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Dernières Infos - France

Législatives : crise à droite, crispations à gauche et extrême droite en force


Le président français Emmanuel Macron à son arrivée au centre de villégiature Borgo Egnazia pour le sommet du G7 organisé par l'Italie dans la région des Pouilles, le 13 juin 2024 à Savelletri.Photo de Tiziana FABI / AFP

Fractures à droite, tiraillements à gauche, extrême droite en force: le séisme provoqué en France par la dissolution de l'Assemblée continue jeudi de provoquer des secousses, à 17 jours de législatives qui pourraient affecter notamment le cap diplomatique du pays.

Après sa débâcle aux européennes dimanche, le camp du président Emmanuel Macron tente de présenter le scrutin des 30 juin et 7 juillet comme un « choix de société » entre le bloc « progressiste » qu'il incarnerait et les « extrêmes » à gauche et à droite qui « carburent à la division », a estimé jeudi le Premier ministre Gabriel Attal sur la radio France inter.

Depuis le triomphe électoral du Rassemblement national (RN, extrême droite) et le coup de poker de la dissolution tenté par Emmanuel Macron, la recomposition politique s'accélère à grands pas, virant parfois au chaos.

Des fractures béantes se sont ouvertes au sein de l'opposition de droite. Désavoué par ses troupes pour avoir proposé une alliance inédite avec le RN, Eric Ciotti a été évincé mercredi de la tête du principal parti conservateur, les Républicains (LR), mais s'accroche à son poste.

Mercredi, il était allé jusqu'à verrouiller les accès du QG de cette formation pour en interdire l'accès à ses opposants. Il s'y est rendu jeudi, refusant de déposer les armes. « Je suis président du parti, je vais à mon bureau, c'est tout », a-t-il déclaré, qualifiant son exclusion de « coup de force ».

La crise a également disloqué le petit parti d'extrême droite Reconquête, qui avait pourtant fait élire dimanche ses premiers eurodéputés. Sa tête de liste aux européennes, Marion Maréchal, en a été exclue après avoir appelé à voter pour le RN de sa tante Marine Le Pen, qui confirme sa dynamique après avoir réalisé dimanche le meilleur score de son histoire (31,3%).

Le parti, engagé depuis plusieurs années dans une stratégie de dédiabolisation, caracole d'ailleurs en tête des sondages pour les législatives même si sa possible arrivée au pouvoir suscite l'inquiétude d'une partie de la population. Des manifestations contre l'extrême droite sont ainsi prévues dans le pays ce week-end, à l'appel de syndicats et d'associations.

Sentiment de « trahison » 

A gauche, les discussions sur une alliance aux législatives patinent après des débuts prometteurs.

Surmontant leurs divisions, La France insoumise (LFI, gauche radicale), le Parti socialiste, les Ecologistes et le parti communiste (PCF) avaient d'abord réussi à s'entendre pour se partager la quasi-totalité des 577 circonscriptions sous la bannière « Front populaire », reprenant le nom d'une coalition victorieusement formée en France en 1936.

Mais des tensions sont apparues jeudi. En milieu de journée, un responsable socialiste racontait que la réunion sur le programme était « suspendue » tant que la discussion sur la répartition des circonscriptions « n'est pas débloquée ».

Reste également le débat inflammable sur l'identité de celui ou celle qui deviendrait Premier ministre en cas de victoire de la gauche.

Ancien candidat à la présidentielle, le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon s'est dit « capable » de diriger le gouvernement mais il ne fait pas l'unanimité chez certains de ses partenaires de gauche, qui lui reprochent notamment des déclarations ambiguës sur l'antisémitisme depuis les attaques du 7 octobre en Israël et ses réserves sur le soutien à l'Ukraine.

De fait, LFI comme le RN appellent à de profonds changements dans la diplomatie française.

Le parti d'extrême droite, accusé d'être proche de la Russie, renâcle sur l'aide à l'Ukraine. LFI appelle, elle, à quitter le commandement intégré de l'Otan, dénonçant un alignement systématique avec les Etats-Unis.

Malgré ces incertitudes, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg s'est dit convaincu jeudi que la France resterait un allié « solide et important », quel que soit son prochain gouvernement. « L'expérience prouve que les alliés de l'Otan ont toujours réussi à rester unis », a-t-il déclaré.


Fractures à droite, tiraillements à gauche, extrême droite en force: le séisme provoqué en France par la dissolution de l'Assemblée continue jeudi de provoquer des secousses, à 17 jours de législatives qui pourraient affecter notamment le cap diplomatique du pays.Après sa débâcle aux européennes dimanche, le camp du président Emmanuel Macron tente de présenter le scrutin des 30 juin et 7 juillet comme un « choix de société » entre le bloc « progressiste » qu'il incarnerait et les « extrêmes » à gauche et à droite qui « carburent à la division », a estimé jeudi le Premier ministre Gabriel Attal sur la radio France inter.Depuis le triomphe électoral du Rassemblement national (RN, extrême droite) et le coup de poker de la dissolution tenté par Emmanuel Macron, la recomposition politique...