Hassan Hosseini décoré par Amin Maalouf à Paris

Amin Maalouf, secrétaire perpétuel à l’Académie française, a remis au Franco-Libanais Hassan Hosseini, docteur en médecine et en neurosciences, les insignes de chevalier de la Légion d’honneur au cours d’une cérémonie à Paris. Spécialisé dans les pathologies du cerveau, de la moelle épinière et des nerfs, le Pr Hosseini prévient, diagnostique et traite les accidents vasculaires cérébraux (AVC), les accidents ischémiques transitoires (AIT), les maladies neurodégénératives (parkinson, alzheimer) et les maladies évolutives telles que la sclérose en plaques et l’épilepsie. Il consacre sa vie aux soins et surtout à la prévention en donnant des conférences, pour que l’AVC ne soit pas une fatalité.

Dans son discours empreint d’émotion, le professeur Hosseini s’est dit profondément touché par cette distinction honorifique qu’il reçoit des mains de Amin Maalouf et a évoqué la grande difficulté de prendre la parole après lui. Il a exprimé sa gratitude envers le Liban, « mon pays d’origine, où j’ai vu le jour, peu de temps avant que la guerre appelée civile n’éclate en 1975 » et la perte tragique de son frère, fauché par un obus, à l’âge de 10 ans quand lui en avait 13. « Cette tragédie a façonné mon projet de vie. J’ai dû quitter le Liban très jeune pour venir me réfugier en France et continuer ma scolarité. Si j’ai décidé de faire médecine, c’est en pensant tous les jours à ce frère. » Puis il a exprimé sa gratitude envers la France, « mon pays d’adoption, qui m’a permis de m’épanouir et de devenir qui je suis ». « On me considère comme franco-libanais, dans franco-libanais, le plus important et de loin, c’est le trait d’union ; un grand écart donc. Pour moi, le trait d’union est une source d’enrichissement et non de division. Bien qu’il soit représenté par le signe mathématique de la soustraction, pour moi, c’est plutôt une addition. Ma part libanaise ne soustrait rien de ma part française, au contraire elle vient l’enrichir en y ajoutant d’autres valeurs et d’autres richesses », a-t-il affirmé. L’engagement en neurologie découle « de ma fascination pour le cerveau, siège de notre identité, indépendamment de nos origines », a précisé le Pr Hosseini avant de poursuivre : « Dans un monde en proie à des crises et des conflits, je partage le sentiment d’inquiétude exprimé par Amin Maalouf. Il trouve que l’humanité est déréglée, désorientée, égarée, naufragée… Cependant, je crois en la capacité de la médecine et de l’humanité à apporter guérison et réconciliation. En s’ouvrant à d’autres cultures et en cultivant l’empathie, nous pouvons construire un monde plus inclusif et pacifié. »