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Politique - Décryptage

Après les attaques israéliennes, quel avenir pour le « front de soutien » au Liban-Sud ?


La seule certitude après le discours du secrétaire général du Hezbollah jeudi soir, c’est que la riposte à l’assassinat du « premier responsable militaire » de la formation est inéluctable et qu’elle sera à la fois « appropriée et rationnelle ». Pour tout le reste, Hassan Nasrallah a maintenu le flou, un des principaux instruments de sa guerre psychologique. Il a ainsi alterné les expressions menaçantes et réalistes, au point qu’après le discours, les spéculations sur l’étape à venir et sur les développements attendus au cours des prochains jours se multiplient et sont souvent contradictoires.Trois scénarios sur l’avenir des affrontements au Liban-Sud sont ainsi avancés : celui de l’élargissement de la confrontation après la riposte du Hezbollah et peut-être même de l’ensemble de « l’axe de la résistance », celui du maintien du statu quo actuel, avec des pics de violence contrôlés, et enfin celui de la conclusion d’une trêve après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réussi ses dernières opérations, parvenant dans une certaine mesure à effacer, ou en tout cas à atténuer, le choc du 7 octobre 2023. D’ailleurs, les trois scénarios évoqués partent d’un même point de départ, celui qui consiste à dire que le Premier ministre israélien se trouvait, jusqu’aux trois dernières opérations (l’assassinat du « fantôme du Hamas » Mohammad Deif qui n’a pas été confirmé par des sources palestiniennes, l’attaque contre la banlieue sud de Beyrouth et l’assassinat du chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyé) dans une impasse réelle, n’ayant pas réussi, au bout de dix mois de combats, à atteindre un des objectifs qu’il avait lui-même fixés. Pressé par l’administration Biden d’accepter une trêve en trois étapes, Benjamin Netanyahu aurait, selon les informations parvenues à des responsables libanais, expliqué à ses interlocuteurs américains, lors de son dernier voyage à Washington, que si la trêve est conclue dans les conditions actuelles, cela signifierait qu’Israël a perdu la bataille. Il a donc besoin d’un peu de temps pour marquer quelques points de nature à renverser l’image générale et à permettre aux Israéliens de se poser en vainqueurs. Ce temps lui a visiblement été accordé et il a donc mené les trois opérations précitées, à Gaza, au Liban et en Iran, montrant ainsi qu’Israël a non seulement le bras long, mais qu’il peut aussi frapper tous ses ennemis presque en même temps. C’est d’ailleurs en se basant sur ces données que certains évoquent la possibilité d’une trêve qui peut désormais être conclue.Toutefois, le problème réside désormais dans le fait que « l’axe de la résistance », du moins l’Iran et le Hezbollah, a décidé de riposter aux attaques israéliennes, qui « ont franchi toutes les lignes rouges ». Par conséquent, leurs ripostes, qui seront dissociées, selon ce qu’a déclaré Nasrallah jeudi, devraient être sans plafond et plus violentes. Dans ce contexte, ce qui était voulu comme un moyen pour le Premier ministre israélien de sortir « du choc du 7 octobre » et de rétablir « le prestige et la force d’Israël » pourrait se retourner contre lui. Il sera forcément contraint « à riposter à la riposte » et la région se trouvera engagée dans une nouvelle escalade. C’est ce qui pousse certains à croire que le scénario de l’élargissement de la confrontation est le plus probable, d’autant que Netanyahu n’a jamais caché sa volonté de déclencher une guerre plus large pour entraîner les États-Unis dans une confrontation avec l’Iran. Selon cette lecture, l’élargissement de la confrontation au Liban serait donc inévitable. D’ailleurs, des parties politiques libanaises ont reçu des avertissements en ce sens au cours des dernières semaines, notamment de la part de plusieurs pays arabes proches des Américains. Les avertissements consistaient à alerter les autorités libanaises sur la volonté israélienne de mener une opération de grande envergure contre le Liban, tout en leur conseillant de pousser le Hezbollah à faire quelques concessions sur le terrain, notamment au Sud, pour éviter une grande catastrophe pour le pays. Sollicité, le Hezbollah aurait opposé une fin de non-recevoir, assurant qu’il n’est pas question pour lui de fermer le front de soutien ouvert à partir du Liban avant l’arrêt de « l’agression israélienne contre Gaza ». De même, si le Liban est attaqué, il se considère obligé de riposter et de façon proportionnelle. Par conséquent, face à l’attaque qui a fait 7 morts, dont un de ses chefs, il devra répondre de façon adéquate. Depuis jeudi, plusieurs initiatives diplomatiques pour le pousser à lancer une riposte « dans la forme et non dans le fond » ont échoué. Mais il existe un troisième scénario qui se situe entre les deux précédents et qui consiste à dire que le statu quo actuel sera maintenu, avec des périodes plus intenses que d’autres, en harmonie avec les développements à Gaza. Sur le plan de l’attaque contre la banlieue sud de Beyrouth, le Hezbollah réalisera une riposte « étudiée, courageuse et rationnelle », selon les propres termes de son secrétaire général, qui devrait faire mal aux Israéliens, sans toutefois être de nature à entraîner un élargissement incontrôlé de la confrontation. Le front du Liban devrait donc rester un front de soutien, mais chaque fois que les Israéliens dépasseront les lignes rouges, ils devront s’attendre à une réponse adéquate, forte et ciblée, justement pour les dissuader d’aller plus loin, selon les explications du Hezbollah. Les sources proches de la formation précisent ainsi que le Hezbollah et « l’axe de la résistance » ne comptent pas jouer le jeu de Benjamin Netanyahu et pousser la région vers une confrontation généralisée, qui entraînerait même une plus grande implication directe de la part des États-Unis dans ce conflit. Selon ces sources, le meilleur moyen d’empêcher les Israéliens de réaliser leurs plans, c’est de leur asséner des coups assez forts pour les dissuader d’aller plus loin. C’est donc sur ce scénario que se concentrent actuellement le Hezbollah et « l’axe de la résistance » dans son ensemble...

