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Politique - Liban-Sud

Trois morts, dont un père et son enfant, après une frappe israélienne au Liban-Sud

Une escalade régionale « n’est pas inéluctable », déclare Josep Borell depuis Beyrouth.

Trois morts, dont un père et son enfant, après une frappe israélienne au Liban-Sud

Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, lors de sa conférence de presse à Beyrouth, le 12 septembre 2024. Mohammad Yassine/L’Orient-Le Jour

Encore une journée noire au Liban-Sud. Jeudi, une frappe de drone meurtrière a ciblé une route dans le caza de Nabatiyé. Selon une source sécuritaire contactée par notre correspondant Mountasser Abdallah, cette attaque israélienne visait le conducteur d’une moto, qui a été tué. Toutefois, une autre moto transportant un Syrien et son fils est passée par hasard au moment de la frappe, ce qui a entraîné leur mort, ajoute la source. Une voiture civile est également passée par là et son conducteur a été légèrement blessé. Au moment de passer sous presse, il n’était pas possible de déterminer l’identité de l’individu à moto visé par la frappe. En outre, l’armée israélienne a confirmé jeudi dans un communiqué avoir mené deux frappes en Syrie et « éliminé » un membre du Hezbollah. « L’armée israélienne a éliminé Ahmad Jabre, un terroriste du Hezbollah (...) en Syrie, dans la zone de Qouneitra », a affirmé l’armée dans une rare revendication d’opération en Syrie, ajoutant avoir également mené une frappe dans une autre zone dans le sud de la Syrie.Plus tôt, l’agence officielle syrienne SANA a affirmé que deux personnes avaient été tuées dans une frappe israélienne qui a visé une voiture dans la province méridionale de Qouneitra, dans la partie du Golan contrôlée par Damas. « Deux citoyens ont été tués dans une agression israélienne menée par un drone qui a lancé un missile sur une voiture civile » sur la route reliant Qouneitra à Damas, a précisé l’agence. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, a indiqué qu’un militaire figure parmi les deux personnes tuées. Une source de sécurité locale a indiqué à l’AFP que « deux corps calcinés avaient été retirés d’une voiture visée par une frappe ». Sur un autre plan, le New York Times rapporte que la frappe meurtrière opérée par l’aviation israélienne dimanche dernier dans la région de Hama, dans le centre de la Syrie, a détruit une usine de production de missiles relevant du Hezbollah. Outre les attaques d’hier mentionnées plus haut, des avions de combat israéliens ont pris pour cible le village de Chihine ainsi que des forêts dans la périphérie de Zebqine (tous deux dans le caza de Tyr), ainsi que la périphérie de Yater et Aïtaroun (Bint Jbeil). Dans ce même caza, un drone israélien a effectué une frappe sur le parc de Maroun el-Ras, ont indiqué des habitants à notre correspondant. Ce parc, créé avec l’aide de l’Iran il y a plus de dix ans, a également été visé par deux drones explosifs israéliens mercredi, en plus d’une frappe israélienne contre une maison dans la périphérie du village. En outre, Yaroun, Ramyé et Aïta el-Chaab (Bint Jbeil) ainsi que Marwahine (caza de Tyr) ont été la cible de tirs d’artillerie israéliens, selon des habitants.De son côté, le Hezbollah a revendiqué une dizaine d’attaques contre Israël jeudi. L’une d’elles se veut une réponse à la frappe aérienne israélienne contre une moto à Biyada, dans le caza de Tyr, qui a tué deux frères la veille. Dans son communiqué, le parti a annoncé qu’il avait « ajouté à sa liste de cibles » le village de Rosh Hanikra, qui fait face à Naqoura. La base navale de Rosh Hanikra avait déjà été visée à plusieurs reprises par le parti chiite, mais c’est la première fois que le village lui-même est ciblé. Dans le même communiqué, le parti a revendiqué une frappe « de roquettes Katioucha » sur le village de Matzuva, qui fait face à Labbouné. Il a ensuite lancé une nouvelle attaque de riposte à la frappe ayant tué deux frères à Biyada. Les combattants du parti chiite « ont attaqué la base israélienne de Nahal Gershom », située face à Aïtaroun, avec « des escadrons de drones » qui ont visé « des positions d’officiers et de soldats ». Dans ce contexte, les sirènes ont retenti dans le village d’Avivim, situé en Haute-Galilée, selon Haaretz. Sept équipes de pompiers ont également travaillé pour contenir un incendie qui s’est déclaré près d’Avdon, dans le nord d’Israël, causé par des roquettes tirées depuis le Liban, selon le même quotidien, qui cite les Services d’incendie et de secours. La source a ajouté que l’incendie s’est étendu sur plusieurs hectares.

