Le Liban a reçu 6,7 milliards de dollars en transferts de fonds (fonds reçus par un pays de la part de sa diaspora) en 2023, selon le dernier rapport du Partenariat mondial pour les connaissances sur les migrations et le développement (Knomad), qui fait partie du groupe de la Banque mondiale.
Ce chiffre, qui correspond à ceux publiés par la Banque du Liban (BDL) il y a plus d’un mois, est supérieur de 4 % à celui de 2022 (qui s’élevait à environ 6,43 milliards de dollars). Il dépasse aussi les précédentes prévisions de la Banque mondiale qui tablait sur 6,4 milliards de dollars d’envois de fonds vers le Liban en 2023. Cette enveloppe représente une importante source d’aide pour de nombreuses familles libanaises dont le pouvoir d’achat a été décimé par la crise économique et financière qui a éclaté en 2019 et la dépréciation de la monnaie locale, poussant plus du tiers de la population en dessous du seuil de pauvreté.
Impact de la diaspora libanaise
Le rapport indique également que les envois de fonds représentent 30,7 % du produit intérieur brut (PIB) du Liban, plaçant le pays au troisième rang mondial, derrière seulement les Tonga (41 % du PIB) et le Tadjikistan (39 %). En ce qui concerne le classement régional, le Liban occupe la première place du podium, largement en tête devant la Cisjordanie et Gaza (18,8 %) et la Jordanie (8,8 %). En ce qui concerne l’enveloppe reçue, le Liban occupe la troisième place derrière l’Égypte (19,5 milliards de dollars) et le Maroc (11,8 milliards de dollars).
Selon l’institution internationale, ces envois de fonds représentent également plus de 80 % du total des flux extérieurs du Liban, une catégorie qui rassemble les envois de fonds, les investissements directs étrangers (IDE) et l’aide publique au développement. Le rapport note que cela souligne « l’importance de l’impact de la diaspora libanaise sur la macroéconomie du pays » et « l’importance des envois de fonds pour financer les comptes courants et les déficits budgétaires ».
En parallèle, les envois de fonds du Liban vers l’étranger ont atteint 1,77 milliard de dollars en 2023, en légère augmentation par rapport au 1,73 milliard de dollars enregistré en 2022 (+2,1 %). Ils restent toutefois bien en deçà de leur niveau d’avant la crise (4,33 milliards de dollars en 2019). Cela s’explique par la baisse du pouvoir d’achat des Libanais, désormais incapables de s’offrir les services de certains travailleurs migrants.
En espérant que HN lise cet article Michel Shami
16 h 57, le 28 août 2024