Dans une adresse à la nation mercredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé avoir « éliminé l’adjoint du (secrétaire général du Hezbollah) Hassan Nasrallah », dans un premier commentaire sur l’assassinat, la veille, de Fouad Chokor, un haut commandant du parti chiite dans une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth. Le Hezbollah a finalement confirmé la mort du responsable militaire qui sera inhumé demain jeudi. Le chef du parti, Hassan Nasrallah, prononcera un discours pour l'occasion. « Depuis la frappe sur Beyrouth, nous avons reçu de nombreuses menaces. Mais nous sommes prêts à tous les scénarios », a ajouté le Premier ministre israélien. « Nous multiplions les coups douloureux aux obligés de l’Iran dans la région », s'est encore félicité Netanyahu, sans évoquer l’assassinat à Téhéran mercredi matin de Ismaïl Haniyé, chef du bureau politique du Hamas, imputé par l'axe pro-iranien à Tel-Aviv. « La guerre va durer, a-t-il prévenu. Je ne m’inclinerai pas face aux pressions internes et externes. »
D’autres dirigeants israéliens ont également multiplié les sorties belliqueuses concernant la situation sur le front du Liban-Sud. Ainsi, le chef d’état-major Herzl Halevi a affirmé, lors d’une visite à la frontière nord, que son armée n’a pas l’intention de « revenir au 6 octobre avec le Hezbollah ». « Nous ne sommes pas non plus prêts à ce que la situation revienne à ce que le Hezbollah soit présent à la frontière, à 200 mètres de Metula, de Chtoula, ou de Rosh Hanikra. Nos soldats savent comment agir et peuvent atteindre la bonne fenêtre dans les quartiers de Beyrouth », a-t-il ajouté. « Nous ne voulons pas la guerre, mais nous nous préparons à toutes les éventualités », a déclaré, quant à lui, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, selon des propos rapportés par le Haaretz. Israel Katz, ministre israélien des Affaires étrangères, a pour sa part réclamé dans une lettre adressée à 12 diplomates occidentaux « l’arrêt immédiat des attaques du Hezbollah, son retrait au nord du Litani et son désarmement conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité ». Il a toutefois ajouté que son pays « n’est pas intéressé par la guerre ».
De l’autre côté de la frontière, le mouvement Amal (de Nabih Berry, allié du Hezbollah) a estimé dans un communiqué que l’attaque israélienne contre la banlieue sud de Beyrouth « devrait donner lieu à une action internationale et régionale urgente, afin de mettre un terme aux hostilités israéliennes qui dépassent non seulement les frontières géographiques, mais aussi les lois morales et humanitaires ainsi que les droits de l’homme ».
La région a beau être au bord de l’embrasement après les opérations d’assassinats menées par Israël à Beyrouth et à Téhéran, le front du Liban-Sud a probablement connu mercredi l’une de ses journées les plus calmes depuis le début du conflit. L’artillerie israélienne a mené quelques tirs près des villages de Maroun el-Ras, Hanine, Beit Lif, Ramiyé et Yaroun. Des drones israéliens ont survolé la zone occidentale du Liban-Sud tandis que l’aviation a volé à basse altitude au-dessus de Bint Jbeil, Maroun el-Ras et Aïtaroun, larguant des « ballons thermiques » utilisés pour brouiller les trajectoires des missiles antiaériens. Tôt dans la journée, un raid aérien a été signalé à Kfar Kila. De son côté, le Hezbollah n’avait revendiqué aucune opération au moment de passer sous presse.
Pourquoi frapper les obligés des Mollahs au lieu de cibler les intéressés directement? C’est un jeu morbide que les deux sanguinaires se plaisent à jouer en se montrant impitoyables avec des civils qui eux ne demandent qu’à vivre paisiblement en épargnant les tueurs sans âmes ni conscience. C’est une guerre ou un jeu de rôles?
14 h 00, le 01 août 2024