
Le drapeau des Brigades de la résistance libanaise. Photo tirée de Twitter
Elles ont beau être de toutes les batailles depuis leur création le 3 novembre 1997, on les avait presque oubliées. Il a fallu une attaque revendiquée la semaine dernière contre des positions israéliennes dans le secteur des fermes de Chebaa pour que les « Brigades de la résistance libanaise » refassent leur réapparition dans les médias libanais. Ces mêmes brigades avaient pourtant lancé quelques attaques au début du Déluge d’al-Aqsa, en octobre et en novembre derniers, mais sans trop les médiatiser. Aujourd’hui, elles reviennent sur le devant de la scène et cette réapparition publique lance des messages dans plusieurs directions, surtout que les milieux proches de ces Brigades annoncent qu’elles sont dans la bataille pour y rester.
Comme c’est le cas de la plupart des unités relevant du Hezbollah, on ne connaît pas le nombre exact des combattants sous la bannière des Brigades de la résistance libanaise. Certains parlent de 10 000, d’autres de beaucoup plus. Mais la caractéristique de ces combattants, c’est qu'ils sont sunnites, chrétiens et druzes, entraînés et formés comme ceux du Hezbollah, sans toutefois avoir la dimension religieuse chiite. D’ailleurs, l’idée de créer ces Brigades est venue au secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah dans la foulée de la vague de sympathie et de motivation soulevée par la mort en martyr de son fils Hadi dans une attaque israélienne. L’annonce officielle de la naissance de ces Brigades a été faite dans le cadre du discours prononcé par le chef du parti chiite à l’occasion du quarantième de la mort de Hadi. Nasrallah a d’ailleurs déclaré ce jour-là qu’en raison de l’afflux de volontaires désireux de s’enrôler et de participer à la résistance contre Israël, le Hezbollah a choisi de créer ces Brigades pour permettre aux jeunes non chiites de participer à ce qu’il a appelé « le processus de libération du Liban ».
De fait, les combattants des Brigades de la résistance sont justement des Libanais venus d’horizons différents, de milieux différents et de confessions et communautés différentes. Ils bénéficient des mêmes entraînements et des mêmes armes que les combattants du Hezbollah. Ces Brigades ont petit à petit remplacé des formations déjà existantes, comme le bras armé du Parti communiste libanais ou celui du Parti syrien national social et d’autres, mais, à leurs débuts, elles étaient principalement formées de jeunes chrétiens désireux de se battre pour libérer leur pays de l’occupation israélienne. Les sunnites s’y sont par la suite ralliés, ainsi que des druzes. Ces brigades ont participé à la libération de 2000, mais elles étaient toujours un peu en retrait par rapport au Hezbollah. Elles ont aussi participé à la guerre en Syrie, lorsque le Hezbollah a décidé (en 2013) de la mener aux côtés des forces du régime et elles ont aussi joué un rôle dans la bataille (en 2014) contre les extrémistes de Daech en Syrie et dans le jurd de la Békaa à la frontière du Liban. Il y a même eu des heurts entre ces Brigades et les partisans du cheikh Ahmad el-Assir qui déclaraient haut et fort leur hostilité au Hezbollah et leur rejet de sa participation à la guerre en Syrie. Il faut dire qu’à cette époque-là, on avait tendance à croire que les Brigades de la résistance étaient principalement installées dans la région de Saïda, c’est-à-dire autour du fief d'Assir. Et ce dernier ne cessait d’accuser le Hezbollah de vouloir marginaliser la communauté sunnite. C’est d’ailleurs une des raisons de son rejet déclaré des Brigades de la résistance libanaise qui permettait au Hezbollah d’ouvrir les chemins de « sa résistance » aux autres communautés du pays.
Image d'ouverture
Si, aujourd’hui, les Brigades de la résistance ont repris du service et annoncent qu’elles vont multiplier les opérations contre les forces israéliennes, c’est justement parce que les relations entre les chiites et les sunnites y sont favorables. Dans un communiqué publié il y a quelques jours, les Brigades révèlent ainsi qu’elles participent activement au front de soutien à Gaza ouvert à partir du Liban, mais à leur rythme et selon une stratégie qui leur est propre. Comprendre que ce sont elles qui décident si elles doivent annoncer leurs opérations ou rester discrètes. Si elles ont donc choisi aujourd’hui de les revendiquer, c’est parce qu’elles estiment que le moment est venu de le faire.
Ce que ne dit pas le communiqué mais que des spécialistes expriment, c’est qu’à travers cette revendication, le Hezbollah a voulu d’une part confirmer l’amélioration de ses relations avec les sunnites et d’autre part répondre indirectement aux partis chrétiens qui critiquent l’ouverture du front de soutien à partir du Sud, en disant que des chrétiens sont favorables à cette initiative et ne demandent qu’à rallier les rangs de la « résistance ». Enfin, il y a aussi un message aux Israéliens et à ceux qui les appuient selon lequel les Libanais, dans leur diversité, veulent se battre. En tout cas, la réapparition publique des Brigades de la résistance montre que le Hezbollah est à l’aise dans sa bataille et peut se permettre de l’ouvrir aux autres communautés.En effet, depuis le rapprochement entre le Hamas et le Hezbollah, avec le déclenchement du Déluge d’al-Aqsa, et, dans la foulée, entre le Hezbollah et la Jamaa islamiya, de nombreux jeunes sunnites souhaitent se battre contre Israël, sans pour autant s’enrôler dans une formation à caractère religieux comme la branche armée de la Jamaa. Même chose du côté des autres communautés, les chrétiens et les druzes, par exemple. Curieusement, c’est le Hezbollah, qui est un parti religieux, qui offre à ceux qui le souhaitent une structure paramilitaire sans caractère religieux.
Selon certaines informations, ces Brigades sont dirigées par des personnalités chiites mais originaires de régions mixtes et connues pour leur ouverture en direction des autres communautés. Le Hezbollah veut donc se donner une nouvelle image.
Ces "brigades" ne sont que des bandes mafieuses et seditieuses ! le plus clair de leurs activites consistent a ecouler et dealer du Captagon et autres drogues dont le fournisseur est trop connu ! Heureusement que les services de renseignements de l'armee veillent et n'hesitent pas a les rabrouer, voire les brutaliser. Mme Haddad est certainment au courant de cette realité mais choisie de la taire...
09 h 33, le 18 juillet 2024