L'entrée de la CNSS à Beyrouth. Photo ANI
La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a décidé d’augmenter à partir du 1er janvier le montant des prestations familiales qu’elle verse aux assurés éligibles. « Nous les avons quasiment multipliés par 10 » a indiqué à L’Orient-Le Jour le directeur général de la CNSS, Mohammad Karaki. « La mesure sera financée via les montants des cotisations versées » a-t-il ajouté, sans plus de précision.
La décision initiale a été publié au Journal officiel le 30 novembre dernier, mais elle a été détaillée dans un communiqué diffusé par la CNSS vendredi.
Pour le commun des familles éligibles, le nouveau montant des prestations familiales versées chaque mois s’élève désormais à 2 250 000 livres libanaises (25 dollars selon le taux de change actuel sur le marché, qui évolue autour de 89.500 LL pour un dollar) maximum, soit 600.000 LL pour le compte de l’épouse (6,7 dollars) et de 330.000 LL (3,7 dollars) par enfant, pour un maximum de cinq enfants.
Les chauffeurs de taxi qui possèdent leur propre véhicule ont également eu droit à une majoration de leurs prestations. Le plafond est relevé à 1 300 000 LL (14,5 dollars), à raison de 500 000 LL pour le compte de l’épouse (5,6 dollars) et 160 000 LL (1,8 dollar) pour chaque enfant, pour le même maximum.
Pour les chauffeurs de taxi qui ne possèdent pas leur propre véhicule, ainsi que les vendeurs de journaux et de magazines, le montant global est désormais plafonné à 720 000 LL par mois ou 24 000 par jour. Pas de distinction ici en fonction de la situation familiale de l’assuré.
Ces montants restent très bas par rapport au coût de la vie au Liban et à la valeur réelle de la livre qui s’est dépréciée d’environ 98 % depuis le début de la crise qui a éclaté en 2019. Ce n’est qu’avec le budget de 2022 adopté en septembre de cette même année et entré en vigueur deux mois plus tard que l’État libanais a commencé à ajuster le taux de change officiel à la réalité du marché, ce qui explique le niveau actuel du montant des prestations, d’autant plus que les montants des cotisations n’ont pas encore été ajustées au taux du marché. L’État n’a pas adopté de budget en 2023 et celui de 2024 est actuellement entre les mains de la commission parlementaires des Finances et du Budget.
Mohammad Karaki a enfin indiqué que la loi adoptée en décembre au Parlement pour modifier les régimes de retraite financés par la CNSS avait été publiée jeudi au Journal officiel.
commentaires (1)
Ces demies mesures sont sont toxiques car elles grèvent un budget moribond et n’ont aucun effet ou très limité pour les bénéficiaires. Tout le système de protection sociale doit être revisité et complètement transformé
Otayek Joe
08 h 26, le 30 décembre 2023