du jour du cabinet », a affirmé M. Nassar, cité par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).
« Le ministre sortant de l'Éducation (Abbas Halabi) a expliqué cette décision de manière brève, elle a été présentée comme si elle était un article classique de l'ordre du jour. Mais les ministres n'ont pas pu en étudier les implications pour prendre une décision appropriée sur le sujet », a-t-il ajouté. Il a également demandé à M. Halabi de suspendre cette décision avant qu'elle ne soit rediscutée par le gouvernement et de « la limiter uniquement aux étudiants syriens résidant légalement au Liban, leur permettant ainsi de s'inscrire pour une troisième année — exclusivement pour l'année scolaire 2024-2025. »
AU Liban, le système éducatif est déjà saturé. Aujourd’hui, plus de 500 000 enfants syriens y résident (d’après les chiffres officieux) En leur enseignant le programme scolaire Libanais qui à ses spécificités et qui leur est quasiment inaccessible du fait qu’ils auront toutes les peines du monde à suivre les cours qui sont dispensés en français ou en anglais puisque dans leur pays d’origine, le français et l’anglais sont enseignés comme des langues étrangères et non comme des langues secondaires, ce qui abaissera le niveau général de ces écoles…
00 h 09, le 17 septembre 2024