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Lifestyle - Rencontre

L’humoriste John Achkar : À 33 ans, ma vie entière est un sketch !

Deux mille neuf cents personnes sont attendues pour sa stand-up comedy « Chou zaky » ce vendredi 26 juillet au Beirut Waterfront, dans le cadre de Beirut Holidays. « Nous avons déjà vendu plus de 2 800 places. C’est presque autant qu’Elissa ! » plaisante-t-il fièrement. 

L’humoriste John Achkar : À 33 ans, ma vie entière est un sketch !

John Achkar, de l’humour et de la sincérité. Photo Mohammad Yassine

Il a la tête d’un dernier de classe, le regard clair d’un rêveur optimiste qui trouve son bonheur ailleurs, et le confirme : « Je n’étais bon en rien, ni en maths, ni en sport, ni en littérature. » Cet ancien élève du Collège Notre-Dame de Jamhour avait cependant un atout dont se souviennent encore ses camarades de classe, « il était déjà drôle ».

Sept ans qu’il utilise ce talent « avec sincérité », John Achkar réussit aujourd’hui à remplir des salles au Liban et ailleurs. Sa dernière tournée, dont 10 dates en Australie, en est une belle preuve. Faire la première partie du spectacle de Gad Elmaleh en avril à Dubaï, puis à Paris à l’Olympia, le 30 juin dernier, en est une autre. Avec une humilité et une discrétion qui font son charme, John Achkar, à ne pas confondre avec le chanteur Joe Achkar – « Quelques personnes ont réservé des places à mes spectacles en pensant que c’était lui ! » raconte-t-il –, s’est toujours inspiré de ses propres histoires, ces anecdotes de vie qui vous marquent, pour écrire des sketches et les partager. De son enfance, ses voyages, son premier mariage, son divorce, ses nouvelles relations amoureuses, les départs, l’installation à Dubaï, il dit l’essentiel, comme on se confierait à un ami. « Ce sont des sujets auxquels tout le monde peut s’identifier, des drames qui finissent par faire sourire lorsqu’on prend du recul… Les galères de tous les jours, qui peuvent sembler dramatiques au moment où elles sont vécues, ne cessent de m’inspirer. Quand on prend une distance par rapport à nos absurdités, on peut en rire et faire rire. » « Finalement, je ne suis pas tout seul dans cette absurdité, poursuit-il. De nombreuses personnes ont vécu ces mêmes émotions, et c’est pour cette raison qu’elles en rient de tout cœur. J’aime cette empathie que l’on sent dans la salle. »

Pour mémoire

John Achkar, « maronite, divorcé et vacciné »

Double vie

Côté cour, John Achkar, mine de rien, est un entrepreneur, fort de ses études en sciences économiques à l’Université Saint-Joseph (USJ) où il a obtenu une licence puis un master en relations internationales. Dans le cadre d’un programme d’échange Erasmus, il rejoint l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris, obtient un master en gestion d’entreprise de la Singapore Management University et suit enfin des formations en gestion à l’IE Business School à Madrid. Mais ça, c’était avant. Avant que la comédie et l’envie de faire rire le rattrapent... Avec sa mère Rafka, il crée Everythink, un label spécialisé dans les jeux de société pour les entreprises et les établissements scolaires. « Aujourd’hui, ma vie, confesse-t-il, c’est 90 % de comédie et 10 % d’entrepreneuriat. »

Cet amuseur public sans faire d’efforts s’est peu à peu imposé avec un style simple, un peu francophone, et un naturel contre toutes les épreuves. « Mon côté un peu frenchy m’a aidé au début, dit-il. Au début, je m’exprimais beaucoup plus en français. J’ai gardé cette attitude dans mes sketches jusqu’à Dubaï. Depuis que je fais des tournées à l’étranger, mon public est plus large, il comprend aussi des Palestiniens, des Syriens, des Jordaniens. J’ai voulu sortir de cette bulle locale, avoir un regard plus global et une nouvelle approche. Mais l’essentiel est d’être soi-même sur scène. »

Pas de politique dans ses stand-up, parfois un nom est glissé, suffisant pour comprendre de quel côté il se trouve, ou pas, mais un « lexique » bien de chez nous et finalement très drôle. « Être libanais est une chose tellement absurde qu’elle en devient comique en soi. Je n’ai jamais trouvé un comédien suisse hilarant… Ce sont les fils d’immigrés, les immigrés qui font le plus rire, et pour cause. Un auteur français, Claude Roy, disait : “Les gens heureux n’ont pas d’histoires”, c’est tellement vrai... »

