Cette 234e journée écoulée depuis le début de la guerre de Gaza – et 233e depuis que les échanges de tirs entre le Hezbollah et l’armée israélienne ont commencé à la frontière entre le Liban-Sud et le nord d’Israël – a encore été particulièrement sanglante.
Une frappe lancée vers 10h du matin lundi par un drone israélien près de l’hôpital Salah Ghandour à Bint Jbeil, dans le caza du même nom, a fait au moins deux morts et huit blessés, selon une déclaration à L’Orient-Le Jour du Dr Mohammad Sleiman, le directeur de cet établissement médical. Ses propos ont été rapportés par notre correspondant au Liban-Sud, Mountasser Abdallah.
Selon les informations collectées auprès du directeur et de sources sécuritaires, la frappe ciblait une moto, dont le conducteur, Mohammad Wazzani, a été tué. Selon le Dr Mohammad Sleiman, il se rendait à l’hôpital pour y faire des examens. La seconde victime est l’un des gardiens de l’hôpital qui a succombé à ses blessures lundi après-midi. Tous deux sont a priori des civils.
Huit blessés étaient toujours hospitalisés lundi soir, l’un d’entre eux a été transféré dans un autre établissement et souffre de blessures « modérées ». La frappe a fait quatre blessés graves, selon les informations parues en cours de journée, en comptant le garde qui est décédé dans les heures qui ont suivi. Le directeur a également précisé que la façade en verre de l’hôpital avait été complètement brisée, ce qui n’empêchait pas ses équipes de « travailler normalement ».
Au cours de la journée, le député du Hezbollah Hassan Fadlallah a effectué une tournée à l’hôpital de Bint Jbeil. Lors de cette visite, il a condamné le fait que l’État hébreu s’en soit pris à « l’entrée d’une institution humanitaire ». « Ces attaques visent à faire pression sur notre pays, les habitants de la région et la résistance », a-t-il estimé, affirmant toutefois qu’elles n’allaient pas entamer le soutien du Hezbollah au peuple palestinien « jusqu’à l’arrêt du massacre à Gaza ».
La direction de l’hôpital du cheikh Ragheb Harb, à Nabatiyé, a également condamné dans un communiqué ce bombardement meurtrier.
Le Hezbollah a lancé plusieurs attaques sur le nord d’Israël dans la journée de lundi, dont certaines en représailles à la frappe survenue devant l’hôpital Salah Ghandour. À 20h, le parti chiite avait communiqué sur 9 opérations lancées pendant la journée, dont l’une dans l’après-midi visant plusieurs localités autour de Meron, à plus de dix kilomètres à vol d’oiseau de la frontière.
Parmi les autres événements de la journée, la Défense civile des scouts de la mission islamique (affiliée au mouvement Amal) a indiqué avoir aidé à éteindre un incendie provoqué par des tirs de bombes au phosphore blanc à Taybé (caza de Marjeyoun), et au transport d’un blessé après une frappe sur Aïtaroun (Bint Jbeil). L’armée israélienne a visé une maison dans le centre de la localité de Aïtaroun. Citée par le quotidien Haaretz, elle a affirmé avoir répliqué à des frappes sur Malkiya, revendiquées plus tôt dans la journée par le Hezbollah, en frappant « les plateformes de lancement » et « une structure militaire du Hezbollah » à Aïtaroun.
Enfin vers 11h30, un frappe israélienne survenue entre Bint Jbeil et Aïtaroun a tué un combattant du Jihad islamique, groupe palestinien armé actif au Liban-Sud.
Il s’agit du 30e membre de factions palestiniennes tué depuis le 8 octobre 2023, tandis que le Hezbollah comptait lundi 321 combattants tués dans ses rangs entre ceux tombés au Liban et en Syrie.