Sous un ciel étoilé, la citadelle de Smar Jbeil pleine à craquer, éclairée aux couleurs rouge orangé, M alias Mathieu Chedid se fait attendre, le public s’impatiente… Mais le voilà à peine arrivé que la bête de scène qu’il est déchaîne les passions. Le musicien franco-libanais aura donné deux concerts dans le cadre du festival de vin et de musique, vendredi et samedi soir, dans ce village du caza de Batroun, au Nord-Liban. 

Sur scène, auront défilé des jeunes, des très jeunes et moins jeunes, connus et moins connus, de Nach-Anna Chedid, sa sœur qui le rejoint sur quasiment tout le long du concert, au compositeur et musicien Khaled Mouzannar et à Lynn Adib, musicienne et auteure-compositrice-interprète syrienne, en passant par Fady Moghabghab, la nièce de Khaled et sa fille. Toute cette ambiance familiale était soutenue par un quintette de cordes étranger où figure quand même le violoniste libanais Ribal Molaeb.

Pour ce concert intitulé « M au pays des Chedid », l’auteur-compositeur-interprète, multi-instrumentiste et guitariste aux coiffures fantasques a proposé un panachage de son répertoire et rendu hommage à Toumati Diabaté, le grand joueur malien de kora qui l’accompagnait sur son album Lamomali et qui nous a quittés il y a quelques jours à peine.

L’âme de la femme de lettres et poétesse Andrée Chedid, sa grand-mère, régnait sur ce concert retour aux sources pour les Chedid. D’ailleurs Nach, sur la fin du spectacle, chantera un poème de sa grand-mère a capella. Jovialité, ambiance du tonnerre, danse, mélancolie et émotion étaient au rendez-vous de ce premier concert de M dans un cadre qui lui tient à cœur et qui est finalement un peu le sien…