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Moyen-Orient - Guerre de Gaza

Manifestations en Jordanie : le Hamas veut "faire pression" pour pousser Washington et Tel Aviv à un accord politique

Si la situation reste sous contrôle, le risque de déstabilisation en Jordanie n'en est pas moins élevé, selon l'analyste géopolitique jordanien Amer al-Sabaileh.

Les Jordaniens se rassemblent devant la mosquée al-Kalouti, près de l'ambassade d'Israël à Amman, lors d'une manifestation à l'appui des Palestiniens à Gaza, 26 mars. (Crédit: Alaa al-Sukni / Reuters)

Ces derniers mois, la Jordanie — où la grande majorité de la population est d'origine palestinienne — a été le théâtre de vastes manifestations pro-Palestine en réaction à la guerre de Gaza, où l'armée israélienne a tué près de 33 000 personnes. Lors de ces rassemblements de grande ampleur, les manifestants rejettent notamment le traité de paix entre la Jordanie et Israël, signé en 1994.

Ces manifestations se sont intensifiées ces dernières semaines, parallèlement à un raidissement des autorités, avec plusieurs arrestations menées dans les rangs des protestataires la semaine dernière ainsi que l'utilisation de gaz lacrymogène et de matraques pour repousser les manifestants et les empêcher de prendre d'assaut l'ambassade d'Israël à Amman.

Focus

Face à la déstabilisation à ses frontières, la Jordanie craint d'être entraînée dans le conflit

Pour faire le point sur ces manifestations en cours et leur impact en Jordanie, L'Orient Today a contacté Amer al-Sabaileh, professeur universitaire jordanien, analyste géopolitique et chroniqueur.

Ces manifestations en Jordanie sont-elles inédites, après presque six mois de guerre à Gaza ?

Les manifestations en Jordanie prennent aujourd'hui une nouvelle dimension, en antagonisant la police ou via les appels à envahir ou assiéger l'ambassade israélienne. Ces aspects sont nouveaux et peuvent être clairement liés aux appels lancés par les dirigeants du Hamas pour mobiliser la population jordanienne et la pousser dans les rues. Les Frères musulmans veulent également tirer parti de cette situation avant les prochaines élections, qui devraient avoir lieu dans environ cinq mois. En Jordanie, nous ressentons l'impact de la situation régionale. Le Hamas craint que l'opération de Rafah (ville de la pointe sud de Gaza, dans laquelle Israël est décidé à lancer une offensive, ndlr) ne marque sa fin. Le Hamas pense que faire escalader la situation aujourd'hui, mettre la pression sur un pays comme la Jordanie, qui est un allié de Washington et de l'Occident, pourrait être la meilleure recette pour mettre davantage de pression sur Israël et les États-Unis et les pousser à un accord politique.

Que dit la réaction de la police jordanienne sur la relation complexe entre Amman et Tel-Aviv ?

La relation politique entre Amman et Tel Aviv, depuis le premier jour de la guerre de Gaza, n'est pas au beau fixe, Amman ayant pris une position anti-israélienne très tranchée (malgré le traité de paix liant les deux pays depuis 1994, ndlr). De manière générale, ces dernières années, les relations n'ont pas été bonnes, elles sont diplomatiquement et politiquement à leur minimum.

Y a-t-il un risque réel de déstabilisation de la Jordanie ? Quels facteurs entrent en jeu ici ?

Le risque de déstabilisation est élevé, compte tenu des facteurs régionaux en jeu et que divers fronts sont déjà ouverts à la suite de la guerre à Gaza. La Jordanie fait face à de sérieux défis venant de la mer Rouge, de la Syrie, de l'Irak et de la Cisjordanie, et maintenant, une pression interne vient s'y ajouter. Certains acteurs régionaux croient aussi que créer des points chauds en Jordanie pourrait les aider à atteindre leurs objectifs et à réduire la pression qui s'exercent sur eux.

Les manifestations et protestations en interne en Jordanie exercent donc une pression supplémentaire sur le pays, qui fait déjà face à des difficultés économiques et d'autres crises. Par conséquent, le risque de déstabilisation augmente et il faut que les autorités jordaniennes y soient attentives. La situation est encore sous contrôle mais les échauffourées continues avec la police pourraient créer une déstabilisation.

Ces derniers mois, la Jordanie — où la grande majorité de la population est d'origine palestinienne — a été le théâtre de vastes manifestations pro-Palestine en réaction à la guerre de Gaza, où l'armée israélienne a tué près de 33 000 personnes. Lors de ces rassemblements de grande ampleur, les manifestants rejettent notamment le traité de paix entre la Jordanie et...

commentaires (1)

Comment se fait il que L’OLJ n’évoque jamais les manifestations des gazaouis qui sont dans la rue pour exprimer tout le mal qu’ils pensent du Hamas et de ses alliés qui les ont jetés sciemment dans l’enfer ? Tous les journaux occidentaux couvrent ces manifestations en interrogeant les civils concernés qui n’hésitent pas à traiter le Hamas de leur seul assassin alors que notre journal couvrent les manifestations contre Israël. Doit on comprendre que les libanais qui sont contre ces vendus seront traités de la sorte pour ne pas froisser les usurpateurs de notre pays? Quelle mascarade dites moi.

Sissi zayyat

12 h 09, le 02 avril 2024

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Commentaires (1)

  • Comment se fait il que L’OLJ n’évoque jamais les manifestations des gazaouis qui sont dans la rue pour exprimer tout le mal qu’ils pensent du Hamas et de ses alliés qui les ont jetés sciemment dans l’enfer ? Tous les journaux occidentaux couvrent ces manifestations en interrogeant les civils concernés qui n’hésitent pas à traiter le Hamas de leur seul assassin alors que notre journal couvrent les manifestations contre Israël. Doit on comprendre que les libanais qui sont contre ces vendus seront traités de la sorte pour ne pas froisser les usurpateurs de notre pays? Quelle mascarade dites moi.

    Sissi zayyat

    12 h 09, le 02 avril 2024

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