Une « attaque antisémite » a été perpétrée tôt samedi contre une synagogue à La Grande-Motte (Hérault), où un suspect porteur d'un drapeau palestinien a allumé plusieurs foyers d'incendie et causé une explosion, un « acte terroriste » dénoncé par Emmanuel Macron. « Tout est mis en oeuvre pour retrouver l'auteur de cet acte terroriste et protéger les lieux de culte », a écrit le président de la République sur X: « La lutte contre l'antisémitisme est un combat de chaque instant, celui de la Nation unie », a-t-il insisté.
Le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal, qui a dénoncé sur X un « acte antisémite », et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sont attendus sur place dans l'après-midi. « Les forces de sécurité traquent actuellement le suspect », a insisté M. Attal.
Le gouvernement a régulièrement dénoncé une recrudescence des actes antisémites depuis l'attaque menée par le mouvement islamiste Hamas en Israël le 7 octobre 2023 et le début de la guerre à Gaza.
Le parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert une enquête pour tentative d'assassinats terroristes. « A l'intérieur de la synagogue, se trouvaient cinq personnes, dont le rabbin, qui n'ont pas été blessées », a souligné le parquet dans un communiqué.
Un policier municipal, présent sur les lieux après que des habitants de l'immeuble abritant notamment la synagogue ont signalé plusieurs départs de feu vers 08h00, notamment sur au moins deux voitures, a été légèrement blessé par le souffle de l'explosion d'une bouteille de gaz « présente dans l'un des véhicules incendiés », selon le Pnat.
Plusieurs autres bonbonnes de gaz étaient présentes sur les lieux avant l'attaque, pour l'alimentation d'un barbecue, dont au moins une a explosé, selon une source préfectorale.
« Tentative de tuer »
Les caméras de surveillance de la ville ont elles capté les images d'un individu en train d'incendier les véhicules, a indiqué à l'AFP Stéphan Rossignol, le maire de La Grande-Motte, station balnéaire de 8.500 habitants proche de Montpellier. Les images montrent un homme quitter les lieux à pied après l'incendie et l'explosion. Un drapeau palestinien autour de la taille, des bouteilles vides à la main, il était possiblement aussi porteur d'une arme de poing, selon une source proche du dossier.
L'attaque devant la synagogue Beth Yaacov est survenue en plein shabbat, jour de repos hebdomadaire des personnes de confession juive, mais il n'y avait pas d'office en cours au moment des faits. « Je veux assurer nos concitoyens juifs et la commune de tout mon soutien », a écrit M. Darmanin sur X, ajoutant avoir demandé à tous les préfets le renforcement « immédiat » des gardes statiques devant les lieux de culte juifs.
Le président du Crif Yonathan Arfi a dénoncé « avec force une tentative de tuer des Juifs ». « L'emploi d'une bonbonne de gaz dans une voiture, à l'heure à laquelle on pense que des fidèles arrivent dans une synagogue, ce n'est pas simplement un incendie criminel, pas s'en prendre simplement à un bâtiment, un lieu de culte, c'est la volonté de tuer », a-t-il déclaré à l'AFP.
L'attaque a suscité de nombreuses réactions politiques.
Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, dont le mouvement a été accusé par ses adversaires politiques d'attiser l'antisémitisme, ce dont il se défend, a dénoncé sur X un « intolérable crime ».
« L'antisémitisme grandit en France et il vient encore de frapper à La Grande-Motte », a accusé le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, le leader de Place publique Raphaël Glucksmann dénonçant lui « le fléau de l'antisémitisme, que nous devons combattre ensemble sans la moindre faiblesse ».
La cheffe de file des députés du Rassemblement national Marine Le Pen a dénoncé des « attaques inacceptables et inqualifiables (...), conséquence de la montée de l'antisémitisme qui se répand dans notre pays », le patron du parti Jordan Bardella fustigeant pour sa part « un acte criminel et antisémite ».
Les actes antisémites ont quasiment triplé depuis le début de l'année, avec « 887 faits » recensés au premier semestre, avait indiqué le 9 août M. Darmanin, alors qu'on en comptait 304 au cours de la même période en 2023. Ils avaient déjà fortement augmenté en 2023, notamment après le 7 octobre, selon le ministère de l'Intérieur, qui en a recensé 1.676 sur l'année, « soit quatre fois plus qu’en 2022 ».
Je condamne fermement cette attaque. Malheureusement, force est de constater que c'est le résultat de la politique de Mr Netanyahou. L'histoire hélas ce répète sans fin, relire Luc 21 verset 20.
08 h 48, le 25 août 2024