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Campus - CULTURE

Sabayat, la magie de la musique classique arabe avec une touche de fraîcheur

Dix étudiantes en éducation musicale à l’Université libanaise ont remis au goût du jour des chansons classiques arabes, interprétant Feyrouz, Nazem Ghazali et d’autres grands chanteurs.

Sabayat, la magie de la musique classique arabe avec une touche de fraîcheur

De gauche à droite et de haut en bas : Tina al-Boueiz, Nadine Abou Hamad, Lara Thoumy, Elena Naddour, Ghinwa Zaidan, Mariella Maroun, Joya Awad, Rita Daher, Joya Atta, Marie L’Hostie Nassar et Elena Nawfal. Photo Charbel Atallah

Marie L’Hostie Nassar, Elena Naddour, Elena Nawfal, Rita Daher, Joya Atta, Ghinwa Zaidan, Mariella Maroun, Joya Awad, Lara Thoumy et Tina al-Boueiz composent le groupe musical Sabayat, très populaire sur les réseaux sociaux. L’histoire a commencé en 2023 avec dix-huit étudiantes. « Pendant nos heures de pause, à la faculté d’éducation de l’Université libanaise (UL), nous nous précipitions pour chanter et danser en utilisant les instruments de musique disponibles à la faculté », indique Marie L’Hostie Nassar, 21 ans, chargée de communication et de coordination du groupe. Cependant, à cause de leurs engagements, certaines étudiantes ont dû quitter Sabayat. Aujourd’hui, elles sont dix à faire redécouvrir au public la magie de la musique classique arabe. Les talentueuses jeunes femmes captent l’attention du public grâce au choix des chansons interprétées issues du folklore libanais et à la fraîcheur de leur performance, joviale et pleine de vie. Pourquoi avoir choisi d’appeler la bande « Sabayat » ? Marie L’Hostie Nassar, qui poursuit actuellement un master en musicologie à l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK), répond : « Dans la musique orientale nous retrouvons plusieurs genres de maqâms (systèmes musicaux). Le maqâm « Saba » est très commun et très populaire dans le répertoire de la musique arabe. Il forme la première syllabe du nom de la bande, ainsi que le maqâm « Bayati », qui forme la deuxième syllabe. Sans oublier aussi que le mot sabaya en arabe signifie de jeunes filles. »

Photo Garen Arakélian

Passion pour la musique et engagement actif

Une vidéo partagée sur le compte TikTok de l’une des membres du groupe, Elena Naddour, est devenue virale, attirant plus de 500 000 internautes du Liban ou d’ailleurs en quelques heures seulement. On y voit le groupe interpréter la chanson de Feyrouz Kan aana tahoun. « Les internautes ont été impressionnés de voir des jeunes femmes de 20 à 24 ans, qui chantaient une chanson classique avec humour et gaieté », précise Marie L’Hostie Nassar. Rapidement, les musiciennes gagnent en notoriété, se faisant inviter sur les plateaux de télévision ou pour animer des événements. Leur première apparition télévisuelle a eu lieu en mars 2023, lors d’un programme matinal sur la chaîne MTV. « Nous nous sommes beaucoup entraînées avant le grand jour », indique Marie L’Hostie Nassar. « Nous essayons de nous réunir régulièrement pour créer du contenu et le poster sur les réseaux sociaux malgré nos engagements différents », confie cette musicienne qui a commencé à apprendre le piano dès ses huit ans et qui chante au conservatoire libanais depuis environ cinq ans. « La musique possède un pouvoir magique. Elle est capable d’unir tout le monde sur le même tempo, en traversant les frontières », estime-t-elle. Elena Nawfal, 22 ans, elle, joue du piano depuis l’âge de 11 ans. « La musique n’est pas un simple passe-temps pour moi. C’est une passion, c’est mon travail, c’est ma vie », affirme-t-elle. « Une journée sans écouter de la musique ou sans en jouer serait incomplète, inodore, incolore, démunie de plaisir et de confort », ajoute-t-elle. De son côté, Rita Daher, 21 ans, qui poursuit un master en musicothérapie à l’Université antonine, chante dans la chorale de son village, à Kobeyate, depuis l’enfance. « J’y chantais et je participais à des récitals et à des concerts organisés à l’école. » Tout en exprimant son amour pour la musique, l’étudiante ne nie pas les défis auxquels elle fait face. « Gérer mon engagement auprès de mon groupe de musique tout en poursuivant mes études représente un défi. Mais j’essaie autant que possible de m’organiser en répartissant mes priorités », avoue-t-elle. Pour assurer un équilibre entre sa vie académique et professionnelle, Rita confie « communiquer ouvertement » avec son groupe et ses professeurs de tout ce qui la préoccuppe ou présente un obstacle. « J’essaie d’utiliser efficacement les pauses entre mes répétitions et mes études », ajoute-t-elle. Quant à Joya Atta, elle exprime sa gratitude envers le public et ses interactions avec le groupe. « L’admiration de la communauté dans son ensemble nous pousse à nous donner davantage. » La jeune femme qui enseigne aux enfants à besoins spécifiques est professeure de musique dans les classes maternelles. Elle est connue pour sa phrase introductrice avant chaque chanson que Sabayat partage sur ses réseaux. « J’ai découvert ma passion pour le chant pendant mon premier solo à sept ans lors d’un concert musical pour Noël à l’école », confie Tina al-Boueiz qui « s’évade dans le monde musical » et dit retrouver son inspiration avec le groupe. La jeune femme poursuit actuellement un baccalauréat en chant lyrique et en opéra au conservatoire national. « Nous consacrons un jour par mois pour filmer des dizaines de vidéos », précise-t-elle. Pour Elena Naddour, 23 ans, Sabayat représente un pilier essentiel dans sa vie autour duquel elle a réussi à organiser son emploi du temps. Tandis que, pour Ghinwa Zaidan, cette « organisation entre la vie professionnelle et les engagements envers le groupe » a nécessité de prendre une année sabbatique. « Je ne me souviens pas d’un moment particulier où j’ai commencé à m’intéresser à la musique. Ça a toujours fait partie de ma vie », confie-t-elle, en ajoutant que ses parents l’ont encouragée dans son parcours « même si pour certaines personnes poursuivre une carrière en musique, c’est prendre un risque ». Pour Mariella Maroun, 21 ans, le chant et la danse ont été très présents dès l’enfance. Ceci l’a encouragé à se lancer dans le domaine artistique et à développer ses compétences en suivant des études dans un institut privé de chant occidental et à l’Institut national supérieur de musique du Liban en chant oriental à Batroun. Passionnées, elles le sont toutes. Passionnées et engagées pour promouvoir, à leur manière, notre patrimoine musical. La page Instagram de Sabayat https://www.instagram.com/sabayat.band ? igsh=MTVyMXFjMDV2MWp2bQ==

Marie L’Hostie Nassar, Elena Naddour, Elena Nawfal, Rita Daher, Joya Atta, Ghinwa Zaidan, Mariella Maroun, Joya Awad, Lara Thoumy et Tina al-Boueiz composent le groupe musical Sabayat, très populaire sur les réseaux sociaux. L’histoire a commencé en 2023 avec dix-huit étudiantes. « Pendant nos heures de pause, à la faculté d’éducation de l’Université libanaise (UL), nous...
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