Mikati : L'aide de l'UE devrait être orientée vers le rapatriement des réfugiés syriens

Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a estimé lundi, lors d'une réunion avec le commissaire européen chargé de l'élargissement Oliver Varhelyi, que « l'aide de l'Union européenne (UE) aux réfugiés syriens devrait être orientée vers leur rapatriement ».

Ces propos interviennent après que les tensions entre Syriens et Libanais ont récemment augmenté à la suite du meurtre d'un cadre des Forces libanaises (FL), Pascal Sleiman, pour lequel des ressortissants syriens ont été arrêtés, et alors que les appels au retour des migrants dans leur pays se sont multipliées. 

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« L'Union européenne doit changer sa politique concernant l'assistance aux réfugiés syriens au Liban », a plaidé M. Mikati, estimant que cette aide « devrait être orientée vers leur retour dans leur pays », selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). M. Mikati a par ailleurs remercié l'UE « d'avoir inscrit le Liban à l'ordre du jour de sa récente réunion et d'avoir approuvé un ensemble de mesures politiques et financières de soutien au pays qui seront prochainement annoncées ». « Si le Liban va bien, l'Europe ira bien, nos intérêts sont communs », a ajouté M. Mikati. Il a également souligné la nécessité de « soutenir l'armée libanaise et les institutions sécuritaires ».

Selon le bureau de presse du Premier ministre sortant, une réunion consultative axée sur le dossier des migrants syriens est programmée mardi à 9h au Grand sérail.

Coopération avec le HCR

De son côté, le commissaire européen chargé de l'élargissement Oliver Varhelyi a affirmé que « la coopération avec le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) se poursuit », notant que « les conditions du retour volontaire, sûr et digne devraient être respectées en coopération avec les autorités libanaises », selon des propos rapportés par l'Ani. « Le Conseil européen a non seulement précisé que l'UE est prête à maintenir son soutien aux réfugiés syriens au Liban, en Jordanie et en Turquie, mais à redoubler d'efforts pour lutter contre le trafic de personnes, la contrebande, le renforcement de la protection des frontières et le contrôle de la migration illégale », a précisé M. Varhelyi. 

Environ 1,5 million de Syriens vivent au Liban, ce qui en fait le pays avec le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde. Environ 800 000 d'entre eux sont enregistrés auprès des Nations unies, mais leur nombre exact n'est pas connu, le gouvernement libanais ayant demandé au HCR en 2015 de ne plus les enregistrer. L'année dernière, les autorités libanaises ont appelé le HCR à leur fournir ces données.

Stabilité au Liban

Sur le plan sécuritaire, M. Varhelyi a indiqué que le Conseil européen souhaite « contribuer à la stabilité et à la sécurité du Liban en apportant un soutien supplémentaire aux forces armées libanaises, à l'armée et aux autres organes qui contribuent à la sécurité et à la stabilité de la région ». « Nous sommes là pour adresser un message clair : nous devons réduire les pressions dans la région et voulons assurer que l'on y contribue », a-t-il ajouté. « Nous définissons un ensemble de mesures de soutien permanentes pour soutenir la stabilité et la sécurité du Liban, et nous espérons finaliser et annoncer cela rapidement lorsque notre président visitera le Liban », a-t-il poursuivi.  

Le commissaire européen a enfin réaffirmé le « soutien continu et à long terme de l'UE aux Libanais afin que le pays puisse compter sur notre soutien financier et politique dans les années à venir, au moins jusqu'à la fin de cette période, c'est-à-dire jusqu'en 2027 ». 

Ces propos interviennent dans un contexte tendu au Liban qui continue de sombrer dans une crise économique. La situation sécuritaire est également tendue à la frontière Sud, où le Hezbollah est engagé dans des combats meurtriers avec l'armée israélienne depuis le début de la guerre de Gaza.