Possible mandat d'arrêt de la CPI : Netanyahu fera-t-il arrêt en Europe en chemin vers Washington ?

Alors que l'épée de Damoclès de l'émission potentielle d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) continue de pendre au-dessus de sa tête, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devrait éviter de faire escale en Europe, en chemin vers Washington où il est attendu fin juillet, rapporte le média New Arab basé à Londres. 

Fin mai dernier, le procureur de la CPI, le Britannique Karim Khan, avait déposé une requête de mandat d’arrêt contre M. Netanyahu et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés, ainsi que contre trois dirigeants du mouvement palestinien Hamas. La demande du procureur est actuellement à l'étude par les juges de la chambre préliminaire. Si cette chambre approuve la demande du procureur Khan, les États membres de la CPI seront tenus d'arrêter toutes les personnalités mises en examen. 

« Les États membres ont l'obligation légale de coopérer totalement avec la Cour, ce qui inclut l'arrestation des personnes visées par un mandat d'arrêt », a ainsi expliqué Eye Eitan Diamond, du Centre de Droit humanitaire international Diakonia de Jérusalem au site Middle East Eye.

Solution alternative pour arriver à Washington

Dans ce cadre, et selon plusieurs médias israéliens, l'avion de Benjamin Netanyahu ne s'arrêtera pas en Europe lors de son voyage vers les États-Unis. C'est la décision qui aurait été prise après une évaluation de la situation effectuée par le bureau du Premier ministre. De son côté, la chaîne Kan News rapportait plus tôt cette semaine que l'avion ne pourrait pas effectuer un vol direct jusqu'à l'autre côté de l'Atlantique « par manque de préparation ».

Selon le New Arab, qui cite la presse israélienne, la solution préconisée, plutôt que de faire escale dans des pays alliés d'Israël, est de réduire la charge à bord de l'avion du chef du gouvernement pour assurer qu'il puisse arriver en un seul vol à Washington. Les États-Unis ne sont pas signataires du Statut de Rome, qui établit la CPI. 

De son côté, le nouveau gouvernement travailliste au Royaume-Uni devrait retirer une requête déposée par le précédent cabinet de Rishi Sunak auprès de La Haye, qui consistait surtout d’après les analystes à retarder l’émission des demandes d’arrestation des dirigeants israéliens, comme le révélait plus tôt cette semaine The Guardian. Une procédure qui pourrait accélérer l'émission du mandat d'arrêt, mais qui fait l'objet de pressions de la part de l'administration américaine. Selon des sources du renseignement américain citées par le Middle East Eye, les États-Unis ont clairement indiqué leur position au nouveau gouvernement travailliste britannique, les exhortant à ne pas abandonner leur action en justice contre la CPI. 

Après la demande de mandat d'arrêt, la Maison Blanche avait déclaré qu'il s'agissait d'une procédure « scandaleuse ».