La seule certitude après le discours du secrétaire général du Hezbollah jeudi soir, c’est que la riposte à l’assassinat du « premier responsable militaire » de la formation est inéluctable et qu’elle sera à la fois « appropriée et rationnelle ». Pour tout le reste, Hassan Nasrallah a maintenu le flou, un des principaux instruments de sa guerre psychologique....
commentaires (3)

Lire Scarlett Haddad est toujours enrichissant du fait qu’ion append de nouvelles informations consolidées d’une analyse percutante du sujet proposé.

Hitti arlette

15 h 33, le 03 août 2024

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Commentaires (3)

  • Lire Scarlett Haddad est toujours enrichissant du fait qu’ion append de nouvelles informations consolidées d’une analyse percutante du sujet proposé.

    Hitti arlette

    15 h 33, le 03 août 2024

  • Nous avons de part et d’autre des fous sanguinaires. Netanyahu rivalise avec Hitler dans sa politique d’extermination des palestiniens et nos résistants ont une haine ancrée contre les juifs. Qu’on les mette seuls sur un ring et qu’ils s’écorchent. La population veut LA PAIX. PS: vous remarquerez le silence assourdissant du chef de la moumanaa Bachar El Assad bien tranquille planqué dans son palais

    Lecteur excédé par la censure

    08 h 53, le 03 août 2024

  • Mais foutez nous la paix vous et votre axe de le résistance à la noix de coco. Nous on veut vivre en paix, on veut recevoir nos enfants disséminés à l’étranger à cause de la politique économique désastreuse du dernier mandat présidentiel, on veut aller aux spectacles, on veut vivre de façon sereine tout simplement. Si vous et vos amis n’avez que les mots de guerre et de morts et de destructions comme leitmotiv, allez le faire hors du Liban. Le Liban ne vous appartient pas, il appartient aux hommes de paix et de bonne volonté. Votre allié a suffisamment détruit le pays. KHALASS OUSTE

    Lecteur excédé par la censure

    08 h 19, le 03 août 2024

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