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« Aa Amal » : une série qui revisite les normes sociales avec audace

« Aa Amal » : une série qui revisite les normes sociales avec audace

L’affiche de la série « 3a amal ».

Dans le paysage télévisuel du ramadan de cette année, une série exclusive, finement ciselée par Nadine Jaber et réalisée par Rami Hanna, se démarque par son audace et sa volonté de confronter les tabous sociaux. Intitulée Aa Amal, cette production captivante explore les méandres de la société patriarcale et de la polygamie dans les régions rurales libanaises musulmanes. Sous la direction magistrale du patriarche de la famille Amar Shalak, incarnant le rôle de Seif, la série pénètre dans des territoires sensibles et complexes d’une famille libanaise, les Helm de Kfarhelm.

La famille de Seif Helm : de gauche à doite, Angie Raad, Mabelle Tauk, Elsa Zgheib, Ammar Shalak, Carole Abboud, Rayanne Harake et Moustapha Sakka. Photo tirée du compte Instagram de Mabelle Tauk

Au cœur de l’intrigue se trouve le personnage de Sahar, interprétée par Maguy Bou Ghosn. Sahar, une femme fuyant un mari abusif et une famiile voulant restituer son honneur, devient le symbole poignant d’une jeunesse brimée par les contraintes sociales, en particulier dans les régions rurales où le poids des traditions est écrasant. Son destin tragique est scellé par un crime d’honneur commis par son propre frère, Seif, illustrant de manière brutale les conséquences de la rigidité patriarcale.

La talentueuse Mabelle Tauk interprète Hadeel, une jeune fille qui se soumet à l’autorité parentale et assiste impuissante au mariage de sa sœur avec l’amour de sa vie, dans le respect total des traditions et la soumission totale. Photo tirée du compte Instagram de Mabelle Tauk

La série prend une tournure inattendue lorsque les téléspectateurs découvrent que Sahar est devenue Yassar, journaliste féministe intrépide et mère célibataire de deux jeunes filles. Cette femme désormais indépendante, qui vit à l’ombre d’un secret qu’elle partage avec sa fille Farah – la fabuleuse Marilyne Naaman de l’édition 2023 de The Voice –, hésite entre deux hommes et craint de franchir le pas et se marier, mais finit par convoler avec Nibal, interprété par Mehyar Khdour. Ce dernier concocte en parallèle une vengeance contre son épouse à qui il cache sa véritable identité et surtout ses intentions. Yassar incarne la résilience et la lutte contre les injustices. Son personnage offre un contrepoids puissant aux normes oppressives de la société, défiant ouvertement à travers son émission télévisée les traditions archaïques et le statu quo, sans toutefois pouvoir complètement dépasser son passé abusif et traumatisant. La série Aa Amal, qui place la femme au centre, ne se gêne pas pour passer en revue le libertinage dans la société moderne et mettre en avant des femmes émancipées qui gèrent leur vie sexuelle sans aucun complexe et en dehors du cadre conventionnel du mariage. Une autre figure masculine vient équilibrer l’aridité sentimentale et la terreur semées par Seif. Elle est incarnée par Jalal, un réalisateur brillamment joué par Badih Abou Chakra, une figure attachante et robuste qui a épaulé Yassar depuis le début mais qui n’a pas réussi à la sécuriser, même si une relation sentimentale irrégulière les unissait. Un autre aspect crucial de Aa Amal est son évocation du port du voile par les jeunes filles. Cette pratique, souvent imposée par la tradition et la pression sociale, devient le symbole d’une féminité restreinte. Les jeunes filles se retrouvent piégées dans un monde où l’expression de soi est étouffée par la peur des répercussions sociales, créant un cercle vicieux de silence et de soumission.Cependant, Aa Amal offre également une lueur d’espoir. À travers les luttes et les sacrifices des personnages, la série célèbre le pouvoir de la résistance et de la transformation. Les jeunes filles qui osent défier les conventions sociales deviennent les véritables héroïnes, bravant les obstacles pour trouver leur propre voix dans un monde qui cherche à les faire taire.

Nawal Kamel (Raja’) à droite et Sirine el-Chami (Rahaf) à gauche, respectivement mère et sœur de Yassar. Capture d’écran.

En définitive, Aa Amal ne se contente pas d’être une série divertissante, elle est une force de changement et de réflexion concernant l’éducation de la femme et sa place dans la société. En mettant en lumière les défis auxquels sont toujours confrontées les femmes dans certaines communautés, elle ouvre un dialogue nécessaire sur l’égalité des genres et les droits des femmes.Avec son casting exceptionnel composé de Maguy Bou Ghosn, Elsa Zgheib, Talal el-Jurdi, Carole Abboud, Ranin Matar, Rayanne Harake, Nicolas Daniel, Nawal Kamel, Élie Mitri, Serena el-Chami, Marilyne Naaman, Joy Hallak, Mabelle Tauk, Angie Raad et son scénario percutant, Aa Amal promet d’être une expérience télévisuelle forte, marquant un pas important vers un avenir plus égalitaire et tolérant. MTV, 20h30.

Dans le paysage télévisuel du ramadan de cette année, une série exclusive, finement ciselée par Nadine Jaber et réalisée par Rami Hanna, se démarque par son audace et sa volonté de confronter les tabous sociaux. Intitulée Aa Amal, cette production captivante explore les méandres de la société patriarcale et de la polygamie dans les régions rurales libanaises musulmanes. Sous la...

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