De g. à d : Les cofondateurs de Tioopo Capital, Cyril Abou Jaoudé, Grégoire Louisy et Shahan Sarkissian. Photo Tioopo Capital
Trois ans après son lancement, Tioopo Capital a enregistré deux nouvelles acquisitions et a récemment annoncé la clôture de la première phase de levée de son fonds inaugural, « Tioopo TP1 », validée en mai dernier par la Commission de surveillance du secteur financier, le régulateur luxembourgeois.
Dans un communiqué, le fonds de capital-investissement privé cofondé par des Libanais et principalement actif en France et au Royaume-Uni a annoncé avoir atteint « 40 % » de son objectif de 80 millions d’euros, soit un peu plus de 32 millions d’euros rassemblés en deux mois. « Nous avons 12 mois pour atteindre notre objectif de 80 millions d’euros. Si nous y parvenons avant, nous clôturons aussitôt la levée », a expliqué à L’Orient-Le Jour Cyril Abou Jaoudé, l’un des cofondateurs aux côtés de Shahan Sarkissian et Grégoire Louisy. Tioopo a recruté un senior Advisor de renom, Philippe Duval, ancien CEO de Edmond de Rothschild en France.
« Cette première clôture témoigne du travail acharné de l'équipe et de la qualité du modèle économique de Tioopo. Nous sommes reconnaissants de la confiance que nos co-investisseurs nous ont accordée et nous sommes impatients de continuer à générer de la valeur grâce à notre entreprise axée sur les PME, génératrice de liquidités et de dividendes », ont déclaré les trois entrepreneurs. Cyril Abou Jaoudé a ajouté que le « hard cap » (plafond absolu du fonds) a été fixé à 100 millions d’euros.
Acquisition de MP Vitrage
Avec cet argent, collecté principalement auprès d’« investisseurs de premier plan et des family offices au Moyen-Orient et en Europe », Tioopo Capital compte investir dans au moins huit sociétés répondant à ses critères de sélection. « Ils n’ont pas changé : nous ciblons toujours des PME familiales en France ou au Royaume-Uni, positionnées sur des marchés de niche et se démarquant par l’unicité de leur savoir-faire. Il faut que ces sociétés soient rentables et qu’elles aient un potentiel de développement que nous pouvons orienter », rappelle Cyril Abou Jaoudé. Il s’agit généralement d’entreprises mises en vente parce que les enfants ne veulent pas reprendre l’affaire après leurs parents.
Concrètement, Tioopo Capital rachète les parts d’une PME ciblée, la dirige pendant un certain laps de temps pour orienter son développement, puis contrairement à des fonds classiques, a la flexibilité de garder l’entreprise dans son portefeuille si celle-ci paie des dividendes ou la revendre après 5 à 7 ans. Les sociétés sont rachetées via des Leverage Buy-Out (LBO), en empruntant une partie du montant investi. À la différence d’un fonds de capital-investissement privé classique, Tioopo Capital s’engage à verser des dividendes à ses investisseurs sur une partie de ses entreprises en portefeuille.
Avant le lancement de son fonds Tioopo TP1, Tioopo Capital était déjà entré au capital de quatre sociétés (trois en France et une au Royaume-Uni) en financement « deal-by-deal », une stratégie de financement sur mesure, au cas par cas. Depuis, elle en a ajouté deux à son portefeuille. « Il y a d’abord Churches Fire and Security, une entreprise britannique de sécurité et de lutte contre les incendies, dans laquelle nous avons investi en deal by deal. Mais nous avons aussi acquis 100 % des parts de MP Vitrage, une PME française spécialisée dans la fabrication de vitrages à l’ancienne avec une technique particulière, des matériaux utilisés dans la restauration des bâtiments historiques », énumère Cyril Abou Jaoudé. La prochaine acquisition, sur laquelle Tioopo Capital ne souhaite pas communiquer pour le moment, devrait être finalisée avant la fin de l’année.