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Société - Conflit

Les frappes israéliennes contre des secouristes au Liban-Sud « extrêmement alarmantes », selon HRW

Israël a visé à plusieurs reprises des hôpitaux, des centres de santé et des secouristes, tuant vingt d’entre eux, souvent membres d’associations affiliées au Hezbollah et à Amal.

Les frappes israéliennes contre des secouristes au Liban-Sud « extrêmement alarmantes », selon HRW

Une ambulance endommagée par une frappe aérienne israélienne dans le village de Adaïssé au Liban-Sud, près de la frontière avec Israël, le 5 mars 2024. Hassan Fneich/AFP

L’ONG Human Rights Watch a affirmé à L’Orient Today jeudi être « extrêmement alarmée » par le « nombre élevé » de professionnels de la santé tués par des frappes israéliennes depuis octobre 2023 au Liban-Sud, dans la foulée de la guerre à Gaza entre le Hamas et Israël.

Selon un décompte effectué par notre publication, au moins 14 frappes israéliennes ont visé des secouristes, des ambulances ou des installations médicales depuis le début des combats entre le Hezbollah et l’armée israélienne le 8 octobre. Ce bilan inclut trois frappes distinctes au cours des derniers mois qui ont visé l’hôpital gouvernemental de Meis el-Jabal.

Au total, vingt secouristes ont été tués, dont des ambulanciers, des auxiliaires médicaux du Comité islamique de la santé affilié au Hezbollah, des médecins des scouts al-Rissala affiliés au mouvement Amal et des bénévoles d’un centre de santé lié au Hezbollah.

Le 3 juin, une frappe israélienne contre une ambulance du Comité islamique de la santé à Naqoura a tué le chauffeur, Haïdar Mahmoud Joheir, et blessé une autre personne. Israël, qui a affirmé à plusieurs reprises qu’il frappait des « cibles militaires », est sous le feu des critiques pour n’avoir pas pris les précautions nécessaires afin d’éviter la mort de civils au Liban-Sud.

« Crime de guerre » potentiel ?

L’attaque la plus meurtrière a eu lieu le 27 mars, lorsque Israël a visé un centre de santé à Hebbariyé (caza de Hasbaya), tuant sept ambulanciers, tous âgés de moins de 25 ans. Un rapport de Human Rights Watch a qualifié cette frappe d’« attaque illégale contre des civils » et indiqué qu’elle pourrait faire l’objet d’une « enquête en tant que crime de guerre apparent ». Selon HRW, le bombardement a été mené à l’aide d’un kit de guidage JDAM (Joint Direct Attack Munition) de fabrication américaine et d’une bombe polyvalente de plus de 226 kilogrammes de fabrication israélienne. L’attaque, qui s’est déroulée tard dans la nuit, visait le Corps d’urgence et de secours de l’Association du secours libanais, une organisation humanitaire non gouvernemental.

Après l’attaque, l’armée israélienne a affirmé que ses avions de combat avaient « frappé un complexe militaire », tuant un membre de la Jamaa islamiya. Le groupe a démenti ces affirmations. « Israël a affirmé qu’il visait des terroristes. Nous avons découvert que les personnes tuées étaient de jeunes volontaires travaillant dans un village où les installations sanitaires étaient indispensables », explique à L’Orient Today Ramzi Kaïs, de Human Rights Watch. L’organisation n’a trouvé aucune preuve de l’existence d’une cible militaire sur le site.

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Selon un rapport de la chaîne qatarie al-Jazeera, le Corps d’urgence et de secours a suspendu ses opérations à Hebbariyé car il craint qu’elles ne soient utilisées comme prétexte pour des attaques contre des civils dans d’autres quartiers.

Protection du personnel médical

En vertu du droit international humanitaire, le personnel médical exerçant des fonctions médicales « doit être protégé en toutes circonstances ».

« Les installations médicales et le personnel soignant bénéficient d’une protection spéciale en vertu du droit de la guerre », explique Ramzi Kaïs. « Le droit international interdit les attaques (...) qui ne font pas de discrimination entre civils et combattants, ou qui causent (...) des dommages disproportionnés par rapport à tout avantage militaire attendu, ajoute-t-il. Les civils et les biens en question ne perdent leur protection contre les attaques que s’ils sont utilisés pour commettre “des actes nuisibles à l’ennemi”, et après avertissement. » Selon le statut de la Cour pénale internationale, le fait de « diriger intentionnellement des attaques » contre le personnel médical constitue un « crime de guerre » dans les conflits armés internationaux.

