Vue sur Dubaï. Photo d'archives AFP
Les Émirats arabes unis ont gracié mardi 57 Bangladais condamnés en juillet pour avoir protesté contre leur gouvernement sur le territoire émirati, où les manifestations sont interdites, a rapporté l'agence de presse officielle de l'Etat du Golfe.
Le président émirati, Mohammed ben Zayed, a accordé « la grâce aux Bangladais impliqués dans les manifestations et les troubles qui ont eu lieu dans plusieurs émirats », selon l'agence Wam. « La décision porte sur l'annulation des peines des personnes condamnées et leur expulsion », a-t-on ajouté de même source.
Fin juillet, trois Bangladais avaient été condamnés à la prison à vie, 53 autres à 10 ans d'emprisonnement et un à 11 ans pour s'être « rassemblés et avoir incité à l'émeute dans plusieurs rues des Émirats arabes unis », avait alors indiqué l'agence Wam, précisant qu'ils seraient expulsés une fois qu'ils auraient purgé leurs peines. L'ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) avait alors dénoncé un procès « expéditif » et qualifié leur condamnation de « déni de justice ».
Le Bangladesh était secoué à l'époque par des manifestations étudiantes qui ont conduit le 5 août, à la démission de la Première ministre Sheikh Hasina, mettant fin à quinze ans de pouvoir sans partage. La répression de ces manifestations avait fait plus de 450 morts, dont 42 policiers, selon un décompte de l'AFP effectué d'après des sources hospitalières et policières.
Les Émirats arabes unis sont une fédération de sept émirats, peuplée principalement d'étrangers, dont de nombreux travailleurs. Selon le ministère émirati des Affaires étrangères, les Bangladais constituent le troisième contingent d'expatriés dans le pays, après les Pakistanais et les Indiens.
L'État du Golfe, riche en pétrole, interdit les manifestations non autorisées ainsi que toute critique à l'encontre des dirigeants, et les discours « susceptibles de créer ou d'encourager l'agitation sociale ». La diffamation, ainsi que les insultes verbales et écrites, qu'elles soient publiées ou prononcées en privé, sont punies par la loi. Le code pénal du pays criminalise également l'offense aux États étrangers.