Le ministre israélien des Affaires de la diaspora Amichai Chikli a déclaré le lundi 1er juillet sur la radio publique israélienne KAN que la possibilité que Marine Le Pen, députée et tête de pont du parti d’extrême droite française le Rassemblement national (RN), devienne à terme présidente de la République française serait « excellente », compte tenu de sa « position ferme » au sujet du Hamas, de la Cour pénale internationale et de l’antisémitisme, a rapporté le Haaretz. Il a également ajouté que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu était « apparemment du même avis ».
Le ministre israélien, investi dans « la lutte contre l’antisémitisme dans le monde », précise le quotidien israélien, considère que Marine Le Pen est un« leader éminent », saluant le fait qu’elle ait défilé en novembre 2023 « avec la communauté juive lors de la marche contre l’antisémitisme, à laquelle (l’actuel président français Emmanuel Macron) a choisi de ne pas participer ». Membre du Likoud, il avait déjà apporté son soutien à Jordan Bardella, l’actuel patron du RN, la semaine dernière.
La prochaine élection présidentielle en France est prévue en 2027, mais les législatives anticipées organisées après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale française par Emmanuel Macron ont démarré dimanche avec un premier tour dominé par le RN, qui avait déjà devancé les autres formations politiques lors des dernières élections européennes.
La sortie d’Amichai Chikli contraste avec la position d’une majorité de représentants de la communauté juive française, qui sont farouchement opposés au RN, héritier du Front national fondé par Jean-Marie Le Pen. Le père de Marine Le Pen avait été condamné notamment pour contestation de crime contre l’humanité après avoir qualifié les chambres à gaz utilisées par le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale de « détail ».
Mais certaines voix semblent récemment trahir un certain changement d’orientation au sein de la communauté juive, à l’image de Serge Klarsfeld, importante figure de l’antinazisme, qui s’est récemment dit prêt à voter RN en cas de duel avec la gauche aux élections législatives anticipées. De l’autre côté du spectre politique, le parti d’extrême gauche La France insoumise (LFI) a ouvertement affiché son soutien aux habitants de Gaza depuis le début de la guerre, qui a fait plus de 37 000 morts dans l’enclave, selon les chiffres du Hamas, contre moins de 1 200 côté israélien lors de l’offensive du mouvement palestinien qui est à l’origine du début du conflit le 7 octobre 2023.
Marine Le Pen a, dès les premières semaines du conflit, affiché un soutien ferme à Israël après les attaques du Hamas. Son parti a également critiqué la Cour pénale internationale dont le procureur général a demandé il y a un mois l’émission de mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, du ministre israélien de la Défense Yoav Gallant ainsi que de trois dirigeants du Hamas, les chefs militaires Yahya Sinouar, cerveau de l’incursion sanglante du 7 octobre, Mohammad Deif et son dirigeant politique Ismaïl Haniyeh. Le 24 juin, soit avant le premier tour des législatives, le président du RN, Jordan Bardella, s’était dit défavorable pour le moment à la reconnaissance d’un État palestinien, estimant que cela reviendrait à « reconnaître le terrorisme ».
Israel n'est pas la France n'est pas Israel.La France a besoin d'une personnalité sérieuse et capable de diriger un pays comme la France.
17 h 51, le 06 juillet 2024