Le Hezbollah annonce que Wafic Safa s'est rendu aux Émirats pour le dossier des détenus libanais

Le Hezbollah a annoncé, jeudi dans un communiqué, que son responsable de l'unité de coordination, Wafic Safa, s'est rendu aux Émirats arabes unis (EAU) pour suivre le dossier des ressortissants libanais qui y sont détenus. Il s'agit du premier communiqué officiel du parti chiite depuis que l'information sur le déplacement de M. Safa mardi dans cette monarchie du Golfe a été diffusée dans les médias.

« Le chef de l'unité de liaison et de coordination, Wafic Safa, s'est rendu aux Émirats arabes unis dans le cadre du suivi en cours pour traiter le cas d'un certain nombre de détenus libanais dans ce pays, où il a rencontré des responsables concernés par cette affaire », et une solution à ce problème sera trouvée, espérons-le, peut-on lire dans le communiqué. Ces prisonniers sont détenus dans les geôles émiraties en raison des soupçons qui pèsent sur leurs liens avec le Hezbollah.

La visite de Wafic Safa est à la fois inattendue et sans précédent, car c'est la première fois qu'un représentant du Hezbollah se rend officiellement dans les EAU.

Le porte-parole des proches des détenus aux Émirats, Aboul Fadl Chouman, avait déclaré en juillet à L'Orient-Le Jour que six citoyens libanais, dont quatre sont condamnés à la perpétuité et deux à 15 ans de prison, sont toujours incarcérés dans ce pays. Mais selon nos informations, leur nombre s'élèverait à sept. Les médias du Hezbollah évoquent, eux, des dizaines de détenus.

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Les coulisses de la visite de Wafic Safa aux Émirats

Selon M. Chouman, les Émirats arabes unis, qui ont désigné le Hezbollah comme une organisation terroriste, détiennent les Libanais sous l'accusation de « blanchiment d'argent pour le Hezbollah et l'Iran, ainsi que d'avoir pris contact avec le parti chiite ». Chacun des accusés a nié les allégations.

Ce sujet a connu un regain d'attention en mai dernier suite au décès de l'homme d'affaires libanais Ghazi Ezzeddine alors qu'il était détenu aux Émirats arabes unis, ravivant les inquiétudes quant au sort des citoyens libanais, principalement chiites, détenus ces dernières années en raison de leurs liens présumés avec le Hezbollah.

Bien que la formation pro-iranienne ait déclaré que la visite ne concernait que les détenus, le déplacement de Safa pourrait également être lié au rapprochement entre Abou Dhabi et Téhéran. Cette phase a débuté en 2021 et impliquait l'ouverture de canaux de contact avec le Hezbollah.