Rechercher
Rechercher

Économie - FINANCES PUBLIQUES

Youssef Khalil défend un budget 2025 dans la continuité du processus de « redressement post-crise »

Dans une réponse écrite transmise à « L'Orient-Le Jour », le ministre sortant des Finances affirme avoir revu à la hausse plusieurs postes de « dépenses sociales » et prévoit des fonds pour le fuel irakien.

Youssef Khalil défend un budget 2025 dans la continuité du processus de « redressement post-crise »

Le ministre sortant des Finances Youssef Khalil (à gauche) aux côtés du Premier ministre sortant lors d'une réunion au Grand Sérail, le 26 juin dernier. Photo publiée par le bureau du Premier ministre et retravaillée par L'OLJ

Contacté par L'Orient-Le Jour au début de la semaine, le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, est revenu vers nous mardi pour expliquer et défendre l’avant-projet de budget pour 2025 qu’il a transmis au gouvernement fin août dernier, et dont le contenu n’a pour l’instant pas convaincu les syndicats et le patronat. Prévue le jour-même, la première réunion du Conseil des ministres consacrée à l’examen de l’avant-projet a été reportée, faute de quorum et sur fond de mobilisation des militaires à la retraite.

Dans une réponse écrite, Youssef Khalil affirme que « le projet de loi de finances de 2025 s’inscrit dans la ligne de la politique budgétaire de redressement post-crise, et la politique de consolidation des finances publiques mise en œuvre depuis 2023, qui a permis de reconstruire la capacité de financement de l’État et de réaliser des soldes positifs ».

Le ministre, qui est un ancien cadre de la Banque du Liban, considère que les mesures prises dans ce cadre (et donc depuis l’adoption et l’entrée en vigueur tardives du budget de 2022, qui ont commencé à aligner le taux de change officiel sur celui du marché) ont contribué à stabiliser la monnaie, à diminuer l’inflation et au renflouement des réserves de change de la banque centrale. « La stabilité macroéconomique aujourd’hui est en quelque sorte dirigée par la politique budgétaire », ponctue-t-il. De fait, l’ajustement progressif des impôts et taxes au taux du marché — en commençant par la TVA et les droits de douane — a permis à la BDL de mieux contrôler la masse monétaire en livres libanaises en circulation.

Lire aussi

Budget 2025 : le gouvernement a-t-il vraiment les moyens de présenter un projet dans les temps ?

Pression fiscale

Le haut responsable juge ensuite que le projet « n’augmente pas la pression fiscale » sur les contribuables, mais élargit plutôt l’assiette des entités imposables avec l’inclusion d’entreprises du secteur informel, qui représentent aujourd’hui une menace pour le secteur formel dans le pays. Il assure que les mesures adoptées « ont pour but de renforcer la rigueur fiscale », sans expliquer plus en détail pourquoi.

Youssef Khalil assure aussi que les dépenses prévues dans le budget « ont augmenté parallèlement à l’augmentation des revenus de l’État ». La hausse est de près de 40 % par rapport à 2024 (pour 4,77 milliards de dollars) et un déficit de 4,11 % que le ministre a décidé de financer en émettant de nouveaux bons du Trésor. Il ajoute que les dépenses représentent « environ 17 % du PIB, comparées à des dépenses d’à peu près 14 % du PIB pour 2024 et 12 % en 2023, ce qui entravait sérieusement le fonctionnement des administrations publiques et la capacité de l’État à assurer les services de base ». Il note à titre de comparaison que les dépenses « primaires » d’avant la crise s’élevaient à 21 % du PIB.

En tenant compte de ces chiffres, cela veut dire que le ministère table sur un PIB équivalent en LL d’environ 28 milliards de dollars en 2025 (en considérant que le taux de change reste stable, ce qui peut paraître ambitieux, étant donné qu'il gravite actuellement autour de 20 milliards de dollars), selon les estimations des organisations internationales (les comptes nationaux ne sont pas encore à jour).

Lire aussi

Budget 2025 : un avant-projet qui ne convainc personne

Le fuel irakien

Le ministre ajoute qu’il faut prendre en considération, avant de comparer les deux budgets, la différence du taux de change, indiquant que l’avant-projet de budget de 2024 était basé sur celui de la plateforme Sayrafa, qui existait encore (85 500 LL pour un dollar), tandis que celui de 2025 est calculé sur la base d’un taux de change de 89 500 LL pour un dollar. Ce n’est qu’en février 2024, avec la ratification de la loi de finances de 2024, que le taux de change de 89 500 LL a officiellement été pris en compte, précise le ministre. À noter que la variation de 39 % entre les dépenses du budget de 2024 et celles de l’avant-projet de 2025 a été calculée à partir des montants en livres libanaises.

Youssef Khalil note encore que les plus grandes augmentations dans l’avant-projet concernent des « dépenses sociales », citant les indemnités de transport des militaires, les allocations scolaires, ou encore les allocations à la Caisse nationale de Sécurité sociale.

Il précise enfin que les réserves budgétaires, qui sont particulièrement élevées (l’équivalent en LL de plus de 600 millions de dollars), prévoient d’intégrer des dépenses telles que le remboursement de l’achat de fuel irakien pour Électricité du Liban, de probables ajustements futurs de rémunérations afin de « renforcer davantage les capacités administratives toujours amoindries », ainsi que d’autres dépenses « urgentes » qui pourraient survenir compte tenu du contexte marqué par la crise et la situation sécuritaire délétère au Liban-Sud. Le ministre n’a pas expliqué pourquoi les montants dus pour le fuel irakien, ou les augmentations des salaires, n’avaient pas été intégrés dans les dépenses prévues.

Les allocations du projet de loi 2025 prennent en considération la régularisation d’avances du Trésor effectuées en 2024, qui ne seront donc pas des dépenses à venir, conclut le ministre.

Contacté par L'Orient-Le Jour au début de la semaine, le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, est revenu vers nous mardi pour expliquer et défendre l’avant-projet de budget pour 2025 qu’il a transmis au gouvernement fin août dernier, et dont le contenu n’a pour l’instant pas convaincu les syndicats et le patronat. Prévue le jour-même, la première réunion du Conseil des...
commentaires (1)

Ils continuent de se réunir et de faire semblant de sauver leur pays alors que leurs noms risquent à tout moment d’être révélés par R. Salamé qui n’épargnerait aucun de ces malfrats qui ont mis le pays en faillite et prenne dent maintenant le sauver. Tous sans exception. Vu les investigations en cours et l’ampleur des sommes volées, et vu leur acharnement à garder leurs postes usurpés, on ne peut que penser qu’ils sont tous impliqués dans le hold-up du siècle qui a ruiné leur propre pays, soit en étant directement rétribués soit payés pour acheter leur silence.

Sissi zayyat

11 h 26, le 12 septembre 2024

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Ils continuent de se réunir et de faire semblant de sauver leur pays alors que leurs noms risquent à tout moment d’être révélés par R. Salamé qui n’épargnerait aucun de ces malfrats qui ont mis le pays en faillite et prenne dent maintenant le sauver. Tous sans exception. Vu les investigations en cours et l’ampleur des sommes volées, et vu leur acharnement à garder leurs postes usurpés, on ne peut que penser qu’ils sont tous impliqués dans le hold-up du siècle qui a ruiné leur propre pays, soit en étant directement rétribués soit payés pour acheter leur silence.

    Sissi zayyat

    11 h 26, le 12 septembre 2024

Retour en haut