Appel à la conscience de la communauté internationale

Génocide d’un peuple, génocide d’un pays, génocide d’une identité spécifique ! Quel autre qualificatif peut-on utiliser à l’ombre d’un groupement politique éhonté qui n’a pas su prévoir l’explosion du 4 août ? Qui n’a pas su ou voulu réagir pour protéger les victimes et se tient indifférent à leur douleur ?

Qui non seulement n’a pas entrepris la reconstruction, mais bien au contraire s’ingénie dans la destruction de ce qui reste de l’État ?

La responsabilité de prévenir ; la responsabilité de réagir pour protéger les victimes ; la responsabilité de reconstruire sont les trois éléments du triptyque de la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU du 16 septembre 2011, qui définit l’État failli et dont l’État libanais coche toutes les cases.

L’indécence ne s’arrête pas là car, depuis octobre 2023, il a délégué une des attributions constitutives de l’État, « la décision de la guerre et de la paix », au Hezbollah, un parti qui s’enorgueillit d’appliquer l’agenda iranien, prenant ainsi le Liban et son peuple en otages.

Quatre ans après l’explosion, ils n’ont toujours rien voulu comprendre, autistes par choix, aveugles par incompétence, la conscience leur faisant défaut, ils sont restés en marge, insensibles à la douleur de tout un peuple, à la destruction d’une des plus belles villes de l’Orient ! Leur ultime ambition est de s’accrocher à un pouvoir qu’ils ont eux-mêmes vidé de son essence ! Et, au lieu de chercher des solutions structurelles, ils privilégient les compromissions, car l’alliance organique entre la corruption et le crime organisé a créé une hydre, dont il est impératif de couper la tête principale. Mais pour ce faire, nous devons nous unir, puisque ce peuple ouvert a érigé la convivialité en art de vivre ; ce peuple enraciné a édifié le dialogue intercommunautaire en postulat ; ce peuple libre et fier a institué la volonté de vivre dignement en axiome ! Ce peuple courageux qui honnit ce groupement politique et se joue de la peur que croient lui inspirer les détenteurs d’armes ! Et, même si ce peuple est meurtri, épuisé, dégoûté, lobotomisé, il est malgré tout révolté, il crie sa douleur, refuse désormais les demi-mesures !

Et, puisque notre allégeance va au « pays-message », rassemblons-nous pour réclamer à la conscience du monde l’intervention des Nations unies pour sauver le Liban et protéger la paix civile, afin que soit constitué un gouvernement de salut national de huit à douze mois, formé par une petite équipe de souverainistes reconnus pour leur probité, leur succès dans leurs domaines respectifs et leur courage, qui aura pour mission de demander l’application de toutes les résolutions du Conseil de sécurité, notamment les 1559, 1680, 1701 et 2650, et le déploiement de la Finul pour protéger les frontières ; le retour à l’accord d’armistice de 1949 avec Israël ; la neutralité positive du Liban ; la rédaction d’une nouvelle loi électorale plus juste et représentative, permettant le vote électronique aux résidents et expatriés, et la tenue d’élections sous l’égide des Nations unies ; l’établissement d’un plan exhaustif pour redresser les finances de l’État et récupérer les sommes spoliées à l’État et au peuple libanais.

D’autant que la situation, qui est au-delà du tolérable au Liban, est désormais une menace pour la paix et la sécurité internationales.

Faisons que notre appel atteigne la communauté internationale pour un sursaut de conscience, un élan concret d’humanité qui devrait valoir tous les intérêts géostratégiques pour les nations civilisées, car si aucune intervention rapide et ferme n’a lieu, si cette communauté internationale n’applique pas les réclamations exigées par le peuple, elle assistera au chant du cygne du « pays-message » et aura à répondre devant Dieu, l’histoire et les hommes du génocide d’un peuple, de la mort d’une nation !

Marianne CHEBEL ISSA EL-KHOURY

Avocate aux barreaux

de Beyrouth et de Paris

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