Électricité du Liban (EDL) va normalement pouvoir recommencer à produire plus de courant à l’issue d’une grosse semaine passée à fonctionner a minima, faute de carburant suffisant.
Selon le bureau de presse de la direction du fournisseur public d’électricité, le Chem Helen, un navire-citerne transportant 30 000 tonnes de gasoil égyptien acheté sur le marché spot-cargo par l’État libanais, est attendu lundi soir vers 22 heures. Sur le site Marine Traffic de traçage du trafic des navires, le tanker était effectivement localisé non loin des côtes du Liban-Sud.
Son chargement va être partagé entre les centrales thermiques de Deir Ammar (Liban-Nord) et Zahrani (Liban-Sud), ce qui permettra à EDL de déployer autour de 350 à 400 mégawatts (MW) répartis sur ces deux sites. Le fournisseur, qui peut aussi compter sur environ 70 MW assurés par ses capacités hydroélectriques, sera en mesure de fournir entre 3 heures et 4 heures de courant par jour aux abonnés en alimentant également les infrastructures vitales (port, aéroport, offices des eaux, etc.), alors qu’il ne parvenait à fournir qu’une heure de courant épisodique ces derniers jours. Le carburant commencera à être déchargé lorsque les tests nécessaires seront effectués par le bureau Veritas de Dubaï, une procédure habituelle.
Fuel algérien et irakien
Selon le ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau Walid Fayad, qui espérait que le navire arrive dans l’après-midi, l’échantillon a déjà été prélevé et a été expédié à Dubaï depuis l’Égypte. Un autre échantillon sera également envoyé depuis le Liban. Le ministre a également indiqué à L’Orient-Le Jour avoir fait le nécessaire pour que les installations pétrolières transfèrent 2 000 kilolitres de carburant en plus des 5 000 déjà prêtés pour permettre à EDL de tenir en cas de retard dans le processus.
Le bureau d’EDL n’a cependant pas pu nous fournir d’informations supplémentaires sur la cargaison de carburant algérien. Walid Fayad a annoncé vendredi que le pétrolier In Ecker affrété par Alger arriverait à Beyrouth lundi. Selon le site Vesselfinder, il se trouvait vers 19h au sud-ouest des côtes chypriotes. Le tanker transporte une première cargaison de 30 000 tonnes de carburant que l’Algérie a décidé dimanche d’envoyer au Liban à titre de don. D’autres cargaisons devraient suivre, mais pour l’instant, la quantité totale de carburant qui sera envoyée n’a pas été communiquée.
Le ministère a lancé des opérations d’inspection et de nettoyage des installations libanaises – cuves, conduits, etc. – pour qu’elles puissent recevoir le fuel-oil sans en compromettre la qualité. Il rappelle que les installations dédiées au fuel-oil n’ont plus servi depuis l’affaire du fuel défectueux fourni à EDL, qui a été à l’origine de l’interruption du contrat de fourniture de carburant que le Liban avait signé avec l’algérien Sonatrach. L’affaire n’a toujours pas été jugée sur le fond.
EDL a enfin précisé que la prochaine cargaison de fuel fournie dans le cadre de l’accord de swap en cours entre le Liban et l’Irak depuis l’été 2021 devrait arriver entre le 7 et le 8 septembre.
Les problèmes financiers d’EDL, qui impactent sa production et son approvisionnement depuis de nombreuses années, ont empiré avec le début de la crise économique qui a éclaté en 2019. Les différentes mesures mises en place depuis trois ans ont néanmoins permis d’améliorer quelque peu la situation au cours des derniers mois avant l’épisode de quasi black-out que le fournisseur connaît depuis fin juillet. À la suite de celui-ci, le Premier ministre sortant Nagib Mikati a demandé à l’Inspection centrale (IC) et au parquet de cassation d’enquêter sur les circonstances ayant conduit à l’interruption quasi totale de la production de courant, alors qu’EDL avait prévenu depuis début juillet que ce scénario risquait d’arriver.
"Électricité du Liban (EDL) va normalement pouvoir recommencer à produire plus de courant".... Trois heures par jour, quoi. Pas de quoi pavoiser bande de fripouilles !
09 h 56, le 27 août 2024