Pas de politique surtout parce que John Achkar aborde ce sujet dans le plus grand sérieux depuis le 5 novembre 2023, dans une émission télévisée sur la LBC intitulée Tar el-Waket. « C’est le second aspect de ma carrière. Ici, l’analyse est importante, ce ne sont pas juste des blagues et de la légèreté. Nous abordons des sujets de société qui ont besoin d’être approfondis. L’émission en est encore à ses débuts, nous voulons d’abord créer une relation de confiance avec le public. »

L’humouriste libanais en première partie du spectacle de Gad Elmaleh à l’Olympia. Photo DR

Gad et moi

Ici comme sur les planches, l’humoriste travaille à établir des bases solides avec un public qui ne cesse de s’agrandir, et aller plus loin dans ses performances. Même s’il prévient ses spectateurs, au début du spectacle, de ne pas s’attendre à grand-chose – « Vous risquez d’être déçus », lance-t-il –, il donne à chaque fois son maximum. Inspiré par Gad Elmaleh pour qui il a fait la première partie de son spectacle à Dubaï, puis à Paris, il confie : « Il y aura dans ma vie un avant et un après Gad. Tant sur le plan personnel qu’artistique… J’ai appris de lui le professionnalisme, la précision, et surtout l’humilité. Ça change des Libanais qui ont tendance à croire qu’ils sont des experts en tout (...). Et puis rester vrai, authentique, rester soi-même. » « Certains m’appellent encore pour animer des baptêmes et des premières communions ! » raconte-t-il sans complexe, avec ce léger sourire au coin des yeux. « À 33 ans, ma vie tout entière est un sketch, avoue-t-il. Exilé, divorcé, fiancé avec une femme de confession chiite – les parents étaient un peu déboussolés. Leur réaction incompréhensible m’a poussé à en parler sur scène, et cette conversation avec eux, même si elle était publique, a beaucoup aidé. »

Ce vendredi, John Achkar donne rendez-vous à 2 900 personnes qui ont répondu présent. Bouffé par le trac, comme toujours, il plaisante à sa manière en avouant : « C’est la première fois que je me présente devant tant de monde… À mes débuts, ce sont mes parents qui achetaient les billets et invitaient la famille. Ils les forçaient à venir... »

Après ce succès local et international, le Libanais se produira à l’Olympia en octobre 2025. « Ma mère et ma grand-mère ont tellement prié, je ne prie pas, je les ai chargées de le faire. Ça a fini par payer ! »

John Achkar au Beirut Holidays Festival 2024, Beirut Waterfront, le vendredi 26 juillet à 21 h.

Billets en vente à Virgin Ticketing.

Il a la tête d’un dernier de classe, le regard clair d’un rêveur optimiste qui trouve son bonheur ailleurs, et le confirme : « Je n’étais bon en rien, ni en maths, ni en sport, ni en littérature. » Cet ancien élève du Collège Notre-Dame de Jamhour avait cependant un atout dont se souviennent encore ses camarades de classe, « il était déjà drôle ». Sept ans qu’il utilise ce talent « avec sincérité », John Achkar réussit aujourd’hui à remplir des salles au Liban et ailleurs. Sa dernière tournée, dont 10 dates en Australie, en est une belle preuve. Faire la première partie du spectacle de Gad Elmaleh en avril à Dubaï, puis à Paris à l’Olympia, le 30 juin dernier, en est une autre. Avec une humilité et une discrétion qui font son charme, John Achkar, à ne pas confondre avec...
commentaires (4)

Je ne connaissais pas. Il a de l’humour. Sympa.

LE FRANCOPHONE

10 h 10, le 25 juillet 2024

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Commentaires (4)

  • Je ne connaissais pas. Il a de l’humour. Sympa.

    LE FRANCOPHONE

    10 h 10, le 25 juillet 2024

  • C’est qui lui?

    LE FRANCOPHONE

    10 h 03, le 25 juillet 2024

  • il n'est pas drole

    eLemeNt19

    19 h 41, le 24 juillet 2024

  • J’espère qu’il ne mettra pas en avant cette photo pour son publique Britannique

    Roger Xavier

    13 h 44, le 24 juillet 2024

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