
Des Palestiniens observent le transfert des corps des victimes d'une frappe israélienne nocturne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 2 avril 2024. MOHAMMED ABED / AFP
Les profondes divergences entre les Etats-Unis et Israël sur l'opération prévue par ce dernier à Rafah sont apparues clairement lors d'une réunion virtuelle entre les hauts fonctionnaires des deux pays qui s'est tenue lundi, ont déclaré au site d'informations Axios trois sources ayant une connaissance directe de la réunion.
Néanmoins, à l'issue de la réunion, la Maison Blanche a déclaré qu'Israël prendrait « en compte » les préoccupations des États-Unis concernant son projet d'offensive sur la ville surpeuplée de Rafah, où plus d'un million de personnes ont trouvé refuge, après avoir fui les combats dans la bande de Gaza.
Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, et le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, ont assisté à la réunion, tandis que les hommes de confiance du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, et le conseiller à la Sécurité nationale, Tzachi Hanegbi, représentaient la partie israélienne. Plusieurs autres responsables de la défense, de la politique et du renseignement des deux parties ont participé à la réunion.
Mercredi, Axios a rapporté qu'au cours de cette réunion, les deux parties n'étaient pas d'accord sur la manière d'évacuer plus d'un million de Palestiniens de Rafah. Les sources, qui sont restées anonymes pour des raisons de sécurité, ont cité la partie israélienne qui a déclaré qu'il faudrait « au moins quatre semaines, et peut-être plus » pour mettre en œuvre l'évacuation « en fonction de la situation sur le terrain ». Selon les mêmes sources, « la partie américaine a déclaré qu'il s'agissait d'une estimation irréaliste ».
Deux des trois sources ont cité l'un des représentants américains qui a indiqué qu'une « évacuation planifiée et bien pensée pourrait prendre jusqu'à quatre mois ».
En outre, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a averti les Israéliens que dans les prochaines semaines, l'organisation « Integrated Food Security Phase Classification (IPC) pourrait émettre une déclaration de famine pour Gaza », a rapporté Axios, citant deux sources. M. Sullivan a indiqué aux Israéliens que si cela se produisait, il s'agirait seulement de la « troisième déclaration de ce type au XXIe siècle ». Les Israéliens ont répondu qu'ils n'étaient pas d'accord sur le fait que Gaza était « au bord de la famine ».
Les États-Unis ont également proposé des idées initiales pour une approche alternative à une opération israélienne à Rafah, selon deux sources. La proposition incluait « d'isoler Rafah du reste de la bande de Gaza, de sécuriser la frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza, de cibler les commandants du Hamas dans la ville et de mener des raids fondés sur le renseignement ».
Malgré les désaccords et la tension croissante entre les deux alliés, Axios a appris que la réunion avait été « professionnelle et constructive, et malgré leurs différences, les deux parties ont discuté sérieusement dans le but de parvenir à un accord ».
Israël avait précédemment accepté d'envoyer une délégation aux États-Unis pour discuter de Rafah, mais M. Netanyahu a annulé le voyage après que les États-Unis ont refusé la semaine dernière d'apposer leur veto à une résolution de cessez-le-feu du Conseil de sécurité de l'ONU.
Qui peut croire à un tel cinéma ! Un dealer qui se ferait gronder par son patron parce qu'il a explosé les chiffres ? Le tout sous le regard amusé de ses concurrents. Qui arme, protège et encourage la partie la plus radicale des sionistes ? Et qui encourage, arme le HAMAS ?
22 h 48, le 03 avril 2024