Un suspect de l'attaque meurtrière de Moscou dans un tribunal de la capitale russe, le 24 mars 2024. Photo AFP/OLGA MALTSEVA
La branche du groupe jihadiste Etat islamique "impliquée" dans l'attaque qui a fait 137 morts à Moscou "avait conduit ces derniers mois plusieurs tentatives" en France, a déclaré lundi le président Emmanuel Macron, au lendemain du relèvement du plan sécuritaire du pays à son niveau maximal.
"Il faut se garder de toute instrumentalisation ou déformation, mais être exigeants et efficaces. C'est dans cet esprit que nous avançons et j'espère que la Russie fera de même", a ajouté le chef de l'Etat à son arrivée dans le département français de Guyane, alors que son homologue russe Vladimir Poutine a pointé une responsabilité de l'Ukraine. "Ce serait à la fois cynique et contre-productif pour la Russie elle-même et la sécurité de ses ressortissants d'utiliser ce contexte pour essayer de le retourner contre l'Ukraine", a-t-il insisté devant la presse.
L'EI a revendiqué l'attaque perpétrée vendredi soir contre une salle de concert près de Moscou. Sa branche afghane, le groupe Etat islamique au Khorasan (EI-K), est la première suspecte pour les experts du terrorisme mondial. Selon Emmanuel Macron, les services de renseignement français estiment que cette entité "a fomenté cet attentat et l'a mis à exécution".
L'exécutif a pris acte, lors d'une réunion dimanche soir au palais de Elysée, que "ce groupe particulier qui est impliqué, semble-t-il, dans cet attentat, avait conduit ces derniers mois plusieurs tentatives sur notre propre sol", a expliqué le chef de l'Etat. "Et donc, compte tenu de ses ramifications et de ses intentions, par mesure de précaution mais avec des éléments crédibles et solides", il a "décidé de hausser" à son niveau maximal le plan sécuritaire national, qui avait été abaissé en janvier.
M. Macron a assuré que la France avait "proposé aux services russes, comme à nos partenaires de la région, une coopération accrue", "compte tenu des informations dont nos services disposent et des éléments qui peuvent être utiles aux Russes". Prié de dire s'il pourrait en parler lui-même directement avec son homologue russe, il a répondu que les contacts se feraient au niveau "technique et ministériel" dans "un premier temps". "Nous verrons l'évolution du contexte et si les jours ou semaines qui viennent le justifient", a-t-il ajouté.
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