Mohammad Karaki, directeur général de la CNSS. Photo ANI
La Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS) couvrira désormais 90% de la facture hospitalière, et les établissements qui sont liés à elle par un contrat ne pourront plus demander aux bénéficiaires de s’acquitter de plus de 10% de la facture totale. C’est ce qu’annonce un communiqué de la CNSS publié lundi, citant une décision de son directeur général, Mohammad Karaki. Celui-ci s’est engagé, selon le texte « à rétablir les services de santé de la CNSS à un niveau comparable à celui d’avant la crise ».
La crise économique financière aiguë dont souffre le Liban depuis 2019 a fortement impacté le secteur médical et hospitalier, ainsi que le niveau des couvertures par les divers tiers-payants. La CNSS, dont les tarifs étaient calculés en livres libanaises, fortement dévaluée depuis le début de la crise, ne faisait pas exception à la règle.
Dans le communiqué, M. Karaki annonce donc que « la couverture hospitalière est portée à 90 %, de manière à ne facturer aux assurés que 10 % de la facture, conformément à la décision du conseil d'administration n° 1332 en date du 3/9/2024 ». « La note d'information en date du 6/9/2024 (n° 766) modifie la valeur des indemnités forfaitaires et les tarifs des interventions chirurgicales forfaitaires figurant dans la note d'information n° 757 en date du 20/6/2024, conformément au règlement qui sera publié sur toutes les plateformes médiatiques de la CNSS », poursuit le texte.
Toujours selon le communiqué, le directeur général « a demandé à tous les hôpitaux sous contrat avec la CNSS de respecter les nouveaux tarifs spécifiés ci-dessus et de ne pas demander au bénéficiaire une contribution supérieure à 10% de la valeur du montant forfaitaire spécifié dans le règlement ci-joint, sous peine de résiliation du contrat, à compter du 10/9/2024 ».
En outre, le directeur général de la CNSS annonce que « cette mesure très cruciale sera complétée par d'autres mesures similaires portant sur le dossier des médicaments, en particulier les médicaments des maladies chroniques (80% dans les pharmacies et 90% à l'hôpital) et ceux des maladies cancéreuses et incurables (95% de couverture) dans les prochains jours ».
La CNSS précise par ailleurs dans son communiqué que cette décision est le fruit « d’une série de réunions du conseil d’administration avec le syndicat des hôpitaux privés, en vue de modifier la couverture de ses bénéficiaires d’une manière qui soit équitable pour tout le monde ». Interrogé par L’Orient-Le Jour sur la réaction des hôpitaux privés à cette annonce du CNSS, et si elle sera effectivement appliquée par les établissements, Sleimane Haroun, président du syndicat des hôpitaux privés, a simplement répondu : « Pas de commentaire. » Aucune réponse donc, pour l’instant, sur les multiples questions que peuvent se poser les bénéficiaires.