Le déficit public de la France a atteint 5,5% du PIB en 2023, à 154 milliards d'euros, soit bien plus que les 4,9% initialement prévus par le gouvernement et les 4,8% enregistrés en 2022, selon des chiffres officiels publiés mardi.
Ce dérapage s'explique notamment par des recettes qui n'ont progressé que de 2,0% contre +7,4% en 2022, a expliqué l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans un communiqué. Elles ont été « pénalisées par le ralentissement de l'économie » et « un recul des transferts reçus », précise l'institution, en évoquant des impôts « quasi à l'arrêt.
Le chiffre du déficit était particulièrement attendu car chaque décimale compte pour les finances publiques. « Pour faire simple, chaque 0,1 point » de PIB de déficit supplémentaire en 2023 « représente environ 3 milliards » d'euros manquant dans les caisses de l'Etat, a expliqué à l'AFP l'économiste Mathieu Plane.
Le gouvernement avait prévenu début mars que le déficit serait « significativement » plus élevé que les 4,9% initialement prévus et les spéculations allaient bon train depuis une semaine sur le chiffre exact. La dette publique française atteint elle 110,6% du PIB fin 2023, a précisé l'Institut. C'est moins qu'en 2022, où elle s'affichait à 111,9%, mais presque un point de pourcentage au-dessus de la prévision du gouvernement (109,7%).
Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a assuré mardi que sa détermination à faire revenir le déficit public sous les 3% de PIB en 2027 était « intacte et totale », malgré le dérapage de celui-ci à 5,5% en 2023. Il a souligné que cela impliquerait « des efforts supplémentaires, plus de détermination, beaucoup de méthode et beaucoup de sang-froid ». Il s'est redit « opposé à toute augmentation d'impôt ». « On peut parfaitement faire des économies sur la dépense publique sans aller piocher dans les poches des Français », a déclaré le ministre sur la radio RTL. Il s'est uniquement montré ouvert à une hausse de la contribution sur la rente inframarginale des énergéticiens, gonflée ces dernières années par la hausse des prix de l'énergie.
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