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Moyen-Orient - Dans la presse

L'Égypte justifierait son déploiement renforcé dans le Sinaï par la présence israélienne dans le couloir de Philadelphie

« Un déploiement majeur de troupes égyptiennes dans le Sinaï aura des implications importantes et durables pour la sécurité régionale, » estime le journal politique saoudien « al-Majalla ».

Photo-satellite prise le 5 septembre 2024 montrant le corridor de Philadelphie (g.), à la frontière entre l’Égypte et le sud de la bande de Gaza. Photo AFP

Le contrôle israélien du corridor de Philadelphie, bande de terre entre le sud de Gaza et l’Égypte, a exacerbé les tensions entre l’État hébreu et Le Caire, qui utilise désormais la présence israélienne à sa frontière pour justifier un renforcement de son déploiement militaire dans le Sinaï, selon le journal politique saoudien al-Majalla.

L'Égypte et Israël ont signé un traité de paix en 1979, mettant fin à la guerre entre les deux pays et rendant le contrôle du Sinaï à l'Égypte tout en limitant le nombre de troupes que Le Caire peut y déployer, notamment dans la partie nord le long de la frontière avec Gaza et Israël. Beaucoup d'Égyptiens ont vu cette restriction comme un coup porté à leur souveraineté nationale. En pleine guerre à Gaza entre le Hamas et Israël, qui a commencé en octobre, Israël a pris le contrôle en mai du corridor de Philadelphie — une étroite bande de 14 kilomètres de long qui sépare la bande de Gaza de l'Égypte — et refuse de s'en retirer, ce qui constitue une violation du traité de paix de 1979. Fin mai, un échange de tirs a eu lieu entre les troupes égyptiennes et israéliennes le long de la frontière Sinaï-Gaza, tuant un garde-frontière égyptien.


« Une excuse »

Beaucoup d'Égyptiens voient maintenant que, suite à la démarche israélienne, l'Égypte a une « excuse pour renforcer sa propre présence militaire dans le désert stratégique, » selon al-Majalla. « Un déploiement majeur de troupes égyptiennes dans le Sinaï aura des implications importantes et durables sur la sécurité régionale », ajoute le média.

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L'Égypte renforce sa présence sécuritaire dans le Sinaï depuis octobre dernier en raison des craintes de débordement de la violence depuis Gaza. L'Égypte craint le déplacement forcé des Palestiniens vers le Sinaï, surtout depuis que la guerre a rendu une grande partie de l'enclave palestinienne inhabitable.

Selon al-Majalla, « Si cela se produit, ce serait un coup fatal aux rêves d'État palestinien et transformerait le Sinaï en un camp de réfugiés permanent — ce qui nuirait à la sécurité nationale de l'Égypte, car les combattants palestiniens pourraient en faire une base pour de futures attaques contre Israël ». Le directeur du Centre de stratégie pour le Moyen-Orient, Samir Ghattas, a indiqué que « l'Égypte doit renforcer sa présence militaire le long de sa frontière avec Gaza pour faire face aux défis sécuritaires croissants auxquels elle est confrontée depuis octobre dernier ». « L'occupation israélienne du corridor de Philadelphie était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase », a-t-il ajouté.

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Un message à Israël

Parallèlement, Nasr Salem, ancien assistant du ministre égyptien de la Défense, a estimé que « l'Égypte veut envoyer un message à Israël selon lequel il pourrait être difficile de contenir ses troupes déployées le long de la frontière avec Gaza, si Israël reste dans le corridor de Philadelphie. »

Le traité de paix Égypte-Israël de 1979 divise le Sinaï en trois sections et permet à l'Égypte de déployer seulement 750 policiers avec des armes légères dans la zone C, qui inclut la zone frontalière avec Gaza. Cette présence militaire limitée dans le Sinaï en a fait un foyer d'extrémisme et de terrorisme, surtout après la chute de l'ancien président égyptien Hosni Moubarak en 2011. Après cela, l'Égypte a mené une opération de contre-terrorisme pendant presque une décennie contre les extrémistes. Cette opération a finalement porté ses fruits l'année dernière, mais a coûté beaucoup à l'Égypte en termes de victimes et de ressources.

Le contrôle israélien du corridor de Philadelphie, bande de terre entre le sud de Gaza et l’Égypte, a exacerbé les tensions entre l’État hébreu et Le Caire, qui utilise désormais la présence israélienne à sa frontière pour justifier un renforcement de son déploiement militaire dans le Sinaï, selon le journal politique saoudien al-Majalla.L'Égypte et Israël ont signé un traité...
commentaires (2)

Le renforcement égyptien a été permis par l'entité ( contraire aux accords de Paix) pour aider l'Égypte à vaincre Daesh

Dorfler lazare

00 h 25, le 11 septembre 2024

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Commentaires (2)

  • Le renforcement égyptien a été permis par l'entité ( contraire aux accords de Paix) pour aider l'Égypte à vaincre Daesh

    Dorfler lazare

    00 h 25, le 11 septembre 2024

  • Israël veut montrer sa force au lieu de la paix

    Eleni Caridopoulou

    22 h 00, le 10 septembre 2024

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