Une ambulance appartenant aux scouts al-Rissala, affiliés à Amal, visée par un drone israélien à Blida, au Liban-Sud, le 31 janvier 2024. Photo envoyée à L'Orient Today par des habitants de Blida

Le chef de la direction des soins médicaux du ministère libanais de la Santé, Joseph Hélou, explique à L’Orient Today que « le ciblage des hôpitaux ou du personnel médical est une ligne rouge ». « Malgré les risques, les hôpitaux situés près de la frontière israélo-libanaise continuent de fonctionner et n’ont pas fermé un seul jour » depuis le début des combats, rappelle-t-il. Le 3 juin, plus de 100 personnes ont manifesté devant le siège du ministère de la Santé à Beyrouth en solidarité avec les hôpitaux et le personnel médical du Liban-Sud.

Sur les 4 000 personnes travaillant pour le Comité islamique de la santé du Hezbollah, environ 56 équipes et 155 véhicules (dont des ambulances et des camions de pompiers) ont été mobilisés depuis octobre, selon les chiffres du parti chiite fournis à L’Orient Today. De son côté, l’équipe de « défense civile » des scouts de Rissala a mené « 50 % des opérations de sauvetage depuis le début de la guerre », selon Mohammad Arandas, responsable de la communication de l’organisation.

Le 5 novembre dernier, les scouts d’al-Rissala ont déclaré que quatre de leurs membres avaient été blessés par une frappe de drone israélienne à Tayr Harfa (Tyr) alors qu’ils transportaient deux personnes qui avaient été blessées lors d’une frappe israélienne sur une habitation. Le 22 février, Hussein Mohammad Khalil et Mohammad Yaacoub Ismaïl, membres du Comité islamique de la santé, ont été tués lors d’une attaque directe contre un centre de la Défense civile à Blida.

Le 10 novembre 2023, l’armée israélienne a bombardé pour la première fois l’hôpital gouvernemental de Meis el-Jabal, l’endommageant et blessant un médecin. La semaine dernière, une frappe aérienne israélienne a visé l’entrée de l’hôpital Salah Ghandour de Bint Jbeil, tuant deux civils.

Outre les victimes parmi le personnel médical, près de 70 civils et au moins trois journalistes ont été tués par les attaques israéliennes au Liban-Sud depuis le 8 octobre, selon notre décompte.

L’ONG Human Rights Watch a affirmé à L’Orient Today jeudi être « extrêmement alarmée » par le « nombre élevé » de professionnels de la santé tués par des frappes israéliennes depuis octobre 2023 au Liban-Sud, dans la foulée de la guerre à Gaza entre le Hamas et Israël.Selon un décompte effectué par notre publication, au moins 14 frappes israéliennes ont visé des secouristes, des ambulances ou des installations médicales depuis le début des combats entre le Hezbollah et l’armée israélienne le 8 octobre. Ce bilan inclut trois frappes distinctes au cours des derniers mois qui ont visé l’hôpital gouvernemental de Meis el-Jabal.Au total, vingt secouristes ont été tués, dont des ambulanciers, des auxiliaires médicaux du Comité islamique de la santé affilié au Hezbollah, des médecins des scouts...
commentaires (1)

Israel est spécialisé dans l’assasinat des civils et auxiliaires de santé et des journalistes !! A l’ouest personne n’en parle ou si peu.. les medias nous bassinent avec les otages et quid des 40.000 civils tués ?? Le Hezb ne cible que les militaires ..

TAMIN FAROUCK

08 h 56, le 09 juin 2024

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Commentaires (1)

  • Israel est spécialisé dans l’assasinat des civils et auxiliaires de santé et des journalistes !! A l’ouest personne n’en parle ou si peu.. les medias nous bassinent avec les otages et quid des 40.000 civils tués ?? Le Hezb ne cible que les militaires ..

    TAMIN FAROUCK

    08 h 56, le 09 juin 2024

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