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Moyen-Orient - FOCUS

Les Américains toujours aussi impliqués dans l’effort de guerre israélien

En plus des livraisons d’armes à Tel-Aviv, Washington contribue à l’effort de guerre à Gaza en mettant à disposition ses ressources en matière de renseignement.

Les Américains toujours aussi impliqués dans l’effort de guerre israélien

Le sceau de l'agence des renseignements américaines, la Central Intelligence Agency (CIA). Saul Loeb/AFP

Malgré les différends et l'agitation de menaces, la participation américaine à l'effort de guerre israélien ne faiblit pas. L’administration Biden a autorisé la semaine dernière un nouveau transfert de munitions à son allié israélien, comprenant des bombes et des avions de combat. Une décision qui advient après de vives tensions diplomatiques à la suite de l'absence de véto des États-Unis à la première résolution du Conseil de sécurité de l’ONU pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza, et qui a provoqué dans un premier temps l’annulation de la venue d’une délégation israélienne à la Maison-Blanche. Alors que l’entraide entre les deux pays en matière de renseignement précédait largement l’attaque du Hamas, la coopération israélo-américaine dans ce domaine s’est vue largement renforcée depuis, comme le révèle un article exclusif du Wall Street Journal. Après les attaques du 7 octobre 2023, un mémorandum secret a été signé par Washington visant à élargir le partage de données avec Israël. Une nouvelle preuve qui témoigne de la robustesse des relations militaires israélo-américaines, malgré les appels à contrôler l’utilisation des armes et renseignements transmis à l’Etat hébreu pour éviter de se rendre complice de crimes de guerre et autres violations du droit humanitaire international à Gaza.

L’importance du renseignement

« Nous connaissons des niveaux de coordination du renseignement sans précédent », a déclaré mardi dernier le porte-parole de l'armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari. Le mémorandum d’octobre prévoit qu’en échange de renseignements, Israël doit garantir la protection des non-combattants et des infrastructures civiles. Mais des inquiétudes existent au sein de la classe politique américaine sur l’utilisation stratégique de ces informations, alors que l’opération militaire israélienne a déjà entraîné la mort de près de 33 000 personnes à Gaza selon le ministère de la Santé de l’enclave, la plupart des femmes et des enfants. « Ce qui me préoccupe, c'est de m'assurer que notre partage de renseignements est conforme à nos valeurs et à nos intérêts en matière de sécurité nationale », a déclaré dans une interview Jason Crow, élu démocrate membre du comité parlementaire sur les renseignements.

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Les organes de renseignements américains affirment que les informations collectées dans l’enclave servent uniquement à localiser les dirigeants de la branche militaire du Hamas, retrouver les otages toujours détenus et surveiller les frontières contre toute incursion, rapporte le journal américain en citant des sources proches du dossier. Sans moyen indépendant de s’en assurer, Washington est néanmoins contraint de s’en remettre aux déclarations de la partie israélienne, seule en mesure de certifier de sa propre conformité au droit des conflits armés. Réclamée par Washington, Tel-Aviv avait déjà été contraint de s’engager dans une lettre à respecter le droit humanitaire international dans l’utilisation des armes livrées par son allié. Une promesse décriée par des organisations de défense des droits de l’homme telles que Human Rights Watch et Oxfam, qui ont jugé les assurances « pas crédibles », appelant à la suspension des transferts d’armes vers Israël.

Assurer les livraisons d’armes

Sans plan d’évacuation pour protéger les civils, le spectre d’une offensive terrestre israélienne sur la ville de Rafah a été désigné par Joe Biden comme la ligne rouge conditionnant la réévaluation du soutien militaire à Tel Aviv. Alors que la vie d’1,2 millions de civils palestiniens est menacée, les livraisons d’armes ont été considérées un temps comme un moyen de pression potentiel sur Israël. Mais très vite le président américain est revenu sur ses déclarations en précisant qu’il ne laisserait jamais tomber son allié. Depuis le 7 octobre, plus d’une centaine de livraisons ont été enregistrées et se sont poursuivies ces deux dernières semaines.

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L’administration Biden a autorisé de nouveaux transferts importants d’armement à son allié israélien. Cette décision inclut d’une part la livraison de 25 avions de combat dernière génération F-35, et de l’autre 500 bombes MK82 et plus de 1 800 bombes MK84 - qui ne sont plus utilisées par les armées occidentales dans des zones densément peuplées en raison des dégâts collatéraux inévitables. Le dernier lot d’armes a été approuvé après la visite à Washington du ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, qui a exhorté ses homologues américains de permettre la livraison rapide d’une cargaison d’armes. Approuvées par le passé par le Congrès en vertu de la loi sur le contrôle des exportations d’armes, de telles expéditions sont généralement mises en œuvre sur de longues périodes, mais ne nécessitent plus d’être évaluées par les élus. En invoquant des « pouvoirs d’urgence » pour les nouvelles livraisons d’armes depuis le 7 octobre, l’administration Biden a par ailleurs contourné ici aussi l’obligation de consultation du Congrès.

Face au soutien indéfectible de Washington qui refuse encore d'utiliser le levier des livraisons d’armes pour accroître la pression sur son allié, les Israéliens ont cherché à apaiser les tensions. Si Benjamin Netanyahu entend se poser auprès de sa base électorale et de ses partenaires ultranationalistes en dernier rempart contre la pression américaine, le Premier ministre a néanmoins accepté de reprogrammer, à distance, une réunion pour trouver des alternatives à une invasion terrestre à Rafah. La rencontre devait se tenir à Washington mais avait été annulée après l'abstention des États-Unis, le 25 mars, au vote du Conseil de sécurité des Nations unies.

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Lorsque nous serons sortis de l'étalon-dollar, et de sa fausse monnaie, tout cela cessera

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17 h 55, le 02 avril 2024

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Commentaires (1)

  • Lorsque nous serons sortis de l'étalon-dollar, et de sa fausse monnaie, tout cela cessera

    Nicolas ZAHAR

    17 h 55, le 02 avril 2024

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