« Le Liban a le droit et la capacité de se défendre »Au même moment, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, terminait sa visite au Liban jeudi. Depuis Beyrouth, où il tenait une conférence de presse après un entretien avec son homologue libanais, il a déclaré qu’une guerre élargie dans la région n’était « pas inéluctable », et appelé à la « pleine mise en œuvre de la résolution 1701 » du Conseil de sécurité de l’ONU.Au Liban depuis mercredi, M. Borrell a estimé que « les guerres en Syrie et à Gaza ont des répercussions négatives pour le Liban », déplorant que, depuis sa dernière visite à Beyrouth en janvier dernier, « les tambours de la guerre n’ont cessé de battre ». Il a cependant souligné qu’à son avis, « le pire a été évité ». Disant « vouloir limiter une escalade militaire » régionale, il a appelé toutes les parties à « suivre cette voie et agir pour le bien du Liban et des Libanais, et non pour les intérêts de tiers », en allusion au Hezbollah pro-iranien, qui a ouvert le 8 octobre 2023 un front de « soutien » à Gaza. Il a assuré que l’Union européenne déployait « tous les efforts diplomatiques pour éviter une escalade », mais qu’il n’avait « pas de baguette magique ». « La guerre totale dans le sud du Liban avec une invasion ne s’est pas produite (..) mais la menace demeure », a encore averti Josep Borrell.« La pleine mise en œuvre de la résolution 1701 devrait préparer le terrain pour un règlement global » au Liban, incluant la délimitation de la frontière terrestre, a-t-il encore souligné. Cette résolution du Conseil de sécurité prise en 2006 a mis fin au précédent conflit entre Israël et le Hezbollah. Elle prévoit notamment un retrait du Hezbollah vers le nord du fleuve Litani. Une décision internationale que le Liban officiel affirme soutenir, à condition qu’Israël s’engage, lui aussi, à respecter sa part, en cessant les violations de l’espace aérien libanais. « La guerre n’est pas inéluctable » et l’éviter est une question de « volonté de l’éviter », a ajouté le chef de la diplomatie européenne. « Il faut continuer à travailler pour une paix globale dans la région », a-t-il estimé. Concernant la crise politique au Liban, qui approche de la fin de sa deuxième année sans président, M. Borrell a estimé qu’il fallait que les institutions, « y compris la présidence et le Conseil des ministres, reprennent leurs fonctions ». De son côté, le ministre libanais sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a indiqué qu’une paix durable dans la région « nécessite de résoudre la question palestinienne », et assuré que le Liban « applique la résolution 1701 ».Josep Borrell a également été reçu par le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, et le président de la Chambre, Nabih Berry. Lors de sa rencontre avec M. Berry, ce dernier a, selon un communiqué de son bureau de presse, exprimé son « appréciation pour les positions humanitaires prises par M. Borrell » depuis le début de la guerre de Gaza. « Le Liban ne souhaite pas la guerre mais a le droit et la capacité de se défendre », a également affirmé M. Berry à son invité. Josep Borrell s’est en outre entretenu à Yarzé avec le commandant en chef de l’armée libanaise, Joseph Aoun.

Encore une journée noire au Liban-Sud. Jeudi, une frappe de drone meurtrière a ciblé une route dans le caza de Nabatiyé. Selon une source sécuritaire contactée par notre correspondant Mountasser Abdallah, cette attaque israélienne visait le conducteur d’une moto, qui a été tué. Toutefois, une autre moto transportant un Syrien et son fils est passée par hasard au moment de la frappe,...
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