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Campus - CRISE ÉCONOMIQUE

Les étudiants libanais face à la hausse drastique des frais universitaires

La décision d’augmenter le coût des études et de réduire les bourses offertes est effective à partir de cette rentrée.

Avant la fin de l’année universitaire, en avril dernier, la LAU a communiqué son intention d’augmenter les frais d’études de 5 %, tant pour les nouveaux étudiants que pour ceux déjà inscrits. Parallèlement, l’administration a également décidé de réduire la proportion des bourses accordées aux étudiants les plus méritants. Ces derniers, qui bénéficiaient habituellement d’une bourse couvrant jusqu’à la moitié de leurs frais universitaires, sont désormais limités à un maximum de 30 %, soit 3 198 dollars sur un total de 10 662 dollars américains par semestre pour un étudiant en ingénierie ayant une moyenne cumulative (CGPA) supérieure à 3,8 sur 4,0. D’autres types de bourses ont également été réduits. La bourse de talent, habituellement accordée aux lauréats des compétitions de simulation (MUN, MAL, MEU et MGG) à hauteur de 50 %, a été abaissée à seulement 30 % pour les nouveaux étudiants. Cette réduction, la première depuis l’instauration de cette bourse, marque un changement significatif. « Lorsque j’ai intégré l’université en 2022, 80 % de ma scolarité provenaient de bourses et autres aides financières », explique Hassan Diab, étudiant en troisième année de sciences informatiques à l’Université libano-américaine. Aujourd’hui, le jeune étudiant ne bénéficie que d’environ 45 % de ce montant, et ce malgré le départ récent à la retraite de son père. À noter que le budget d’aide financière de la LAU était considéré comme l’un des meilleurs du pays et de la région. Y a-t-il un lien entre les dernières décisions de la LAU d’augmenter ses frais et son intention d’acquérir le palais Hariri de Koraytem, à proximité de son campus à Beyrouth, ainsi que ses projets d’expansion tels que l’ouverture d’un campus complètement opérationnel à New York ? « J’ai l’impression que les actions de l’université s’apparentent davantage à du commerce, visant uniquement à tirer profit de nous », lance Léa Farhat, étudiante en sciences politiques à la LAU. « L’administration a annoncé l’augmentation des frais et la baisse des bourses après l’inscription aux cours au printemps, nous empêchant ainsi de faire les aménagements nécessaires avant l’augmentation des frais. » Une autre étudiante, qui a tenu à rester anonyme, acquiesce. Pour elle, les décisions des universités d’augmenter leurs frais ne reflètent que leur opportunisme vis-à-vis des étudiants, en particulier ceux en dernière année qui se trouvent dans l’impossibilité d’interrompre leurs cursus.

Des décisions similaires dans d’autres établissements

Dans une communication adressée à ses étudiants, l’Université américaine de Beyrouth a annoncé en 2023 une augmentation progressive des frais d’études de 4 % par an pour les quatre années suivantes. Une étudiante en troisième année de génie informatique à l’AUB, qui a requis l’anonymat, confie : « Mes parents sont maintenant endettés en raison des frais que nous devons régler à l’AUB. » À savoir que les frais des études en génie à l’AUB varient d’environ 1 000 dollars d’une année à l’autre, le crédit coûtant 945 dollars pour l’année académique 2024-2025. Les étudiants de l’Université de Balamand font face à des défis similaires. En 2023, le coût d’un crédit pour un étudiant en gestion était de 236 dollars et 5 900 000 livres libanaises. Cette année, le même crédit coûte 354 dollars et 3 013 000 LL. Il est important de rappeler qu’en moyenne, un étudiant suivant le système éducatif américain suit entre 15 et 18 crédits par semestre, soit 30 à 36 crédits par an, sans compter les cours d’été nécessaires pour certains. Il ne faut pas non plus oublier les besoins financiers des étudiants obligés de louer une chambre ou un appartement près de leur campus, ainsi que, dans d’autres cas, le coût du transport lorsque l’université est située loin du domicile familial. « Je paie 500 dollars par mois pour mon 23 m² à Beyrouth », confie un étudiant. Les tarifs des dortoirs universitaires sur les campus situés dans la capitale sont extrêmement élevés, atteignant jusqu’à 2 268 dollars par mois à la LAU pour un étudiant, et près de 1 300 dollars à l’AUB. « Malgré les nouveaux frais exorbitants des études, la qualité et la variété des cours offerts n’ont pas connu d’amélioration », déplore une étudiante de la LAU qui préfère rester anonyme. « Je dirais même que notre vie étudiante est en déclin », ajoute-t-elle avec regret. « Les étudiants sont constamment sous stress. Au lieu de profiter de leur expérience universitaire et de se concentrer sur leurs études, ils s’inquiètent de la manière dont ils vont financer leur éducation », conclut Léa Farhat.

Avant la fin de l’année universitaire, en avril dernier, la LAU a communiqué son intention d’augmenter les frais d’études de 5 %, tant pour les nouveaux étudiants que pour ceux déjà inscrits. Parallèlement, l’administration a également décidé de réduire la proportion des bourses accordées aux étudiants les plus méritants. Ces derniers, qui bénéficiaient habituellement...
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