Le Hezbollah perd deux combattants et riposte contre des positions militaires dans le nord d'Israël

Cette 199e journée d'affrontements au Liban entre le Hezbollah et Israël a été marquée par l'élimination par l'Etat hébreu d'un combattant du Hezbollah et par des ripostes du parti chiite, qui a notamment utilisé des drones pour cibler deux positions militaires israéliennes a une quinzaine de kilomètres de la frontière. 

La journée de mardi a débuté avec le bombardement, au moyen d'un drone, d'une voiture qui roulait sur la route côtière au nord de Tyr, au niveau d'un secteur appelé "Abou el-Assouad", à quelques kilomètres au nord de la localité de Adloun. C'est la première fois que cette région au nord de Tyr est visée, selon notre correspondant local.  

Après la frappe, le Hezbollah a annoncé la mort d'un de ses combattants, Hussein Ali Azqoul, né en 1981 à Qallawiyé (Bint Jbeil) et résident de la ville de Adloun (Saïda).  Le parti pro-iranien ne précise pas où a été tué Azqoul mais, selon l'armée israélienne, il était bien la cible de la frappe à Abou el-Assouad et qu'il s'agissait d'un responsable du Hezbollah "fortement impliqué dans la planification et l'exécution d'attaques terroristes contre Israël, qui participait aux activités de routine de l'unité aérienne du Hezbollah". "Son élimination nuit considérablement aux capacités de l'unité aérienne du Hezbollah", selon le texte. La chaîne d'information saoudienne al-Arabiya et la chaîne Sky News Arabia avaient rapporté que la victime était un "membre important du dispositif de défense aérienne du Hezbollah".

Les ripostes 

Le Hezbollah a ensuite annoncé dans un communiqué, qu'en réponse à "l'agression israélienne sur la ville de Adloun et à l'assassinat de l'un des combattants" du parti, il a lancé à 13h40 "une attaque aérienne au moyen de drones touchant "le quartier général de la brigade Golani et le quartier général de l'unité 621 dans la caserne de Shregba" au nord d'Acre. Sur la carte publiée par le Hezbollah, la cible de la frappe semble être située juste au nord d'Acre, à côté de la ville de Regba. Cette position est située à environ 15 km à l'intérieur d'Israël depuis la frontière sud du Liban. C'est la première fois que ce site est visé par le Hezbollah depuis le 8 octobre.

Avichay Adraee, porte-parole arabophone de l'armée israélienne, a écrit sur le réseau X que la "défense aérienne d'Israël a récemment intercepté deux cibles suspectes au-dessus de l'espace maritime dans le nord du pays". "L'incident est clos", a-t-il ajouté.

Le Hezbollah a aussi revendiqué plusieurs autres attaques. Il a annoncé avoir attaqué "un rassemblement de soldats israéliens près du poste d'al-Assi". Cette position est située face à la localité libanaise de Meiss el-Jabal, dans le caza de Marjeyoun. A 16h10, il a lancé une attaque contre le « site du Radar » dans les fermes de Chebaa contestées au moyen de missiles. Cinq minutes plus tard, le parti chiite a visé des soldats israéliens « dans le bois de Ramim », face au village libanais de Houla (Marjeyoun) avec des « obus d'artillerie ». Et à 16h20, il a mené une attaque aux obus d'artillerie et a touché des soldats israéliens déployés au niveau de « Tallet el-Karantina », face à Yaroun (Bint Jbeil).

Une femme et sa nièce tuées dans une frappe

Plusieurs raids aériens et tirs d'artillerie israéliens ont touché dans l'après-midi le Liban-Sud et notamment Houla (Marjeyoun), Aïta el-Chaab (Bint Jbeil), Hanine (Bint Jbeil), Alma el-Chaab (caza de Tyr), Naqoura (caza de Tyr), ainsi que la périphérie de Chebaa et Rachaya el-Foukhar (Hasbaya).

L'armée israélienne, via un message posté sur X par son porte-parole arabophone, a revendiqué plusieurs de ces bombardements aériens, affirmant avoir frappé des « bâtiments dans lesquels se trouvaient des terroristes et d'autres cibles du Hezbollah », notamment à Aïta el-Chaab, Blida et Markaba.

Des sources de sécurité ont rapporté à notre correspondant au Liban-Sud, que l'attaque sur une maison à Hanine a entraîné la mort de Mariam Kashakesh, la veuve d'un martyr du mouvement Amal, Hussein Atrissi ; et sa nièce Sarah Kashakesh, décédée des ses blessures. Selon une source de la Défense civile libanaise à l'AFP, la femme tuée avait "une cinquantaine d'années" et la fillette avait 12 ans. Six blessés s'ajoutent à ce bilan.

A Blida (Marjeyoun) également une maison a été bombardée par l'aviation israélienne mais aucune information n'était jusqu'à présent disponible concernant d'éventuels blessés. Vers 19h30, l'aviation de l'armée israélienne a ciblé une maison dans la localité de Tayr Harfa (caza de Tyr) suite à quoi, selon notre correspondant au Liban-Sud, trois blessés ont été transportés vers un hôpital de la région. Un des blessés est dans un état critique.

"Sajed Sarafand"

La nuit de lundi à mardi avait été marquée par des tirs et frappes israéliens sur le sud du Liban, selon des sources de sécurité. Entre 23h et minuit, des tirs d'artillerie ont touché la périphérie de Beit Lif et Aïta el-Chaab (Bint Jbeil). Entre minuit et 1h, des tirs à l'arme automatique ont visé Kfar Kila (Marjeyoun). L'aviation israélienne a lancé plusieurs missiles sur Yaroun (Bint Jbeil). Peu après 1h du matin, des tirs de missiles ont été rapportés du Liban-Sud vers des positions israéliennes. Jusqu'à présent, ces tirs n'ont pas été revendiqués. Au même moment, l'aviation israélienne a bombardé à plusieurs reprises "Jabal Abou Rached", sur les hauteurs de Jabbour, dans le caza de Jezzine. Cette zone avait déjà été frappée à plusieurs reprises la veille.

De son côté, l'armée israélienne a annoncé avoir tué dans la nuit "Sajed Sarafand, un terroriste important de l'unité aérienne de l'unité Radwane" au sein du Hezbollah. Selon l'armée israélienne, l'homme a été "éliminé dans la région d'Arzoun". "Sarafand a mené des attaques terroristes contre Israël", selon le communiqué des forces armées de l'Etat hébreu.

Lundi, L'Orient-Le Jour rapportait une frappe israélienne "entre Srifa et Dardghaya", deux villages au milieu desquelles est localisé Arzoun, dans le caza de Tyr. Et dans la nuit, le Hezbollah avait annoncé la mort d'un de ses combattants, Mohammad Attié, né en 1994, surnommé "Sajed" et qui vivait à Sarafand. Il n'était pas clair dans l'immédiat s'il s'agit de la même personne que celle mentionnée par l'armée israélienne.

Une source sécuritaire a précisé que Mohammad Attié avait été blessé précédemment dans une frappe, qu'il avait été soigné puis avait repris du service, avant d'être tué lundi. En tout, 287 combattants et cadres du Hezbollah ont été tués en Syrie et au Liban depuis le 8 octobre, selon notre décompte.