Le sport, levier fondamental pour la réforme au Liban

Le proverbe latin du Ier siècle Mens sana in corpore sano (« Un esprit sain dans un corps sain ») n’est pas resté célèbre jusqu’à nos jours sans raison. C’est le fruit d’une longue expérience qui a prouvé que la pratique du sport, l’exercice physique et une bonne hygiène de vie contribuent à conserver un esprit sain, capable d’appréhender et de résoudre les problèmes avec sagesse.

En scrutant l’histoire des grandes nations, en particulier en Europe après la Seconde Guerre mondiale, on constate que celles-ci ont pu éviter une nouvelle guerre en se basant sur le développement du sport et sur l’amélioration du niveau de compétition. Ces pays ont diffusé l’esprit sportif et ses nobles valeurs, rapprochant ainsi les peuples sur la scène internationale.

D’ailleurs, l’immortel Nelson Mandela, vétéran de la lutte pour l’abolition de l’apartheid, a déclaré que le sport était capable de changer le monde, d’éclairer et d’unifier les peuples d’une manière incomparable. Le sport a en effet permis à de nombreuses nations de surmonter des obstacles et des fractures sociales profondes tels que le racisme et la discrimination... En favorisant le respect et la convivialité, il peut unifier non seulement une nation, mais plusieurs nations entre elles. Ce qui nous pousse à reprendre l’adage du poète romain Juvénal, avec cette nouvelle formule : « Une nation saine dans un corps sain. »

Hélas, dans la plupart des pays en voie de développement, le sport est trop souvent négligé. Pourtant, c’est le seul facteur capable de donner espoir et force aux individus, et de promouvoir la diversité culturelle et les valeurs humaines (esprit d’équipe et de compétition, etc.) en l’absence de conditions minimales requises pour une vie digne. Le sport aide les citoyens de ces pays à surmonter leurs difficultés, à relever de multiples défis et à participer ainsi à la renaissance de leur nation.

Des experts en développement – qui ont travaillé dans des programmes auprès des Nations unies – estiment que le sport est l’un des moyens les plus simples et les moins coûteux, en termes de temps et d’argent, pour promouvoir le développement, l’ouverture et la paix. En effet, il génère une attitude positive chez les individus et, par conséquent, au sein de la société. De plus, il favorise le développement personnel, la prévention des maladies, la santé, la relaxation, la réduction du stress, l’égalité des sexes et l’intégration sociale, contribuant ainsi à la cohésion globale.

Comme le levier fondamental pour la relance et la réforme durable au Liban commence par la santé psychique et l’évolution des mentalités, il serait opportun de développer le secteur sportif, afin d’assurer une croissance continue. Ce n’est pas une simple hypothèse mais un fait scientifique !

Écartez la politique, le sectarisme, le régionalisme et la discrimination du domaine sportif, et ce secteur deviendra le remède efficace contre la fracture sociale et la maladie chronique de l’intolérance. Le sport apportera enfin une bouffée d’optimisme et la perspective d’un avenir meilleur pour le Liban.

Professeur à l’Université libanaise

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