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Politique - Liban-Sud

« Cette fois-ci, c'est le Hezbollah qui a ouvert le feu » sur Israël, tance Bassil

« L’obligation minimale face à la situation dans la région est d’élire un président », estime le leader chrétien.

« Cette fois-ci, c'est le Hezbollah qui a ouvert le feu » sur Israël, tance Bassil

Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil. Photo d'archives AFP

Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, a affirmé dans un entretien publié vendredi par le journal koweïtien al-Rai, que contrairement à la guerre de 2006, « cette fois-ci, c’est le Hezbollah qui a ouvert le feu sur Israël ». Le 8 octobre dernier, le parti chiite a rejoint depuis le Liban-Sud la guerre opposant l’État hébreu au Hamas. Depuis, M. Bassil critique régulièrement ce choix – qui a fait plus de 400 morts au Liban –  et l’insistance du Hezbollah à lier un cessez-le-feu au Liban-Sud à un arrêt des hostilités à Gaza.

Le député de Batroun a, une nouvelle fois, critiqué dans sa déclaration au média koweïtien le fait que cette relation entre la résolution dans le Sud et à Gaza a été établie « par la force du fait accompli imposé par le Hezbollah », rappelant qu’il s’oppose depuis des mois à cette équation. « Si nous avions vu que ce front du Sud avait permis d’atteindre des objectifs pour le Liban, j’aurais dit y être favorable, mais je suis convaincu, jusqu’à maintenant, que ses répercussions sont négatives », a-t-il commenté, reprochant au parti chiite d’avoir « ouvert le feu sans consulter les autres Libanais ».  « L’heure n’est pas aux grands compromis, mais plutôt aux grands conflits, dont la direction se clarifiera après les élections américaines », a ajouté M. Bassil. Les élections fédérales américaines, y compris la présidence, sont prévues début novembre.

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M. Bassil a encore estimé que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, « vit de la guerre », se posant la question d’où ce dernier décidera de lancer sa prochaine bataille, après celle de Rafah, dans le sud de l’enclave palestinienne. Il a ajouté que le fait de lier toute résolution du conflit dans le sud du Liban à un cessez-le-feu à Gaza est une « grave erreur », et qu’il est « encore plus grave d’y lier le sort de la présidence ». « L’obligation minimale face à la situation dans la région est d’élire un président », a-t-il affirmé.

Fait accompli

Concernant la présidence libanaise, bloquée depuis le fin du mandat du fondateur du CPL Michel Aoun fin octobre 2022, M. Bassil a averti que toute tergiversation est « fatale », mais que sa formation ne peut pas « parvenir seule à une solution ». « Nous essayons de convaincre les autres parties pour trouver un accord sur un nom, et pour organiser des tours de scrutin consécutifs », a-t-il poursuivi. Il a précisé continuer à soutenir une candidature à la présidence de l’ancien ministre Jihad Azour, un nom sur lequel le CPL s’était entendu avec une partie de l’opposition, contre la candidature du chef du courant des Marada, Sleiman Frangié, soutenue par le Hezbollah et le mouvement chiite Amal. M. Azour est « le plus apte pour passer à l’étape suivante », a-t-il déclaré dans une nouvelle pique au Hezbollah, nuançant toutefois qu’il y a « d’autres candidats » sur lesquels son parti n’a pas « d’idée préconçue » et dont la candidature « peut être étudiée ».  Qu’en est-il du commandant de l’armée Joseph Aoun, perçu par de nombreux observateurs comme la figure de compromis par défaut, mais souvent critiqué par les aounistes ? « Il peut quitter le commandement de l’armée et se bâtir une légitimité populaire, comme l’a fait le général Michel Aoun avant lui, a lancé M. Bassil. À ce moment, nous pourrions même le soutenir. »

Enfin, malgré les désaccords avec le Hezbollah sur la question des affrontements dans le Sud et de la présidentielle, Gebran Bassil a précisé que « même si le fil est ténu, cela ne signifie pas qu’il est fragile ou prêt à se rompre ». 

Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, a affirmé dans un entretien publié vendredi par le journal koweïtien al-Rai, que contrairement à la guerre de 2006, « cette fois-ci, c’est le Hezbollah qui a ouvert le feu sur Israël ». Le 8 octobre dernier, le parti chiite a rejoint depuis le Liban-Sud la guerre opposant l’État hébreu au Hamas. Depuis, M. Bassil...
commentaires (6)

"Contrairement à la guerre de 2006, « cette fois-ci, c’est le Hezbollah qui a ouvert le feu sur Israël". Faux! En 2006 aussi, c’est le Hezbollah qui avait déclenché la guerre. Nasrallah s’en était vanté, déclarant qu’il connaissait tous les plans d;Israël et avait voulu déclencher la guerre au mment voulu par lui-même. Pourquoi donc ne retient-on de lui que son "Si j’avais su…"? - "L’obligation minimale face à la situation dans la région est d’élire un président". Mieux vaut tard que jamais, mais dommage qu’il ne s’en soit pas rendu compte plus tôt quand il jouait au "défaut de quorum". 

Yves Prevost

07 h 27, le 25 mai 2024

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Commentaires (6)

  • "Contrairement à la guerre de 2006, « cette fois-ci, c’est le Hezbollah qui a ouvert le feu sur Israël". Faux! En 2006 aussi, c’est le Hezbollah qui avait déclenché la guerre. Nasrallah s’en était vanté, déclarant qu’il connaissait tous les plans d;Israël et avait voulu déclencher la guerre au mment voulu par lui-même. Pourquoi donc ne retient-on de lui que son "Si j’avais su…"? - "L’obligation minimale face à la situation dans la région est d’élire un président". Mieux vaut tard que jamais, mais dommage qu’il ne s’en soit pas rendu compte plus tôt quand il jouait au "défaut de quorum". 

    Yves Prevost

    07 h 27, le 25 mai 2024

  • Pour une fois il a dit la vérité sur la guerre du Hezbollah

    Eleni Caridopoulou

    21 h 04, le 24 mai 2024

  • Gebran Bassil est sans doute le politicien le plus perspicace sur la scène politique libanaise. Un visionnaire qui a mis en garde, il y’a plus de dix ans, du danger que représentent les deux millions de réfugiés syriens scotchés sur notre territoire.

    Hitti arlette

    15 h 03, le 24 mai 2024

  • Tres vrai amsi Certainement pas vous Monsieur

    Ma Realite

    14 h 45, le 24 mai 2024

  • La girouette a pris le vent de travers ? Elle a viré complètement ? Comment rester crédible ? Est ce un calcul (comme toujours) électoral?

    Citoyen

    14 h 43, le 24 mai 2024

  • Quel goufre entre un gebran et l'autre... entre Gibran Khalil Gibran et gebran b....

    Wlek Sanferlou

    14 h 25, le 24 mai 2024

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